Anna Netrebko n’a pas pour habitude de mâcher ses mots. Même s’il lui est arrivé de participer à des productions dont la mise en scène sortait résolument des sentiers battus, elle ne cache pas son goût pour une certaine opulence zeffirellienne. Voici ce que vient de déclarer à notre confrère Mehdi Mahdavi celle qui doit faire ses débuts en Aïda cet été à Salzbourg : « L’opéra doit vous en mettre plein la vue. Je suis absolument contre ces productions modernes grises et minimalistes. J’en ai marre, ça fait vingt ans que ça dure. Basta ! Je veux des couleurs, je veux du chic, je veux que ça fasse Ta-daaam ! Si les théâtres n’ont pas assez d’argent pour ça, ils n’ont qu’à s’associer pour coproduire un bon spectacle qu’ils promèneront d’un endroit à l’autre, au lieu de faire des merdes que tout le monde aura oubliées dans cinq ans. Je veux des éléphants ! Je veux de l’or ! Impressionnez-moi ! » Reste à voir si la mise en scène sazlbourgeoise d’Aida, signée par la photographe et vidéaste iranienne Shirin Neshat, lui offrira bien sa dose de Ta-daam.