Si le bicentenaire de la naissance de Félicien David, en 2010, a été célébré plutôt discrètement, 2014 devrait ramener au premier plan de l’actualité ce musicien méconnu, dont l’ode symphonique intitulée Le Désert (1844) avait suscité l’admiration de Berlioz et influencé toute une génération, de Reyer à Saint-Saëns en passant par Bizet et Delibes. Son grand opéra Herculanum, daté de 1859, et une adaptation du Saphir, un opéra -comique représenté en 1865 reverront le jour à Versailles et aux Bouffes du Nord en mars et avril de l’an prochain grâce à la Fondation Bru Zane, qui a déjà permis la publication de trois enregistrements consacrés à la musique de chambre du compositeur. En attendant ces succulentes découvertes, on annonce chez Passavant Music un disque de mélodies qui réunit le pianiste Paul Montag, ancien élève de Christian Ivaldi, et le ténor Artavad Sargsyan, si remarquable d’allant et d’élégance dans Le Chalet à Bad Wildbad. Sera-ce un cycle des chansons orientales que Félicien David composa au retour d’un voyage au Levant et de son séjour au Caire ? Ou un pot-pourri reflétant la diversité de son inspiration ? Le désir s’accroît quand l’effet se recule, mais vivement la parution ! [Maurice Salles]