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Le Teatro Regio de Parme

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Enquête
9 mars 2017
Le Teatro Regio de Parme

Infos sur l’œuvre

Détails

Situé en terres verdiennes (Roncole, ville de naissance du compositeur n’est qu’à quarante kilomètres), le Regio fut longtemps l’un des théâtres italiens les plus prestigieux. Un public passionné mais versatile, y ovationnait (ou conspuait !) la fine fleur du chant du chant italien. Crise économique, opération « mains propres », dans les années 90, les budgets des théâtres italiens se réduisent dramatiquement. Le public, âgé, peine à se renouveler. En 2001, le centenaire de la mort de Giuseppe Verdi permet de redonner vie au festival qui lui avait été consacré jusqu’en 1993 . Depuis, le Regio est sorti de sa convalescence, attire un nouveau public et d’importants sponsors, pour des spectacles de qualité.

Adresse : via Giuseppe Garibaldi, 16/a, 43121 Parma

Institution lyrique hébergée : Le Regio accueille les spectacles lyriques, répartis en deux périodes : le Festival Verdi à l’automne, la saison courante à la suite. Ces deux programmations sont annoncées indépendamment. Le théâtre propose également une saison de concerts et de danse. Pour cette dernière, il s’agit de spectacles ou de solistes invités. Opéras, concerts et programmes chorégraphiques alternent tout au long de la saison.

Site web : teatroregioparma.it

Année de construction : De 1821 à 1829, par Nicola Bettoli. La décoration blanc et or actuelle de la salle est l’oeuvre de Girolamo Magnani en 1853.

Style architectural : Façade néoclassique, salle néo baroque après la rénovation de 1853.

Répertoire de prédilection : Parme est également la ville de naissance d’Arturo Toscanini (1867 – 1957) qui connut Verdi et Puccini. Ces deux compositeurs sont véritablement le fond de commerce du Regio : Verdi y est donné même hors festival ! Régulièrement, Donizetti et Rossini y sont représentés ; plus rarement, les véristes, l’opéra français ou Mozart. Le Regio se revendique « Théâtre de tradition » : n’espérez y trouver ni urinoirs, ni transpositions audacieuses.

Education : Le Regio propose de multiples actions en fonction des âges des participants (élèves du primaire, du secondaire, moins de trente ans) : des programmes didactiques mais aussi ludiques, comme par exemple un concours pour inventer un final inédit à Don Carlo !

Histoire : Considérant que le Teatro Farnese (construit en 1618) ne correspond plus aux besoins et au prestige du duché, Maria-Luisa confie à Bettoli le soin de construire un nouveau théâtre sur un terrain appartenant au monastère de Sant’Alessandro. Le nouveau Théâtre Ducal offre à l’origine 1.800 places. La duchesse peut y accéder directement depuis ses appartements. Dans le théâtre, le trône ducal est installé dans la Sala del Ridotto, où l’on donne aujourd’hui des concerts ou des conférences d’avant spectacle.  A l’origine, Rossini devait écrire un ouvrage pour l’inauguration, mais il était trop occupé : on fit appel au jeune Bellini qui compose Zaira, créé le 16 mai 1829, mais le public, vexé, boude l’oeuvre (qui n’est pas non plus la meilleure du compositeur). Trois opéras de Rossini seront donnés lors de la première saison : Mosè e FaraoneSemiramide, et Il Barbiere di Siviglia. En 1853, sous l’impulsion du duc Carlo III, la salle est rénovée par Magnani. Le plafond est décoré par Giovan Battista Borghesi. En 1854, le lustre actuel (créé à Paris) est installé : fonctionnant au gaz, il sera électrifié en 1890. A l’époque, la scène couvre l’emplacement de la fosse d’orchestre actuelle, celle-ci occupant les premiers rangs de parterre dans la configuration moderne. Teatro Reale en 1849 (en l’honneur du Duc de Bourbon), l’opéra prend son nom actuel en 1861 avec la réunification de l’Italie. L’Etat cède la salle à la ville en 1868. Considérés comme luxe inutile, beaucoup de théâtres italiens ferment durant cette période et il faudra un référendum local pour que le Regio rouvre pour la saison 1894-1895.

