En France, rares sont les artistes lyriques qui osent mêler les genres, déroger à une image convenue. Par crainte d’être taxée par la critique de concessions, voire de racolage ? Comme hier ses consoeurs Cathy Berberian, Hélène Delavault et Felicity Lott dont elle est quelque peu l’héritière, Carine Séchaye s’épanouit tant dans le grand répertoire lyrique que dans la mélodie et le divertissement, pour notre plus grand plaisir. Son récital dijonnais, avec Marie-Cécile Bertheau au piano, où Fauré avoisine Offenbach, Kosma et Kurt Weil, confirme toutes les qualités de ce grand mezzo : fraîche et pétillante, à la technique impeccable au service d’une expression juste et séduisante. Gravité et humour servis par une diction exemplaire et de réels talents de comédienne : on attend avec impatience de la retrouver dans de grandes productions. [Yvan Beuvard]
Dijon, Auditorium, « Elle connaît la chanson », 30 novembre 2013