Forum Opéra

Cavanna & Schubert

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
CD
6 juin 2016
Il y a un truc

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Détails

Franz Schubert

« Heidenröslein »

« Gretchen am Spinnrade »

« Im Frühling »

« Meeres Stille »

Bernard Cavanna

Trio n° 1

Franz Schubert

« An den Mond »

« Die Taubenpost »

« Erlkönig »

« Romanze »

« Frühlingssehnsucht »

Bernard Cavanna

Trio n° 2

Franz Schubert

« Am Flusse »

« Die junge Nonne »

« Lied der Mignon »

« Das Wandern »

Isa Lagarde, soprano

Noëmi Schindler, violon

Anthony Millet, accordéon

Atsushi Sakaï, violoncello

Enregistré au Studio Label Bleu, entre mai et septembre 2015

Un nouveau disque de Lieder de Schubert, qui n’est pas signé Jonas Kaufmann ou un des grands noms qui font vendre ? Et en plus, ces mélodies ultra-connues sont publiées par un petit label indépendant ? Il y a forcément un truc, une ruse, une astuce qui justifie cette publication. Ne cherchez pas plus longtemps : si No Mad Music propose un disque Cavanna & Schubert, ce n’est pas simplement pour juxtaposer deux compositeurs que sépare près d’un siècle et demi, mais parce que le Schubert qu’on y entend est un Schubert « revu et corrigé ». Ian Bostridge vient de proposer à Londres une version scénique du Winterreise fameusement réécrit par Hans Zender, mais la démarche de Bernard Cavanna est beaucoup plus respectueuse. Le compositeur français né en 1951, auquel on doit notamment un fort bel opéra, La Confession impudique (1992), ou l’opéra pour enfants Raphaël, reviens (2000), s’est livré à un exercice que d’aucuns pourront juger iconoclaste. Transcrire Schubert pour grand orchestre, cela s’est déjà fait : on se souvient d’un disque Schubert with Orchestra, où Anne Sofie von Otter et Thomas Quasthoff interprétaient des Lieder arrangés par Britten, Brahms, Berlioz ou même Offenbach, sous la baguette de Claudio Abbado. Les treize mélodies remodelées par Bernard Cavanna entre 2000 et 2012 sont ici accompagnées par seulement trois instruments : un violon, un violoncelle et, beaucoup plus inattendu, un accordéon. Plusieurs compositeurs du XXe siècle se sont efforcés de redorer le blason du piano à bretelles, mais ses sonorités ne sont pas vraiment de celles qu’on entend le plus souvent dans les salles de concert.

Le mélomane pourra donc sursauter en découvrant la première plage de ce disque, « Heidenröslein », d’autant que l’accordéon s’y fait particulièrement guilleret, sautillant, voire sarcastique pour cette histoire – sans doute moins naïve qu’il ne semble – de méchant garçon qui cueille la rose qui pique. Passé le choc initial, l’oreille s’accoutume fort bien à l’instrument « intrus » ; « l’origine populaire lointaine et imaginaire du Volkslied schubertien » n’est qu’une justification pour rire, et Cavanna a bel et bien l’ambition de créer des « illusions sonores », une « étrangeté presque familière ». Certes, la soprano franco-allemande Isa Lagarde chante bien et maîtrise l’idiome schubertien, mais ce n’est pas lui faire injure que d’écrire qu’elle ne saurait véritablement rivaliser avec les plus grands interprètes de ces pages ultra-célèbres : d’autres avant elles nous ont offert des versions plus terrifiantes du Roi des aulnes, des visions plus accablées de Marguerite au rouet, etc. Le timbre de soprano n’est d’ailleurs pas toujours le plus adapté pour certains de ces Lieder, où une voix masculine et plus sombre a souvent paru préférable.

Reste donc avant tout l’intérêt réel de l’arrangement, ici complété par deux pièces qui relèvent du « pur Cavanna » : deux trios pour accordéon, violon et violoncelle, où Anthony Millet, Noëmi Schindler et Atsushi Sakai unissent leurs talents pour faire entendre une musique d’aujourd’hui emplie de mystère et de saveur, mais sans que la voix humaine s’y adjoigne. A quand donc un nouvel opéra signé Bernard Cavanna ? On l’attend, on l’espère.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
cover_cavanna_hd_1448px

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Franz Schubert

« Heidenröslein »

« Gretchen am Spinnrade »

« Im Frühling »

« Meeres Stille »

Bernard Cavanna

Trio n° 1

Franz Schubert

« An den Mond »

« Die Taubenpost »

« Erlkönig »

« Romanze »

« Frühlingssehnsucht »

Bernard Cavanna

Trio n° 2

Franz Schubert

« Am Flusse »

« Die junge Nonne »

« Lied der Mignon »

« Das Wandern »

Isa Lagarde, soprano

Noëmi Schindler, violon

Anthony Millet, accordéon

Atsushi Sakaï, violoncello

Enregistré au Studio Label Bleu, entre mai et septembre 2015

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD