Les Allemands qui n’ont pourtant pas toujours le sens du raccourci le surnomment Frosh, tellement plus rapide à dire que Die Frau ohne Schatten (La Femme sans Ombre en français). Septième des opéras de Richard Strauss, Frosh donc n’est pas le plus connu du public qui lui préfère Salome, Elektra et Der Rosenkavalier. Il s’agit cependant d’une œuvre d’une beauté orchestrale et d’une exigence vocale peut-être supérieures à celle des ouvrages précédemment cités, ce qui n’est pas peu dire et ce qui explique aussi qu’elle soit plus rarement représentée. Complexe car ambitieuse — Strauss voulait en faire le dernier opéra romantique —, souvent mise en parallèle avec La Flûte enchantée en raison de sa dimension initiatique, La Femme sans ombre est actuellement à l’affiche de l’Opéra de Munich. Johan Botha, Adrianne Pieczonka, Deborah Polaski, Wolfgang Koch et Elena Pankratova se partagent l’affiche. La mise en scène de Krzysztof Warlikowski fait le ménage dans le fatras de symboles qui encombre le livret. A la baguette, le nouveau directeur musical du Bayerische Staatsoper, Kirill Petrenko met les bouchées double. A défaut de traverser le Rhin, ce spectacle exceptionnel est retransmis en direct, aujourd’hui, 1er décembre à 18h, sur Staatsoper.tv. Compte rendu à suivre. [Christophe Rizoud]