La quête des cadeaux de fin d’année est opération répétitive et souvent fastidieuse. C’est pourquoi cette année nous avons voulu Noël simple, pratique et à portée de tous les budgets.
Bonbons aux plantes Ricola (2,5€)
La Zurich Staatsoper les propose en libre-service avant le spectacle et durant l’entracte. Les autres maisons d’opéra n’ont pas cette bonne idée. Pourtant, rien de mieux que ces bonbons à base de plantes suisses pour lutter contre le fléau lyrique numéro un : la toux (et ses dérivés gutturaux). En vrai connaisseur, éviter d’offrir la version sans sucres plus largement diffusée en France mais moins efficace. [Christophe Rizoud]
Bruno Messina, Hector Berlioz – Actes Sud (18€)
Les commémorations du bicentenaire de sa naissance sont l’occasion rêvée de réviser son Hector Berlioz avec ce petit volume qui ne récite pas bêtement sa leçon mais explore, ouvre de nouvelles portes et finalement éclaire. Cette quête intime n’a rien de surprenant : son auteur, Bruno Messina est le le directeur du Festival Berlioz à La Côte-Saint-André depuis plus de dix ans. [Christophe Rizoud]
Benjamin Britten, BIlly Budd – BelAir Classiques (24€)
Comme la venue à Paris de la production madrilène de Billy Budd tourne de plus en plus au serpent de mer, vous vous consolerez en vous procurant le DVD de ce magnifique spectacle, où Britten est servi par une équipe de choc : Ivor Bolton à la baguette ; Deborah Warner à la mise en scène, très inspirée ; Jacques Imbrailo, le Billy de sa génération, Toby Spence, capitaine Vere à la touchante fragilité, et Brindley Sherratt, très fielleux Claggart, sans oublier toute une constellation de petits rôles parfaitement tenus. [Laurent Bury]
Charles Gounod, Le Tribut de Zamora – Palazzetto Bru Zane (27,99€)
Le dernier opéra de Gounod avait disparu des scènes depuis plus d’un siècle : en cet année de bicentenaire de la naissance du compositeur, le Palazzetto Bru Zane a rendu au Tribut de Zamora, et c’est une très belle surprise, comme un résumé de l’art du créateur de Faust et de Roméo et Juliette, un grand opéra comme le XIXe siècle en avait le secret, avec chœurs patriotiques, scène de la folie et danses exotiques. Que demander de plus ? [Laurent Bury]
Coffrets lyrique de l’Opéra Comique (à partir de 45€)
Après avoir surmonté l’écueil d’une saison hors les murs pour travaux, l’Opéra Comique affiche une forme resplendissante où audace et tradition atteignent un équilibre auquel peu parviennent. C’est les yeux fermés que l’on peut déposer au pied du sapin un de ses coffrets lyriques comprenant, outre un – ou deux – billets pour un des opéras de la saison 2019, un programme livret et un rafraichissement à l’entracte. Seul le Favart, ce gâteau maison imaginé par Lenôtre autour de la framboise, est en supplément. [Christophe Rizoud]
Leonard Bernstein, Complete Works – Deutsche Grammophon (96€)
Pour passer une bonne soirée durant les fêtes d’année, une recette infaillible : visionner le DVD de Candide dirigé en concert par Leonard Bernstein, avec June Anderson, Jerry Hadley, Christa Ludwig et Nicolai Gedda. Et si vous achetez le coffret Bernstein, vous aurez aussi le plaisir d’écouter On the Town, Wonderful Town ou West Side Story, la très seventies Mass, le délectable Trouble in Tahiti et toutes les autres œuvres où la voix tient un rôle privilégié. [Laurent Bury]
Abonnement Avant-Scène Opéra (148€ en France, 70€ pour les étudiants)
Depuis plus de 40 ans, L’Avant-Scène Opéra accompagne l’amateur d’art lyrique dans la découverte des chefs-d’œuvre du répertoire. Economique, l’abonnement offre aussi la certitude de ne passer à côté d’aucune des parutions de l’année (quatre nouveaux titres et deux nouvelles éditions). En 2019, se profilent notamment Les Troyens (Berlioz), La Grande-Duchesse de Gérolstein (Offenbach) et Jakob Lenz (Rihm). Des cadeaux de bienvenue et de fidélité complètent judicieusement la proposition. [Christophe Rizoud]
La Nilsson, coffret à tirage limité Decca (96€)
Non, ce n’est pas pour succomber à la nostalgie sur l’air du « C’était mieux avant » que nous incluons le coffret Birgit Nilsson parmi ces cadeaux de Noël. Mais des voix comme celle-là, il n’en a jamais existé treize à la douzaine, donc autant en profiter sans arrière-pensée. 79 CD et deux DVD pour faire le tour de la question, avec intégrales et récitals. De quoi s’en mettre plein les oreilles et les yeux au pied du sapin. [Laurent Bury]
Jumelles de théâtre Nikon Prestige (179€)
L’accessoire dont on pourrait penser que tout lyricomane est correctement équipé. A tort. Disposer d’une bonne paire de jumelles de théâtre puissante, lumineuse, adaptée à toutes les vues, élégante, peu encombrante et légère relève d’une quadrature du cercle que Nikon, avec ce modèle prestige, est parvenu résoudre. [Christophe Rizoud]
Richard Strauss, Salomé, Festival de Munich (243€)
Tandis qu’à Vienne, l’orientalisme klimtien de la production créée en 1972 pour Leonie Rysanek continuera à faire les beaux soirs du Staatsoper au printemps prochain, Munich s’apprête à proposer en juin 2019 une nouvelle Salomé montée par Krzysztof Warlikowski et dirigée par Kirill Petrenko, avec du très beau linge (Marlis Petersen, Wolfgang Koch, Manuela Schuster, Pavol Breslik…). De quoi donner envie de casser sa tirelire pour de bon afin d’offrir – ou de s’offrir – un joli cadeau. [Laurent Bury]