Interpellé par la polémique lancée par Antonio Pappano autour des chanteurs d’hier et d’aujourd’hui (voir brève du 15 mars), Joseph Calleja prend la parole sur son blog. Effectivement, les progrès de la médecine représentent un atout dont ne disposaient pas les artistes d’autrefois. Pénicilline et même, en cas de force majeur, piqûres de cortisone, triomphent de bien des maux. En revanche, les carrières n’étaient pas soumises au même régime. On chantait dans des salles moins grandes et on pouvait faire une fausse note sans que le monde entier soit au courant dans la minute qui suit. Les partitions étaient adaptées à la vocalité des interprètes, quand elles n’étaient pas purement et simplement tronquées. Les orchestres étaient parfois deux fois moins importants qu’ils ne le sont aujourd’hui. Surtout le diapason était moins haut, avec le confort que cela représente. Joseph Calleja en veut pour preuve la vidéo où Piero Cappuccilli chante l’air du Comte de Luna à deux fréquences différentes, 432 Hz vs 440Hz, en précisant qu’aujourd’hui certaines maisons d’opéra vont jusqu’à 444 Hz et même au-delà. Et notre ténor maltais de conclure que « oui, c’est plus dur d’être chanteur dans le monde d’aujourd’hui » avec pour conséquence, des annulations plus fréquentes si l’on ne veut pas mettre en péril sa voix et donc sa carrière. CQFD. [Christophe Rizoud]