Forum Opéra

La Gazza ladra

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
DVD
16 avril 2021
À pleins tubes

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Melodramma en deux actes

Livret de Giovanni Gherardini

Créé au Teatro alla Scala, à Milan, le 31 mai 1817

Edition critique d’Alberto Zedda pour la Fondation Rossini

Détails

Mise en scène

Damiano Michieletto

Décors

Paolo Fantin

Costumes

Carls Teti

Lumières

Mark Truebridge

Réalisation

Tiziano Mancini

Fabrizio

Paolo Bordogna

Lucia

Kleopatra Papatheologou

Giannetto

Dmitry Korchak

Ninetta

Mariola Cantarero

Fernando

Alex Esposito

Gottardo, le Podestat

Michele Pertusi

Pippo

Manuela Custer

Isacco

Stefan Cifolelli

Antonio

Cosimo Panozzo

Giorgio

Vittorio Prato

Ernesto/Le Prêteur

Matteo Ferrara

Mime

Sandhya Nagaraya

Pianoforte

Giulio Zappa

Basse continue

Paolo Pucci

Chœur de chambre de Prague

Orchestre Haydn de Bolzano et de Trente

Direction musicale

Lü Jia

Adriatic Arena de Pesaro

Août 2007
2 DVD Dynamic

On se demande pourquoi la Pie voleuse figure parmi les opéras relativement peu joués de Rossini, et même peu enregistrés. Seule sa fameuse ouverture fait très régulièrement les beaux jours des concerts et des disques. On y trouve tout, pourtant, de la créativité foisonnante du compositeur et même beaucoup de promesses d’avenir, dans les ensembles en particulier. C’est peut-être parce que cette œuvre n’est pas si facile à distribuer. Les personnages sont nombreux et plusieurs doivent rivaliser de virtuosité. C’est peut-être parce mettre en scène cette Pie n’est pas non plus si évident. Ou alors est-ce le livret, long et rebondissant ?

Quoi qu’il en soit, la musique est du meilleur Rossini, qui en avait sans doute suffisamment conscience pour ne pas avoir à recourir à des morceaux déjà écrits pour d’autres opéras, comme il le faisait bien souvent, pressuré par la cadence des commandes à honorer.

Le label Dymamic réédite la captation réalisée en 2007 lors du Festival de Pesaro, déjà parue peu après en DVD. C’est le deuxième spectacle proposé dans le coffret « Rossini serio », qui rassemble 7 opéras seri ou semiseri du cygne de Pesaro.

Près de 20 ans après la production très classique de Michael Hampe à Pesaro sous la direction de Gianluigi Gelmetti, c’est à Damiano Michieletto qu’échoit la tâche de moderniser l’approche de ce chef-d’œuvre trop rare. Pour le décor, presque rien : un lit au début et à la fin, des tables et des chaises, une passerelle descendue des cintres sur laquelle se jucheront les nombreux juges et, surtout, d’énormes tubes qui s’empileront à la manière des tuyaux de béton d’un chantier, se redresseront tantôt comme des cierges, tantôt comme des barreaux ou encore se coucheront façon canons de marine… tout au long du rêve de la petite fille. Car en effet, l’idée bien commode pour contourner le casse-tête des apparitions intempestives de la pie, c’est d’imaginer que toute cette affreuse histoire de condamnation à mort pour le vol d’une cuillère et d’une fourchette ( !) n’est que le mauvais rêve d’une enfant qui, ne trouvant pas le sommeil, joue encore un peu avec de petits cylindres d’un jeu de construction, puis s’endort enfin. Cette enfant, sous les traits de l’excellente mime Sandhya Nagaraya, jouera donc le rôle de la pie avec de grands yeux fixes et beaucoup de grâce. 

Autre effet de mise en scène assez saisissant, bien qu’on le discerne sans doute moins bien à l’écran que dans la salle, l’impressionnant rideau de pluie au deuxième acte, qui laissera la scène inondée jusqu’à la fin. Le bruit des barbotages devait alors sans doute indisposer davantage in situ que dans cette captation, où on ne le remarque pas non plus. Les jeux de lumière sont intéressants et même franchement poétiques à la fin du second acte.

