Tout le monde connaît et apprécie la collection jaune et noire « pour les nuls », ouvrages destinés au grand public, d’origine américaine et traitant de tous les sujets possibles et imaginables. Appliqué à la musique classique, cela donne un coffret 6 CD généralistes et une collection de 25 volumes séparés dont on peut se procurer tel ou tel numéro en fonction de ses propres centres d’intérêt. L’entreprise est menée par EMI/Virgin Classics et bien évidemment leurs catalogues sont mis à contribution. En général, dans ce genre d’opérations, ce sont assez rarement des enregistrements récents qui nous sont proposés, les labels raclant vraiment au fin fond de leurs tiroirs et nous ressortant des versions, certes estimables et très connues, mais pas toujours d’une extrême jeunesse. Ici, ce n’est pourtant pas le cas et chez Bach Neville Marriner côtoie Emmanuelle Haïm tandis que dans le volume sur musique sacrée Michel Corboz suit Parrott. Les extraits sont courts et classés par genre. Le livret, reprenant le parti-pris éditorial qui a fait le succès de la collection, est plein d’humour, de jeux de mots parfois plus désolants que désopilants (voir la « musique de Prout » du nom d’un célèbre éditeur anglais) mais aussi d’approximations : les Concertos Brandebourgeois, rassemblés vers 1721, n’ont pas pu être composés pour les amis de Bach au café Zimmermann de Leipzig, le compositeur n’obtenant sa « mutation » dans cette même ville que deux ans plus tard. Autre motif de mécontentement, les musiques du Moyen Âge et de la Renaissance ne sont pas traitées, ce qui fait que dans cette collection, les exemples de musique sacrée ne débutent qu’à l’époque baroque. C’est faux, dommage mais sans doute plus vendeur…
En conclusion, pour remplir une chaussette du sapin, ces deux CD seront néanmoins très convenables.