La musique contemporaine va mieux, merci

Le chiffre est de ceux qui ne trompent pas. Le Festival Présences 2017, du 10 au 19 février dernier, affiche non seulement 31 créations mondiales mais aussi une fréquentation en hausse de 27% par rapport à l’édition 2016 avec 8206 places vendues, preuve que la musique contemporaine est de plus en plus attractive. A l’opéra aussi soit dit en passant, l’intérêt suscité par la création est de plus en plus vif : Written on skin évidemment mais on pourrait également citer Notorious ou pas plus tard que la semaine dernière à Berlin cet Edward II dont le compte rendu caracole actuellement en tête de nos articles les plus lus. Le nom de Kaija Saariaho, à laquelle était consacrée l’édition 2017 du Festival, n’est pas étranger à ce succès. La compositrice finlandaise figure aujourd’hui parmi les musiciens contemporains les plus joués. On aurait presque envie d’écrire les plus « populaires » si l’adjectif n’était encore exagéré. Son premier opéra, L’Amour de loin, a été retransmis cette saison en direct de New-York dans les cinémas du monde entier et son dernier, Only the sound remains, sera créé en France, à l’Opéra national de Paris l’année prochaine. « Je continue donc à composer comme je l’ai toujours fait, en fonction purement de ce que j’ai besoin et envie d’écrire, et c’est ce qui m’apporte le plus de satisfaction. » confiait-elle à notre confrère Alexandre Jamar la semaine dernière. Et si tel était le secret : s’affranchir de tout système et de toute école pour mieux aller à la rencontre du public ? L’avant-garde est morte, vive les avant-gardes !