Peretyatko triomphe des Puritains de Lyon

Parcours sans faute pour celle qui n’était encore il y a peu que Blondchen ou Fiakermilli, mais qui a su gravir en quelques années les échelons la hissant au niveau des plus grandes héroïnes du répertoire : Olga Peretyatko a remporté hier soir un triomphe amplement mérité dans I Puritani donné en version de concert à l’Opéra de Lyon. Après avoir été une Giulietta idéale dans I Capuleti e i Montecchi l’an dernier, la soprano pétersbourgeoise revient dans un autre de ces rôles belcantistes qui lui vont comme un gant. Il faut reconnaître par ailleurs que ce triomphe a été largement partagé avec son partenaire Dmitri Kortchak. Annoncé souffrant, mais très investi dans son personnage, le ténor moscovite n’en livre pas moins une série de suraigus éclatants : heureux le public parisien (le 16 novembre) et lyonnais (le 18 novembre) s’il se rétablit bientôt, sa prestation n’en sera que plus admirable. Vétérans du chant rossinien, Michele Pertusi et Pietro Spagnoli trouvent en Giorgio et Riccardo l’occasion de briller, avec notamment un vigoureux « Suoni la tromba ». Parmi les comparses, on remarque surtout la voix sonore et riche d’harmoniques de la basse sicilienne Ugo Guagliardo, dans le très petit rôle de Lord Gualtiero. Egal à lui-même, Evelino Pidò imprime un rythme sautillant à la partition, dont il fait surtout ressortir les rythmes militaires ou dansants. Encore deux concerts (comme l’an dernier, un mardi et un dimanche à Lyon, avec en sandwich un concert parisien au TCE) pour apprécier ces Puritains, avant d’y retrouver Michele Pertusi, avec Natalie Dessay et Juan Diego Florez, dirigés par Michele Mariotti – le mari d’Olga Peretyatko – en 2013-14 à l’Opéra Bastille… [Laurent Bury]