Forum Opéra

Haendel Arias

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
CD
31 octobre 2009
La magie opère… quand même

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Détails

Sandrine Piau
« Between heaven and earth »

Georg Friedrich Haendel (1685-1750)

La resurrezione : « Dissertavi, o porte d’Averno »
Theodora : Récitatif et air « With darkness deep as my woe »
Ode pour la Sainte-Cécile : « What passion cannot music raise and quell »
Le Messie : « Rejoive greatly »
Theodora : Largo
Alexander balus : « O take me from this hateful light »
Récitatif accompagné « Convey me to some peaceful shore » Joseph et ses frères : « Prophetic raptures swell my breath »
l’Allegro, il penseroso ed il moderato : Duo « As steals the morn upon the night »*
Salomon : Ouverture
l’Allegro, il penseroso ed il moderato : Récitatif accompagné et air « Sweet bird »
Largo du Concerto grosso en si bémol majeur opus 3 n°2.
Salomon : « Let the bright seraphims »
Il trionfo del tempo e del disinganno : Récitatif accompagné et air « Tu del Ciel ministro eletto ».

Sandrine Piau (soprano)
*Topi Lehtipuu (ténor)

Accademia Bizantina
Stefano Montanari (premier violon et direction musicale)

1 CD Naïve OP 30484

Arrivée dans le cœur des mélomanes par la musique baroque, à l’instar de beaucoup de ses consœurs françaises, Sandrine Piau s’est ensuite illustrée chez Offenbach ou chez Mozart, sans avoir dû pour autant renoncer définitivement à ses premières amours : avec Frederico Maria Sardelli et Jean-Christophe Spinosi, elle a même élargi son exploration du baroque en chantant du Vivaldi. Cet album ne sonne donc pas un quelconque retour aux sources, mais bel et bien un approfondissement supplémentaire d’un genre qu’elle n’a jamais vraiment délaissé. Haendel, cependant, occasionne ces temps-ci pléthore de récitals, ce qui n’est pas pour faciliter la tâche des chanteurs même les plus aguerris. Réunir le bouquet d’airs sélectionnés autour d’une problématique précise devient alors un passage obligé, un exercice de style appliqué parfois avec bonheur (on se souvient du beau concert donné par Lawrence Zazzo le mois dernier au TCE), parfois de manière plus artificielle. Ici, on ne peut se défaire de l’impression que le thème du disque (« between heaven and earth », entre la « pureté » des « voix du ciel » et « celles de notre cœur », subordonnées au « temps », comme l’écrit Sandrine Piau dans le livret) est un prétexte un peu commode pour enregistrer la plus grande variété d’airs possible. S’en remettre constamment à des récitals thématiques implique naturellement cet écueil qui consiste à préférer plaquer à tout prix une idée directrice, au lieu de revendiquer les charmes que peut revêtir la simple collection affective.

Ecoutons donc plutôt ce qui est chanté, et lisons moins ce qui est écrit : les pages au programme, qui s’échelonnent des années de jeunesse en Italie à la maturité en Angleterre, font la part belle soit au lyrisme, soit à la virtuosité du chanteur. Sandrine Piau a préféré ne pas mettre trop l’accent sur cette dernière, et nous lui en savons gré, pour deux raisons : tout d’abord parce qu’une série ininterrompue de vocalises et de trilles peut s’avérer lassante ; ensuite parce que ce n’est pas dans cet Haendel-là que notre chanteuse s’épanouit le mieux. Techniquement, bien sûr, Piau réalise un travail très accompli. Cependant, en dépit de la qualité de l’exécution, sa voix ne rentre pas spontanément dans ce type d’écriture, et pour rajouter à la virtuosité l’expressivité, il lui faut, par moment, consentir à bousculer un peu la ligne de chant. On perçoit cette limite dès « Disserratevi, o porte d’Averno », où l’égalité des registres est menacée par l’ambitus crucifiant de cette page. Nous la retrouvons également quelque peu précautionneuse dans les passages les plus vifs des « prophetic raptures » de Joseph and his brethren.

Heureusement, la plupart des airs correspondent mieux à la personnalité et à la voix de Sandrine Piau. Les extraits de Theodora (« With darkness deep as my woe », d’Alexander Balus (« O take me from this hateful light ») et du Trionfo del Tempo e del Disinganno (« Tu del Ciel ministro eletto ») mettent en valeur toutes les qualités d’un chant soutenu, attentif au texte d’une infinie précision dans sa maîtrise du vibrato et du legato. Et en cadeau, une rencontre au sommet : Topi Lehtipuu lui donne la réplique dans un « As steals the morn upon the night » (l’Allegro, il penseroso ed il moderato) de rêve, où les voix semblent se dire à chaque instant qu’elles sont faites l’une pour l’autre. Prestement accompagné par l’Academia Bizantina (sans Ottavio Dantone, mais avec Stefano Montanari), la magie opère !
 
Clément Taillia

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
piau_heaven

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Sandrine Piau
« Between heaven and earth »

Georg Friedrich Haendel (1685-1750)

La resurrezione : « Dissertavi, o porte d’Averno »
Theodora : Récitatif et air « With darkness deep as my woe »
Ode pour la Sainte-Cécile : « What passion cannot music raise and quell »
Le Messie : « Rejoive greatly »
Theodora : Largo
Alexander balus : « O take me from this hateful light »
Récitatif accompagné « Convey me to some peaceful shore » Joseph et ses frères : « Prophetic raptures swell my breath »
l’Allegro, il penseroso ed il moderato : Duo « As steals the morn upon the night »*
Salomon : Ouverture
l’Allegro, il penseroso ed il moderato : Récitatif accompagné et air « Sweet bird »
Largo du Concerto grosso en si bémol majeur opus 3 n°2.
Salomon : « Let the bright seraphims »
Il trionfo del tempo e del disinganno : Récitatif accompagné et air « Tu del Ciel ministro eletto ».

Sandrine Piau (soprano)
*Topi Lehtipuu (ténor)

Accademia Bizantina
Stefano Montanari (premier violon et direction musicale)

1 CD Naïve OP 30484

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD