Après La Gazza Ladra et Sigismondo, en 2009 puis 2010, Damiano Michieletto, désormais invité sur les plus grandes scènes lyriques, revient à Pesaro cet été, pour une Donna del lago qui devrait faire parler d’elle, ne serait-ce qu’en raison de sa distribution : Juan Diego Florez (Giacomo), Michael Spyres (Rodrigo) et Varduhi Abrahamayan (Malcom) dirigés par Michele Mariotti. Salome Jicia, la titulaire du rôle ô combien périlleux de la dame du lac – Elena – est moins connue que ses partenaires. Pour cause, elle a été révélée en 2015 dans Il viaggio a Reims présenté chaque année par les jeunes élèves de l’Accademia Rossiniana (comme en son temps furent découvertes Olga Peretyatko, Marina Rebeka et quelques autres).
Au contraire de Lluis Pasqual qui à l’Opéra de Paris en 2010 l’avait torchonnée, Daminano Michieletto semble inspiré par l’œuvre : « C’est une l’histoire d’une femme où les thèmes de la nostalgie et du souvenir contribuent à créer des atmosphères ambiguës. Le titre ne révèle pas le nom du personnage principal, mais indique un lieu, un élément liquide qui semble donner vie à toute l’histoire. Ma mise en scène fait revivre le jour où Elena rencontre le roi. L’héroïne désormais plus âgée célèbre l’anniversaire de son premier mariage avec Malcom en se remémorant le passé. La nostalgie devient ainsi le motif d’une histoire dominée, comme dans le poème de Walter Scott, par la nature sauvage et les ruines. ». Nostalgie non dénuée d’esthétisme ainsi que le laisse deviner la maquette du 2e acte de cette nouvelle production (plus d’informations).