Dans la plupart des esprits, le mot opéra doit nécessairement véhiculer des images de drame, de tragédie et de désolation, sinon pourquoi la Maison européenne de la Photographie aurait-elle intitulé « L’Opéra du monde » son exposition consacrée à Christine Spengler ? Connue pour ses reportages sur différents conflits armés (Tchad, Vietnam, Liban, Kosovo…) et pour ses prises de position en faveur de ce qu’elle appelle les « justes causes » (les réfugiés de Calais…), la photographe ne montre pourtant pas que la guerre et son « message chargé de douleurs, de peines et de peur ». Elle pratique aussi un art plus surréaliste de l’icône, à base de détournement d’images noir et blanc qu’elle encadre de fleurs, de coquillages, d’objets variés : c’est alors peut-être le côté kitsch de l’entreprise qui explique le rapprochement avec l’univers lyrique. Et quoi de mieux pour justifier le titre « L’Opéra du monde » que d’utiliser pour ce faire un célébrissime portrait de Maria Callas ?
« Christine Spengler, L’Opéra du Monde », Maison européenne de la Photographie, Paris, jusqu’au 5 juin (renseignements)