On passera en revanche sur les inévitables gros bras à longs imperméables gestapistes avec kalachnikovs intégrées, alors très à la mode sur les scènes lyriques.
Si ce dispositif scénique à la fois ingénieux et sommaire n’appelle pas d’autres commentaires, la direction d’acteurs, relativement rudimentaire, n’en appelle pas davantage. Chacun joue son rôle comme il l’entend, et heureusement, certains s’y entendent mieux que d’autres. Car l’intérêt n’est pas là. Il est d’abord dans la réussite des ensembles, importants dans cette œuvre, dans lesquels le Chœur de chambre de Prague n’est pas toujours d’une parfaite homogénéité (la voix des ténors, peut-être plus proche des micros, ressort par trop), mais qui n’en restent pas moins irrésistibles grâce au sens du théâtre qui sort de la fosse. Le chef sino-italien Lü Jia ne laisse en effet pas le moindre temps mort à un orchestre qui répond fort bien à ce rythme.

L’intérêt de ce spectacle est par ailleurs dans l’équilibre du plateau. Tous les protagonistes vont du bon à l’excellent. Il faut dire qu’ils sont fort bien captés et qu’ils ne se ménagent pas. Le plus impressionnant, jusque dans son jeu – que d’aucuns trouveront un peu outré tout de même – est sans conteste le baryton Alex Esposito dans le rôle de Fernando. Quelle puissance et quelle endurance ! Peut-être décèle-t-on ici ou là plus de difficultés dans le registre bas, mais c’est bien peu de choses au regard du feu d’artifice vocal qu’il nous offre. Même appréciation pour le Podestat de l’incontournable Michele Pertusi, qui joue au plus méchant avec force grimaces de méchant très méchant, mais qui nous ravit dès qu’il chante. Plus discret, mais pas moins bien chantant, le ténor Dmitry Korchak campe un Giannetto amoureux très délicat parfaitement en place. Tous les comprimarii masculins sont d’ailleurs de très bon niveau, avec une mention spéciale pour Paolo Bordogna et Stefan Cifolelli.

Côté dames, on n’est pas en reste. L’infortunée Ninetta pourra paraître bien ingénue dans le jeu de Mariola Cantarero, mais elle ne passe pas inaperçue sur le plan vocal, avec une voix parfaitement ajustée aux exigences du rôle et beaucoup d’engagement. Même chose pour le rôle travesti de Pippo, interprété par Manuela Custer, touchante et parfaite. La voix de mezzo de la Lucia, la mère de Giannetto, de Kleopatra Papatheologou est également d’un velours fort agréable et sans reproche, en particulier dans le second acte.

Voici donc un fort beau spectacle, très bien capté et qui rend globalement justice à cette œuvre maîtresse.

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
51rimht1mcl._ac_

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Melodramma en deux actes

Livret de Giovanni Gherardini

Créé au Teatro alla Scala, à Milan, le 31 mai 1817

Edition critique d’Alberto Zedda pour la Fondation Rossini

Détails

Mise en scène

Damiano Michieletto

Décors

Paolo Fantin

Costumes

Carls Teti

Lumières

Mark Truebridge

Réalisation

Tiziano Mancini

Fabrizio

Paolo Bordogna

Lucia

Kleopatra Papatheologou

Giannetto

Dmitry Korchak

Ninetta

Mariola Cantarero

Fernando

Alex Esposito

Gottardo, le Podestat

Michele Pertusi

Pippo

Manuela Custer

Isacco

Stefan Cifolelli

Antonio

Cosimo Panozzo

Giorgio

Vittorio Prato

Ernesto/Le Prêteur

Matteo Ferrara

Mime

Sandhya Nagaraya

Pianoforte

Giulio Zappa

Basse continue

Paolo Pucci

Chœur de chambre de Prague

Orchestre Haydn de Bolzano et de Trente

Direction musicale

Lü Jia

Adriatic Arena de Pesaro

Août 2007
2 DVD Dynamic

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD