Forum Opéra

L'Aiglon

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
CD
19 avril 2016
Oui, mais justement, il y a mieux

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Opéra en cinq actes, livret d’Henri Cain d’après Edmond Rostand

Créé à l’Opéra de Monte-Carlo, le 11 mars 1937

Détails

Le Duc de Reichstadt

Geori Boué

Thérèse

Liliane Berton

Flambeau

Xavier Depraz

Metternich

Roger Bourdin

Marmont

Lucien Lovano

Marie-Louise

Agnès Disney

Prokesch-Osten

Gustave Wion

Gentz

Joseph Peyron

L’attaché militaire

Michel Hamel

Comtesse Camerata

Yvette Darras

Chœurs de l’ORTF, direction René Alix

Orchestre Radio-Lyrique

Direction musicale

Pierre Dervaux

Enregistrement du 11 janvier 1956, Radiodiffusion française

1 CD Malibran – 79’33

Un opéra en français où on comprend tout, c’est quand même mieux qu’un opéra en français où on est le plus souvent obligé de se référer au livret pour comprendre le texte, non ? Il fut un temps où cela allait de soi, un temps où l’on chantait à peu près tous les opéras en français, et où les mélomanes comprenaient les paroles. Et il ne s’agit pas seulement de bien prononcer, mais de cet art de l’articulation qui permettait de suivre sans le moindre effort, de cette façon de chanter avec un naturel total, fruit d’une longue fréquentation d’un répertoire.

Ce temps dura encore quelques décennies après la Deuxième Guerre mondiale, et c’est de ce temps que date L’Aiglon jadis disponible en 33 tours et à présent reporté en CD par le label Malibran. Entre le 19 décembre 1952 et le 14 janvier 1953, l’Opéra de Paris proposa sept représentations de L’Aiglon, dirigée par André Cluytens, avec Geori Boué, Liliane Berton, Roger Bourdin et Xavier Depraz. En 1958, à Bologne, Geori Boué participe à la création italienne de l’œuvre ; en 1961 et 1962, à Vichy, c’est elle encore qui défend le rôle du duc de Reichstadt. Autrement dit, la version enregistrée par la Radiodiffusion française en 1956 se situe à mi-chemin du parcours de la soprano, alors qu’elle venait d’interpréter le personnage en scène, et plusieurs années avant le virage de sa carrière vers un répertoire à la fois plus léger (dans l’esprit) et plus grave (dans les notes).

Timbre charnu et phrasé inimitable, Geori Boué est un Aiglon criant de vérité – vérité théâtrale, s’entend, et même vérité opératique, ce qui est sans doute encore un peu plus éloigné de notre quotidien. Pour ce personnage qu’elle sut s’approprier, elle fixe une référence incontournable, qui rend d’autant plus étonnant le choix désormais courant d’une mezzo pour tenir ce rôle.

Son époux, Roger Bourdin, maîtrise lui aussi cet art de dire en chantant, splendide acteur alors même qu’il était de vingt ans plus âgé que Geori Boué et allait prendre sa retraite moins de dix ans après. S’il est un peu moins fringant dans l’aigu que dans ses enregistrements d’avant-guerre, cela rend Metternich moins détestable en exposant les failles du personnage.

Même s’il n’était en 1952 que le maréchal Marmont, Xavier Depraz est un Flambeau immense, d’une majesté incomparable, maître de toute la tessiture, des notes les plus graves aux plus aiguës. En cela, il s’inscrit dans la lignée de Vanni-Marcoux, créateur du rôle en 1937, envers et contre la (mauvaise) tradition qui confie à des barytons ce rôle conçu pour une basse.

Comme on pouvait s’y attendre, Liliane Berton est exquise en Thérèse, et tout le reste de la distribution est un assemblages de personnalités vocales comme il n’en existe hélas plus guère, de timbres bien reconnaissables et de dictions savoureuses.

Evidemment, l’orchestre Radio-Lyrique ne saurait prétendre rivaliser en termes de moelleux et de soyeux avec les grandes formations symphoniques d’aujourd’hui, mais Pierre Dervaux était un chef de tout premier plan. Si seulement on n’avait pas coupé le début de l’acte III et sa valse, certes un peu guimauve et longuette (les deux premières plages du deuxième disque Decca, dix bonnes minutes de musique presque exclusivement instrumentale), on aurait eu une authentique intégrale difficilement surpassable.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
792

Note ForumOpera.com

4

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Opéra en cinq actes, livret d’Henri Cain d’après Edmond Rostand

Créé à l’Opéra de Monte-Carlo, le 11 mars 1937

Détails

Le Duc de Reichstadt

Geori Boué

Thérèse

Liliane Berton

Flambeau

Xavier Depraz

Metternich

Roger Bourdin

Marmont

Lucien Lovano

Marie-Louise

Agnès Disney

Prokesch-Osten

Gustave Wion

Gentz

Joseph Peyron

L’attaché militaire

Michel Hamel

Comtesse Camerata

Yvette Darras

Chœurs de l’ORTF, direction René Alix

Orchestre Radio-Lyrique

Direction musicale

Pierre Dervaux

Enregistrement du 11 janvier 1956, Radiodiffusion française

1 CD Malibran – 79’33

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD