Que va donc inventer Dmitri Tcherniakov pour sa mise en scène de Snegourotchka à l’Opéra-Bastille en avril prochain ? Il serait étonnant que le metteur en scène propose une gentille féerie réunissant la fée printemps et le bonhomme hiver, dans des décors et costumes évoquant une vague Russie médiévale, mais nul ne peut encore savoir ce que lui inspirera l’œuvre de Rimsky-Korsakov. En attendant, de l’autre côté de la Manche, d’autres marchent sur ses plates-bandes en transposant cette Fille des neiges dans la réalité sordide des ateliers clandestins. John Fulljames a choisi de mélanger monde contemporain et Russie éternelle : des machines à coudre et des tabliers en nylon pour les villageois, mais aussi des manteaux de boïars et des kakochniks pour les personnages surnaturels. Espérons que dans la production parisienne, le prosaïque ne l’emportera pas sur le magique.
The Snow Maiden, à Leeds (Opera North) jusqu’au 24 février