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Quand Felicity Lott rend hommage à Pauline Viardot

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Brève
12 avril 2011
Quand Felicity Lott rend hommage à Pauline Viardot

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Le récital de Félicty Lott au Musée d’Orsay le 17 mars dernier était moins un concert qu’une reconstitution de ces soirées que donnait Pauline Viardot tous les jeudi soirs en son salon rue de Douai. Est-ce la raison pour laquelle le pire côtoie le meilleur dans ce programme conçu par Graham Johnson ? Presque… Si les redondances, dans ce type d’exercice, sont nécessaires et parfois éclairantes (la Coccinelle de Hugo vue tour à tour par Bizet et par Saint-Saëns), les mélodies composées par Viardot elle-même (des Filles de Cadix qui n’ont pas l’énergie de celles de Delibes, une « chanson bohémienne » d’après la 6e Danse Hongroise de Brahms hilarantes de kitsch), et les « espagnolades » qu’elle a commandées à Gounod, à Saint-Saëns ou à Bizet, n’ont pas vraiment d’intérêt musical intrinsèque. De la même manière, les textes de liaison préparés par Graham Johnson, admirablement documentés, relèvent davantage de la visite guidée que de la reconstitution libre à laquelle on aurait préféré assisté, et ce malgré tout le talent de Nicolas Vaude.

Le reste du programme, heureusement, n’est pas exempt de merveilles. On est heureux d’entendre die Schwestern de Johannes Brahms, et la deuxième partie qui fait la part belle à Fauré, un temps fiancé à une des filles Viardot, prend judicieusement ses distances avec le récit biographique qui aurait pu figer quelque peu le début du concert, s’il n’y avait eu sur scène le meilleur remède contre l’ennui et la routine : Felicity Lott, toujours à son aise dans les proportions intimistes de l’Auditorium du Musée d’Orsay, et toujours pleine de ce charme inimitable fait d’humour british mâtiné de francophilie revendiquée. Les textes de liaison lui font jouer le rôle de Pauline Viardot elle-même : la plus brillante, érudite et parfois féroce de la musicienne (qu’il est dur, son jugement sur le pauvre Robert Schumann !) tombe sans un pli sur l’éloquence volubile de Lott , qui aura rappelé de bons souvenirs à tous ceux qui, dans la salle, avaient eu la chance de voir précédemment ses hilarantes Belle Hélène et Grande Duchesse offenbachiennes. Clément Taillia

 

Le salon musical de Pauline Viardot – Felicity Lott (soprano), Clara Mouriz (mezzo-soprano), Graham Johnson (piano), Nicolas Vaude (récitant), Paris, Auditorium du Musée d’Orsay, 17 mars

 

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