Forum Opéra

L’astre Mattila rayonne à Paris

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Brève
20 septembre 2013
L’astre Mattila rayonne à Paris

Infos sur l’œuvre

Détails

Et donc, dans Im Abendrot, Karita Mattila décide de suspendre le son dans les airs, et de l’y maintenir. La voix danse sur un fil, aucune nuance ne manque et cependant aucune ne sollicite le forte. Le lied est déroulé tout entier dans une mi-voix intérieure, rayonnant presque magiquement de la chanteuse comme si l’on entendait son rêve intime. Cela flotte et cela songe. La salle est suspendue à son tour à ce moment presque onirique où la voix certes parle mais aussi bien se mêle aux couleurs les plus pures de l’orchestre. Jamais sans doute n’avais-je entendu une voix se faire violon ou alto à ce point – sauf Schwarzkopf, même c’était au disque. Si bien que le chant semble sourdre du sein de l’orchestre autant que de la gorge de la soprano. Pour ces instants seuls il valait la peine d’être à Pleyel l’autre soir. Les trois premiers des derniers lieder de Strauss ne furent pas moins enchanteurs, même s’ils ne nous exilèrent pas au même point dans quelque contrée de pure contemplation. Absolument fascinante en particulier est cette maîtrise de Mattila à faire que sa voix résonne plus qu’elle ne sonne. Dans ces brèves narrations qui sont aussi des remémorations ou des regards spirituels portant loin, elle se contente d’évoquer où d’autres font étalage de leur opulence vocale. Mais cette évocation toujours flotte au-dessus de l’orchestre et à travers lui : les moyens sont là, considérables, audibles dans un bas-médium chaleureux et denses. Quelque chose de stable, de marmoréen, asseoit ce chant, et physiquement ce sont ces pommettes, résonateurs par excellente, qui captent le son comme la lumière. L’orchestre que dirige Saraste n’est pourtant pas un orchestre franchement straussien – du moins du dernier Strauss. Souple, chantant, coloré, c’est un orchestre idéal pour le répertoire classique, comme le démontre dans Beethoven une énergie remarquable, avare cependant de tout élan post-romantique, préférant l’impétuosité à l’épanchement. Abbado au disque offrit à Mattila un tout autre écrin, mais la maturation, l’intériorisation de ces lieder n’étaient pas à ce point abouties. [Sylvain Fort]

Récital Karita Mattila – Richard Strauss : Vier Letzte Lieder ; Ludwig van Beethoven : Ouverture d’Egmont ; Symphonie n°5 ; WDR Sinfonieorchester Köln ; Jukka-Pekka Saraste (direction) ; Salle Pleyel, 17 septembre 2013, 20h

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Infos sur l’œuvre

Détails

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Radio Classique décerne ses trophées 2023

Brève

Pas de salaire au Mai musical florentin

Brève

Le concours La Maestra ouvre ses inscriptions

Brève

Coupes au Royaume-Uni : dissolution des BBC Singers

Brève