Hier soir se déroulait Salle Favart la grande finale du concours des Voix Nouvelles, présidé par Raymond Duffaut, et force est de constater que l’édition 2018 a été de très haute volée. Les douze finalistes, sélectionnés sur l’ensemble du territoire belge et français devaient présenter deux airs, dont l’un au moins en français. Tous nous ont régalés de leur talent : voix splendides et déjà puissantes, diction remarquable, incarnation des personnages…
Trois grands prix ont été décernés aux trois premiers lauréats. Le premier a récompensé la benjamine des finalistes, également lauréate du prix du chant français, Hélène Carpentier, 22 ans seulement, qui a époustouflé la salle Favart par la puissance de ses aigus dans l’air de Juliette (« Dieu, quel frisson »). Le second prix (ainsi que le prix spécial des opéras suisses) a été remis à la soprano Angélique Boudeville, à la voix ample, charnelle et suave, et le troisième, à la mezzo Eva Zaïcik, dont le timbre somptueux rivalise avec la musicalité et le sens du phrasé. Le ténor Kévin Amiel, la soprano Caroline Jestaedt et le baryton Anas Séguin complètent ce palmarès.
Les barytons Gilen Goicoechea et Kamil Ben Hsain Lachiri auraient également mérité de monter sur le podium. Leur interprétation de Rodrigo et Papageno a d’ailleurs été largement saluée par la salle. Ces deux talents incontestables constituent des valeurs sûres à suivre sans aucune hésitation. Tout comme la magnifique Ambroisine Bré, remarquable dans l’étoile de Lazuli ou Eléonore Pancrazi en Concepcion. A tout juste 23 ans, la soprano Emma Posman semble pour sa part avoir noué un lien privilégié avec Massenet et Manon. Enfin, l’autre benjamin de la compétition, Maxime Melnik n’a pas démérité et nous a offert un Sigurd enlevé et très bien chanté.