La Périchole mise en scène par Olivier Desbordes et Benjamin Moreau, créée à Montpellier en 2015 puis reprise à Saint-Céré en 2015 et 2016 avant de partir en tournée avec une seconde distribution quasi inchangée, présente toutes les qualité habituelles d’Opéra éclaté : une troupe solide, un dispositif scénique minimaliste, un spectacle bien rodé. Aujourd’hui à Massy, les chanteurs retrouvent une scène où ils viennent régulièrement, mais peinent un peu à se remettre en train. Après un démarrage laborieux des trois cousines menées par l’excellente Flore Boixel (2e cousine), Pierre-Emmanuel Roubet (Piquillo), Christophe Lacassagne (le vice-roi) et surtout Sarah Laulan prennent la main. Sa Périchole a de l’abattage et de la voix, à défaut de profondeur psychologique, et de fait c’est un peu ce que l’on peut dire de tout le spectacle : une imagerie qui se voudrait subversive mais qui fait un peu pétard mouillé, surtout si on la compare à la mise en scène de la même œuvre par Jérôme Savary. Celle-ci, pourtant, ne brillait pas par son adaptation musicale. Ici, on regrette encore plus un orchestre squelettique et aigre, et surtout une orchestration qui ne rend guère hommage au génie d’Offenbach. On en perd même parfois le fil musical. La direction de Gaspard Brécourt est pourtant solide et expressive, mais les décalages entre les chœurs et cet orchestre juché en fond de scène sont trop fréquents. Tout finit par se remettre en place après l’entracte, et la seconde partie du spectacle suscite enfin l’enthousiasme des spectateurs.
Massy, opéra de Massy, dimanche 4 décembre 2016, 16 h