Forum Opéra

La troupe de l'Opéra de Paris – Rita Gorr

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
CD
11 novembre 2015
Une reine en son sarcophage

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Edouard Lalo

« De tous côtés j’aperçois dans la plaine » (Le Roi d’Ys)

Camille Saint-Saëns

« Printemps qui commence » (Samson et Dalila)

Giacomo Meyerbeer

« Ah mon fils » (Le Prophète)

Christoph Willibald Gluck

« J’ai perdu mon Eurydice » (Orphée et Eurydice)

Hector Berlioz

« D’amour l’ardente flamme » (La Damnation de Faust)

« Je vais mourir… Adieu, fière cité » (Les Troyens)

Jules Massenet

Air des lettres (Werther)

Christoph Willibald Gluck

« O malheureuse Iphigénie » (Iphigénie en Tauride)

Giuseppe Verdi

« O don fatale » (Don Carlo)

Nikolaï Rimski-Korsakov

Premier et deuxième chants de Lel (Snegourotchka)

Richard Wagner

« Ich sah das Kind » (Parsifal)

Gustav Mahler

Lieder eines fahrenden Gesellen

Direction musicale

Gustave Cloëz, Jean Laforge, André Cluytens, Charles Brück, Menk Spruit, Georg Solti, Pierre-Michel Le Conte

Enregistrements réalisés entre 1955 et 1961

1 CD Malibran MR782

Née Marguerite Geirnaert, Rita Gorr fut après la Deuxième Guerre mondiale l’une de ces voix qui participèrent à un – dernier ? – âge d’or du chant, et pas seulement du chant français. Flamande mais parfaitement francophone, la mezzo belge fit carrière en France et dans les plus grands théâtres de la planète. Le label Malibran l’inclut à juste titre dans sa série dédiée à la troupe de l’Opéra de Paris, avec des enregistrements réalisés de 1955 à 1961, alors que Rita Gorr avait entre 29 et 35 ans, et donc dans toute l’insolence de ses moyens, dont on dit qu’ils étaient si impressionnants en scène. Pour ceux qui, faute d’avoir pu l’entendre du temps de sa splendeur, n’ont accès qu’aux témoignages enregistrés, la voix paraît en effet inépuisable, d’une largeur stupéfiante.

Tout commence en juin 1955, où elle tient à la radio française le rôle de Lel dans Snegourotchka, admirable version déjà proposée dans son intégralité chez Malibran. L’artiste, qui n’est à Paris que depuis quelques années, campe là l’un des rares rôles travestis qu’elle interpréta dans sa carrière. Le mois suivant, elle grave deux airs sous la direction de Gustave Cloëz (Lalo, Saint-Saëns). De 1958 date l’air de Fidès. En juin 1959, Rita Gorr enregistre en studio avec André Cluytens un récital d’airs français et italiens, dont plusieurs qu’on aurait préféré entendre dans leur version originale française (Médée, La Favorite, Don Carlos) ; de ce disque viennent l’air d’Alceste, l’air d’Eboli et un magnifique extrait de Werther. Charlotte est le rôle avec lequel la mezzo avait fait ses débuts à l’Opéra-Comique en mars 1952 : écoutez notamment comment elle articule « Tu… fré… mi… ras… » à la toute fin de l’air des lettres !

Adoubée à Bayreuth en 1958, où elle chanterait Kundry et Ortrud, Rita Gorr fit à partir de là une carrière internationale que reflètent ici plusieurs extraits de live : Parsifal à la Scala en mai 1960, où elle retrouvait Sándor Konya, son Lohengrin, La Damnation de Faust à Utrecht le 14 juillet 1960, Iphigénie à Edimbourg en 1961, dirigé par Solti. Plus inattendus, les Mahler chantés le 23 mars 1960 à Paris, sous la baguette de Pierre-Michel Le Conte (à noter qu’en 1985, l’INA avait publié en deux 33 tours une compilation réunissant à ces Chants d’un compagnon errant des Kindertotenlieder de 1959 et un Chant de la Terre avec Kenneth McDonald capté en 1969 au festival de Besançon).

Ce disque témoigne aussi d’un style d’interprétation dont nous nous éloignons inexorablement ; s’il reste une référence pour Verdi et toute la deuxième moitié du XIXe siècle (qui serait encore capable de chanter Margared avec autant de fougue et avec une telle diction ?), cet art du chant nous déconcerte lorsqu’il est appliqué au XVIIIe siècle et à ses héritiers. Les extraits d’Orphée enregistré en mars 1960 avec Charles Brück offrent un Gluck par trop marmoréen. Ces airs sont pleins d’une pompe majestueuse qui cimente les œuvres dans un caisson monumental où l’on peine à respirer, et celle qui fut la plus brûlante des Amnéris est ici comme momifiée. La remarque vaut aussi pour Berlioz, pas seulement celui des Troyens : « D’amour l’ardente flamme » est pris à un tempo si lent qu’on croirait entendre la ballade du roi de Thulé, tant l’orchestre semble sur le point de s’y endormir.

A part une brève défaillance dans Samson, mais la bande est ainsi faite, et une prise un peu lointaine pour Iphigénie, le son est bon. Ce disque confirme en tout cas la suprématie de la reine Rita dans le répertoire avec lequel elle reste à jamais identifiée.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
782

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Edouard Lalo

« De tous côtés j’aperçois dans la plaine » (Le Roi d’Ys)

Camille Saint-Saëns

« Printemps qui commence » (Samson et Dalila)

Giacomo Meyerbeer

« Ah mon fils » (Le Prophète)

Christoph Willibald Gluck

« J’ai perdu mon Eurydice » (Orphée et Eurydice)

Hector Berlioz

« D’amour l’ardente flamme » (La Damnation de Faust)

« Je vais mourir… Adieu, fière cité » (Les Troyens)

Jules Massenet

Air des lettres (Werther)

Christoph Willibald Gluck

« O malheureuse Iphigénie » (Iphigénie en Tauride)

Giuseppe Verdi

« O don fatale » (Don Carlo)

Nikolaï Rimski-Korsakov

Premier et deuxième chants de Lel (Snegourotchka)

Richard Wagner

« Ich sah das Kind » (Parsifal)

Gustav Mahler

Lieder eines fahrenden Gesellen

Direction musicale

Gustave Cloëz, Jean Laforge, André Cluytens, Charles Brück, Menk Spruit, Georg Solti, Pierre-Michel Le Conte

Enregistrements réalisés entre 1955 et 1961

1 CD Malibran MR782

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD