Un par un, la crise attaque les bastions lyriques. Après Bruxelles hier, c’est à présent Nancy qui doit prendre des mesures pour juguler une situation difficile. Un communiqué* de Laurent Spielmann, le directeur de l’Opéra national de Lorraine, annonce que Les Mamelles de Tirésias, initialement mises en scène par Macha Makeïeff du 30 décembre au 4 janvier prochains, seront finalement données en version de concert, suivies d’une diffusion du film Le Kid de Charles Chaplin (pourquoi Le Kid ? Le communiqué ne l’explique pas). La distribution est inchangée.
Une des raisons invoquées pour justifier ce changement de programmation inquiète tout particulièrement. Il s’agit des « incertitudes concernant les ventes et locations » des spectacles. Autrement dit, les recettes de la billeterie ne sont pas celles escomptées. Désormais, la crise qui ne semblait impacter que le montant des subventions accordées par les collectivités, affecte aussi le remplissage des salles. L’augmentation du nombre de places vacantes constaté depuis le début de la saison n’était pas qu’une impression. Les gens ont de moins en moins les moyens d’aller à l’opéra. Dans ces conditions, la mesure décidée par l’Opéra national de Lorraine, « indispensable pour garantir l’équilibre financier de l’établissement dans les prochains mois » pourrait ne pas être la dernière.
* Nancy, le 24 octobre 2014
La programmation de l’Opéra national de Lorraine est modifiée pour les fêtes de fin d’année. Nous avons décidé – avec le Président de l’Opéra national de Lorraine – de présenter Les Mamelles de Tirésias de Poulenc en version de concert, et de poursuivre la soirée avec la diffusion du film Le Kid de Charles Chaplin. L’ensemble de cette soirée sera accompagné par l’Orchestre symphonique et lyrique de Nancy sous la direction de Jean-Marie Zeitouni.
L’Opéra national de Lorraine est en effet contraint de revoir sa programmation à cause d’imprévus artistiques, de difficultés liées à des coproductions qui n’ont pu aboutir et d’incertitudes concernant les ventes et locations de nos spectacles alors que les charges restent constantes.
Nous regrettons d’avoir à prendre ces mesures, mais elles sont indispensables pour garantir l’équilibre financier de l’établissement dans les prochains mois.
Laurent Spielmann,