Après le pavé jeté par Mediacités dans la mare de l’Opéra de Lyon hier, une mise au point s’imposait. Antoine Pecqueur a pu s’entretenir avec Serge Dorny et partageait ce matin dans sa chronique sur France Musique quelques éléments de réponses aux accusations de gabegie formulées à l’encontre de l’actuel directeur de la première institution lyrique lyonnaise. Tout d’abord, les notes de frais dénoncées, entre 8000 et 8500€ par mois, si exorbitantes puissent-elles sembler, ont été approuvées par le commissaire aux comptes et l’Urssaf. Puis, dans un contexte généralisé de baisse de subventions publiques, il est plus que jamais nécessaire de multiplier les démarches et donc les déplacements pour trouver des partenaires. Le coût de certains de ces déplacements, apparemment faramineux, est à mettre en regard des gains générés. Le voyage de Serge Dorny au Japon aurait par exemple permis de trouver 1.000.000 d’euros de mécénat. C’est ainsi que le pourcentage de ressources propres est passé en quelques années de 7 à 20% du budget total (37 millions d’euros). La motivation de ces déplacements, certains infructueux, n’est pas qu’économique : il s’agit aussi de découvrir des nouveaux artistes – chanteurs, chefs d’orchestre, metteurs en scène… – pour maintenir le niveau artistique de la maison. Une note de Serge Dorny, reproduite intégralement ci-dessous, résume ces différents points en omettant une des hypothèses avancées par Antoine Pecqueur. Derrière Serge Dorny, ne serait-ce pas le maire de Lyon, Gérard Collomb, soutien connu d’Emmanuel Macron, qui serait visé ? Quelle que soit la réponse, il pourrait ne pas être inutile que la première mesure décidée par le nouveau Président de la République – la moralisation et la transparence de la vie politique – soit étendue à la vie lyrique.
* Serge Dorny et l’Opéra de Lyon ont pris connaissance d’articles de presse mettant en cause le montant de ses frais professionnels et leur justification.
Après avoir rappelé que l’Opéra de Lyon est soumis au contrôle régulier et légitime de la Chambre Régionale des Comptes et d’autres organismes qui n’ont rien trouvé à redire, Serge Dorny et l’Opéra de Lyon souhaitent simplement souligner les points suivants :
- L’ensemble des frais exposés correspondent à des missions du directeur général de l’Opéra de Lyon dont la vocation et la renommée internationale sont de notoriété publique.
- Ils ont tous donné lieu à la production de justificatifs auprès des services comptables portant l’indication de l’objet des missions en question et de personnes rencontrées. L’Opéra de Lyon est donc à même de justifier la nature professionnelle des frais engagés.
- Ces actions ont notamment permis de développer fortement les recettes propres de l’Opéra de Lyon au cours des dernières années, et principalement les recettes de coproductions, tournées, et mécénat.