Un seul horaire (12h15), un format unique (35 minutes), du lundi au vendredi en juillet comme en août, une programmation éclectique et foisonnante (de Machaut à Dutilleux en passant par le jazz ou la musique arabe), alternant vedettes confirmées et nouveaux talents : un millier de concerts et près d’un demi-million d’entrées plus tard, la recette dûment éprouvée demeure inchangée, même si le Festival des Midis-Minimes semble avoir mis les petits plats dans les grands pour célébrer dignement sa trentième édition. Rien qu’en musique ancienne, le public bruxellois pourra, entre autres, applaudir Ophélie Gaillard et Thomas Dunford au cours d’une semaine dédiée à la musique soliste de Bach, l’Ensemble Céladon (chansons anglaises du XIVe), l’Achéron Consort du surdoué François Joubert-Caillet (Marais), les Paladins (Charpentier), Il Festino et Dagmar Saskova (Lambert et Le Camus) ou encore Scherzi Musicali dans la superbe Maddalena de Bertali ressuscitée pour les micros de Ricercar. A l’affiche du deuxième concert de la saison, ce 5 juillet, les chantres de l’Ensemble Clément Janequin faisaient figure de vétérans. Nous les avions un peu perdus de vue ces dernières années, mais ils n’ont rien perdu de leur gouaille ni de leur virtuosité expressive et si la très forte signature vocale de Dominique Visse tend parfois à éclipser les timbres moins personnels de ses partenaires, soudés comme les doigts de la main, ils nous régalent, aujourd’hui comme hier, dans des chansons à boire et autres pochades drolatiques (« Je ne mange point de porc » de Sermisy) de la Renaissance franco flamande. La savoureuse fricassée de tubes de Janequin concoctée par nos gais lurons libère une vis comica absolument irrésistible que nous retrouvons en bis, dans une version très théâtrale de « Je bois à toy mon compagnon » (Lejeune) – triomphe assuré. Les effets sont parfaitement dosés, jamais outranciers et le programme évite tout risque d’indigestion en renouvelant les climats pour s’ouvrir à une peinture plus subtile des plaisirs (Lassus), de même qu’à des pages méditatives et plus profondes : les prières avant et après le repas de Clemens non Papa et Tylman Susato, ainsi qu’une fricassée, anonyme celle-là, ombrée de mélancolie mais infiniment délectable.
Besoin de Prozac ? Essayez plutôt une fricassée de Janequin !
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Brève
8 juillet 2016
Besoin de Prozac ? Essayez plutôt une fricassée de Janequin !
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