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Chanter moins fort pour lutter contre le COVID

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Brève
25 août 2020
Chanter moins fort pour lutter contre le COVID

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Au terme d’une étude publiée le 20 août dernier et poétiquement intitulée Comparaison des concentrations en aérosols respirables et distribution des tailles de particules émises en chantant,
Jonathan Reid, Declan Costello et leurs collaborateurs de l’Université de Bristol, sont formels : les artistes qui chanteraient doucement limiteraient la propagation du COVID 19. On pouvait s’en douter, mais la chose est désormais prouvée. Les scientifiques ont mesuré les particules présentes en suspension dans un milieu neutre en fonction de la présence d’un interprète chantant, parlant ou se contentant de respirer (Costello est lui-même chanteur à ses temps perdus). Jusqu’à 60 dB, on constate peu de différences. Entre 90 et 100 dB, l’impact du chant sur la présence de particules est 36 fois plus élevé par rapport à une simple respiration. Les résultats sont similaires pour les cuivres et les bois. Selon les auteurs, le retour des concerts publics ne présenteraient donc pas de surexposition majeure au COVID due aux interprètes, à condition de ne pas trop donner de la voix (autres facteurs exceptés bien sûr). Une des applications pratiques serait par exemple de ne plus neutraliser les premiers rangs d’orchestre (mais si le ténor éternue : gare !). Pour les besoins de l’étude, 25 chanteurs professionnels ont été sollicités pour respirer, parler, tousser et chanter devant des entonnoirs, comme à l’antique époque des enregistrements phonographiques sur cylindres. Les chercheurs ont ensuite mesuré les particules en suspension, ces gouttelettes constituant un facteur de propagation du COVID quand la personne qui les émet est contaminée (les plus grosses, émises quand on tousse, retombent sur le sol au bout de quelques mètres ; les plus petites peuvent rester un suspension dans l’air un certain temps). Le volume de l’espace de propagation, la durée du chant, la ventilation, le nombre d’artistes chantant simultanément, sont d’autres facteurs qui influent sur la diffusion des gouttelettes. Si ces recommandations sont suivies, il va falloir apprendre à tendre l’oreille, et certains répertoires, comme Wagner ou les véristes, risquent de passer à la trappe ! Réciproquement, la pratique des huées est à proscrire pour éviter la contamination d’un chanteur par un spectateur mécontent.

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© Declan Costello

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