A la recherche d’un livre sur Richard Wagner que l’on pourrait lire à la plage, plus que le dictionnaire encyclopédique, son kilo et ses deux-mille pages, on préfèrera chez le même éditeur – Actes Sud -, Le maître chanteur de Minsk de Morley Torgov. Cet auteur canadien né en 1927 semble vouloir se faire une spécialité des polars musicaux. Son premier roman policier, Meurtre en la majeur (Actes Sud, 2010, traduit par notre collègue Laurent Bury), voyait Robert Schumann répondre aux questions de l’inspecteur Hermann Preiss (dont le nom est trop voisin de celui d’un certain baryton allemand pour avoir été choisi au hasard). Dans ce nouvel ouvrage, on retrouve ce même inspecteur, occupé à enquêter cette fois autour d’une mystérieuse menace dont fait l’objet Richard Wagner, en pleine répétition des Maîtres chanteurs de Nuremberg. Rapidement, la fiction dépasse une réalité qui pourtant tient déjà du roman. Une étrange série de meurtres vient décimer les interprètes de l’opéra. Entre les artistes avides de gloire, les courtisans jaloux et les maris trompés, les suspects ne manquent pas. Il faudra toute la perspicacité, non dépourvue d’humour, de notre limier pour résoudre une énigme qui s’achève à l’opéra, le soir de la première représentation des Maîtres Chanteurs et qui ne montre pas Wagner sous son meilleur jour, si tant est qu’il en ait un. [Christophe Rizoud]