414 dossiers de candidature, 141 retenus, dont 65 femmes – 16 sopranos et 19 mezzos – et 76 hommes – 4 contre-ténors, 29 ténors, 26 barytons et 17 basses – représentant 33 nations parmi lesquelles la France avec 26 candidats et la Corée du Sud avec 41. De sélection en demi-finale seuls dix rescapés affrontent l’épreuve décisive : deux sopranos russes, deux barytons, l’un coréen, l’autre français, une basse coréenne, et cinq ténors dont un russe pour quatre coréens. Le jury, composé exclusivement de représentants de maisons d’opéra – on peut regretter le temps où deux, parfois trois chanteurs à la gloire établie en faisaient partie – a donc décerné au ténor Beomjim Kim et au baryton Anas Seguin un troisième prix ex-aequo. C’est Antonina Vesenina qui reçoit le troisième prix femmes, récompense qui laisse supposer, puisqu’elles ne sont que deux à concourir, qu’un premier prix ne sera pas attribué. Ce sera bien le cas, et le deuxième grand prix femmes échoit à Dilyara Idrisova qui se voit décerner aussi le prix du public, que l’Alleluia du motet Exultate, jubilate ou l’extrait des Huguenots « O beau pays de la Touraine » ont manifestement séduit, alors que pour nous c’est joli mais sans grand caractère. Un autre ténor coréen reçoit le deuxième grand prix hommes, Ki Hun Park ; la voix semble robuste mais le chant est appliqué dans une mélodie de Respighi, et « Che gelida manina » qui lui succède est chanté d’abord sans éclat et puis en force. Le premier grand prix couronne encore un Coréen, la basse Byeong-Min Gil, dont le timbre est prenant et le chant expressif, aussi bien dans une mélodie de Rachmaninov « Ne poy krasavitsa pri mne » que dans l’air de La jolie fille de Perth, « Quand la flamme de l’amour ». Aucune contestation, même légère, ne vient troubler l’annonce des résultats. Peut-être parce que, des opinions recueillies à l’entracte se dégage un consensus : ce 51e concours n’était pas une grande cuvée !
Jury : Eva Wagner-Pasquier, Présidente du jury, Co-directrice émérite du Festival de Bayreuth et consultante ; Raymond Duffaut, Président du centre français de Promotion Lyrique, Conseiller artistique de l’Opéra d’Avignon ; Peter Mario Katona, Directeur du casting du Royal Opera House, Covent Garden de Londres ; Alain Lanceron, Président de Warner Classics et Erato ; Joan Matabosch, Directeur artistique du Teatro Real de Madrid ; Stefano Pace, Surintendant du Teatro Verdi de Trieste ; Paolo Pinamonti, Directeur artistique du Teatro San Carlo de Naples ; Christina Scheppelmann, Directrice artistique du Grand Teatre del Liceu de Barcelone ; Christian Schirm, Directeur artistique de l’Académie de l’Opéra de Paris ; Peter Theiler, Directeur général du Staatstheater de Nuremberg
Pianistes accompagnateurs officiels : Nino Pavlenichvili, Mathieu Pordoy, Marie-Christine Goueffon, David Zobel
Orchestre National du Capitole de Toulouse ; direction musicale : David Syrus
Toulouse, Théâtre du Capitole, samedi 10 septembre 2016 à 20 heures