Les étranges horizons d’Alexander Neef

Alexander Neef n’a « jamais autant travaillé » que depuis le début de la crise sanitaire. C’est ce qu’il déclare dans une interview au magazine Paris Match. Une interview certainement donnée en visioconférence, mode opératoire de son travail quotidien. Les horizons que le futur directeur de l’Opéra de Paris y dessine sont bien étranges. Il revient sur l’ampleur de la crise qui a mis les théâtres et la création à l’arrêt, dresse les différences entre les modèles nord-américains, assis sur le mécénat, et ceux européens largement subventionnés et argue de l’importance des diffusions en streaming pour maintenir le lien avec le public voire élargir celui-ci, un écran à domicile lui apparaissant comme moins intimidant qu’une sortie à l’opéra. Pour autant, il entend les critiques adressées par les artistes qui ne voient pas la rétribution de ces diffusions gratuites, un dossier à prendre à bras le corps comme Sylvain Fort le demandait dans son dernier éditorial dans ces colonnes. Les projets, même hypothéthiques, qu’il pourrait avoir pour l’Opéra de Paris ne sont pas abordés, tout au mieux retrouve-t-on des considérations proches de celles qu’il nous livrait, autour de l’art qui « peut inter-réagir à la réalité de ce que vivent les gens ».