On sait que Renato Bruson est un baryton italien, verdien et belcantiste, parmi les plus fameux de sa génération. On sait moins qu’avec sa femme Tita, il a au fil du temps constitué une collection d’œuvres d’art, plus précisément de peintures italiennes des XIXe et XXe siècle. Une fois n’est pas coutume, c’est sa qualité de collectionneur et non de chanteur qui lui vaut d’occuper l’actualité parmesane à quelques jours de l’ouverture du Festival Verdi. En choisissant de faire don de 70 toiles – certaines signées Giovanni Boldini ou Giovanni Segantini – à la Fondazione Cariparma, le baryton veut de son propre aveu transmettre un « message d’art » pour « les jeunes d’aujourd’hui, de demain, de toujours ».
Oui mais pourquoi avoir choisi Parme ? Parce que Parme pour les époux Bruson est la ville où ils ont rencontré leurs meilleurs amis et parce que Parme abrite le Teatro Regio où Renato a fait ses débuts en 1967 dans La forza del destino aux côtés de Franco Corelli. Dans la salle se trouvait Roberto Bauer, chargé par le Metropolitan Opera de trouver des voix nouvelles. Un an après, le baryton était invité sur la première scène new-yorkaise dans Lucia di Lammermoor. C’est en se remémorant ces heures glorieuses que, de passage à Parme, l’on pourra admirer gratuitement, à partir du 28 septembre au Palazzo Bossi Bocchi, cette exceptionnelle collection.