Forum Opéra

Katia Kabanova à Clermont-Ferrand va à l’essentiel

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Brève
21 novembre 2013
Katia Kabanova à Clermont-Ferrand va à l’essentiel

Infos sur l’œuvre

Détails

 

A n’en pas douter Kelly Hodson a dû lire Les testaments trahis de Milan Kundera pour comprendre avec autant de justesse Katia Kabanova et s’y identifier. C’était vendredi 15 novembre à l’Opéra de Clermont-Ferrand. Le Centre Lyrique d’Auvergne et la Comédie de Clermont-Scène nationale programmaient le chef-d’œuvre de Janacek dans la mise en scène épurée et efficace d’André Engel, créée aux Bouffes du Nord en 2012. Dans son recueil d’essais, l’écrivain tchèque insiste sur la dimension « expressionniste » d’un Janacek où « chaque note étant expression », l’interprète doit leur conférer « une clarté expressive maximale ». C’est précisément là où excelle la jeune soprano canadienne. Elle ne donne jamais dans l’exacerbation du trait et conserve au contraire à son personnage sa fragilité et sa pureté. L’assise de l’aigu lui ouvre une tension dramatique qui ne perd jamais en suavité et l’expression sait être incandescente sans se départir des frémissements qui caractérisent le désarroi du rôle. A ses côtés, Elena Gabouri campe une Kabanicha d’une redoutable perversité, fidèlement suivie par le Tichon parfait de veulerie de José Canales. Jérôme Billy n’a pas davantage à rougir de son Koudriach, pas plus que Céline Laly. Celle-ci, dotée d’une émission claire et directe vit une Varvara à la sensualité comédienne et vocale joliment épanouie. N’oublions pas le crapuleux Dikoj de Michel Hermon. Il nuance de subtiles inflexions un registre de baryton-basse aux graves chatoyants. Saluons enfin la performance de Nicolas Chesneau au piano dans la remarquable réduction signée Irène Kudela. L’écriture de Janacek, déjà extrêmement ramassée, exempte de toute surcharge, gagne encore ici en radicalité. On est au cœur même de cette quête de l’essentiel et de la puissance suggestive tant recherchés par le compositeur.

 

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
Cécile Laly, Kelly Hodson © Richard Schroeder

Infos sur l’œuvre

Détails

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Radio Classique décerne ses trophées 2023

Brève

Pas de salaire au Mai musical florentin

Brève

Le concours La Maestra ouvre ses inscriptions

Brève

Coupes au Royaume-Uni : dissolution des BBC Singers

Brève