L’Opera Ballet Vlaanderen propose en cette fin d’année Ernani. Jusque-là tout va bien. Cet opéra, le 5e du catalogue verdien, n’est pas si souvent représenté qu’il ne faille se réjouir de le voir de nouveau à l’affiche. Oui mais voilà, son intrigue serait « décousue », n’en déplaise à son librettiste, ce brave Piave auquel on doit aussi les livrets de La traviata et de Rigoletto. Là serait aujourd’hui son moindre défaut et la raison de sa rareté scénique. D’où la nécessité de réviser le texte et par conséquent la partition.
Barbora Horáková Joly, la metteuse en scène de cette nouvelle production flamande se justifie : « Même si nous percevions dans Ernani le germe de la grande théâtralité qui allait donner une telle puissance aux opéras plus tardifs de Verdi, nous sentions que la structure de cette œuvre des débuts est encore très fragmentée et inutilement complexe. La profondeur qu’apporte la musique ne se retrouve pas toujours dans le livret. Julia (ndlr : Julia Jones, la directrice musicale) et moi avons voulu focaliser notre lecture sur la psychologie d’Ernani et ses rapports aux trois autres protagonistes, Elvira, Silva et Don Carlos. Nous avons éliminé à cette fin la confusion de récits parallèles et de personnages secondaires. […] Pour faire encore mieux ressortir les états d’esprit affectifs, nous avons aussi ajouté un rôle parlé. L’auteur Peter Verhelst a écrit de superbes textes brefs qui plongent les spectateurs dans une certaine ambiance et rendent tangible la teneur émotionnelle du moment. ».
Côté chanteurs, on nous promet en alternance « la crème d’une nouvelle génération d’interprètes verdiens » : Vincenzo Costanzo et Denys Pivnitskyi (Ernani), Marta Torbidoni et une autre soprano non encore annoncée (Elvira), Andreas Bauer Kanabas et Sava Vemic (Silva), Ernesto Petti (Don Carlos). Un spectateur averti en valant deux, pour se faire une idée de cette nouvelle version, rendez-vous à Anvers du 16 au 31 décembre, puis à Gand du 11 au 22 janvier.
Plus d’informations sur www.operaballet.be.