La composition de la nouvelle Commission Juncker n’a pas seulement agité la presse économique et les analystes politiques. La nomination, au poste de Commisaire à l’Education, à la Culture, à la Jeunesse et à la Citoyenneté, du hongrois Tibor Navracsics, ancien membre du gouvernement de Viktor Orban, a suscité l’indignation d’un collectif d’artistes européens. Sous la houlette de Bernard Foccroulle, ils rappellent, dans une tribune « pour la culture, contre la xénophobie », que « les mesures économiques ne suffiront pas à sortir l’Europe de la crise qu’elle traverse », et soulignent la « contribution essentielle » que les artistes peuvent apporter, « en termes de sens et de valeurs, mais également de croissance, d’innovation, d’éducation et d’inclusion sociale ». Ils réclament, par conséquent, outre le retrait de ses portefeuilles à Tibor Navracsics, le développement d’une « Europe fondée sur sa culture et portée par ses citoyens ».
Parmi les premiers signataires figurent de grands noms du cinéma (Catherine Deneuve, Michael Haneke, Jean-Pierre Dardenne) , du théâtre (Ariane Mnouchkine, Luc Bondy, Olivier Py, Krzyzstof Warlikowski, Richard Peduzzi) ou de l’architecture (Christian de Portzamparc), mais la musique classique se taille la part du lion : les chefs d’orchestre Simon Rattle et Philippe Herreweghe, les chanteuses Waltraud Meier et Magdalena Kozena, le pianiste Andras Schiff ainsi que Jordi Savall, Pierre Audi ou George Benjamin ont répondu à l’invitation du directeur du Festival d’Aix-en-Provence. L’intégralité de la tribune est disponible ici.