Premier opéra représenté : Zaira de Vincenzo Bellini (1829)

Créations marquantes :

  • Il Colombo, de Luigi Ricci, sur un livret de Felice Romani, avec Luigi Lablache et Henriette Méric-Lalande (1829)
  • Antigone de Lino Liviabella (1942)
  • Minnie la candida de Riccardo Malipiero (1942)
  • Ariodante de Nino Rota, avec Mario Del Monaco ! (1942)
  • La capanna dello zio Tom de Luigi Ferrari Trecate (1953)
  • Un quarto di vita de Giorgio Gaslini (1969)
  • Genesi de Franco Battiato, avec Vincenzo La Scola (1987)

Meilleures places : La jauge actuelle est de 1.200 places. La salle est en fer à cheval très allongé (on a vu plus haut que la scène et la fosse d’orchestre avaient été reculés) : cette particularité architecturale contribue à une acoustique exceptionnelle, mais avec de gros problèmes de visibilité. Le son est très correct au parterre, surtout dans les premiers rangs, et la visibilité bonne. La salle comporte 112 loges, numérotées de 1 à 30 : la première est complètement à droite (côté « Cours ») et la trentième lui fait face, complètement à gauche (côté « Jardin »). Elles sont réparties sur 4 étages. Les loges de face (10 à 21) comportent 6 places ; la 9 et la 22, 5 places ; les autres 4. Les loges 15 et 16 n’existent pas aux trois premiers étages, fusionnées pour créer la loge royale en plein centre. Dans les loges, les premiers rangs sont de vrais fauteuils, tandis qu’à l’arrière, il s’agit de banquettes individuelles sans dossier, placées contre la paroi : à éviter pour les problèmes de visibilité. Aux premier, deuxième et troisième étage, la visibilité est bonne pour les loges 10 à 21 (toujours au premier rang). Au quatrième, il vaudra mieux se limiter aux loges 11 à 20. Pour les loges 4 à 9, la place la plus à gauche offre une visibilité acceptable, et de même pour la place de droite dans les loges 22 à 27 (en effet, dans ces loges, le siège est positionné de côté, tourné vers la scène). Il faut absolument éviter le second rang. La loge royale ne semble pas proposée à la location. En galerie, les places à l’aplomb des loges 11 et 20 sont à éviter (ainsi que celles qui sont encore plus de côté). Pour les places plus centrales, la visibilité est impactée par les poteaux dans le prolongement des séparatifs des loges inférieures, sauf au premier rang.

Acoustique : Différente à chaque place, elle varie du bon à l’excellent. En galerie, vous aurez l’impression que les chanteurs sont sur vos genoux !

Tarifs : De 10 € pour une place debout à 150 au parterre. Pour les premières,  les prix grimpent à 15 et 260 €. Les cinquante places debout sont vendues une heure avant le spectacle, mais la file d’attente, organisée par les aficionados, commence plus tôt dans la journée, à des horaires imprévisibles pour le commun des mortels : il faut inscrire son nom sur la feuille de présence (généralement scotchée sur un pilier du théâtre) et repasser pour les appels. La vente est limitée à deux places par personne. En théorie, ces places ne sont vendues que si le reste du contingent est épuisé. Situées au second rang de galerie, ces places n’offrent quasiment aucune visibilité : à réserver aux cas désespérés. N’imaginez pas non plus vous faufiler aux étages inférieurs pour vous replacer ou simplement visiter : la galerie dispose d’un accès propre indépendant ! Pour les sièges numérotés, la réservation peut se faire classiquement par Internet après la souscription des abonnements : de nouvelles places disponibles peuvent apparaître plusieurs mois après l’ouverture.

Anecdote : Le 21 janvier 1967, Franco Corelli interprétait Mario auprès de la Tosca de Virginia Gordoni. Un « Vittoria » de douze secondes, un diminuendo de 22 secondes dans « E lucevan le stelle », le délire est tel que le ténor italien reviendra chanter un bis au piano après la fin de l’opéra. A l’inverse, on raconte que Carlo Bergonzi (un enfant du pays, pourtant !) fut hué pour voir chanté piano le si bémol de « Celeste Aida » alors que c’est bien ainsi que la note est voulue par Verdi ! A la représentation suivante, il fit un triomphe en la donnant forte, ce qui relativise la réputation de spécialistes des loggionisti du poulailler.

Vestiaires : Chaque loge dispose de son vestiaire. Les abonnés ayant souscrit une loge complète ont également accès à un petit salon situé à l’opposé de l’entrée de la loge, de l’autre côté de la circulation.

Toilettes : Inégalement réparties suivant les étages.

Le bémol : La programmation reste classique et la visibilité aléatoire. Les prix sont plutôt élevés si l’on se réfère à la notoriété des distributions.

Le dièse : L’acoustique est magnifique (vous aurez du mal avec Bastille après une telle expérience) et les spectacles sont de qualité, avec des chanteurs parfois peu connus mais souvent de grande valeur.

Accessibilité : L’opéra est accessible aux personnes à mobilité réduite grâce à un ascenseur à proximité de l’escalier d’accès à la galerie. Une fois à sa place, il est toutefois difficile de se déplacer dans le bâtiment. Aux premier, deuxième et troisième étages, on ne peut pas passer de cours à jardin à cause de la loge royale qui fait obstruction. Atteindre des toilettes vous imposera probablement d’emprunter un escalier, ou à redescendre au rez-de-chaussée par l’ascenseur. Visiter la Sala del Ridotto relève du jeu de piste ! 

Boutique et bars : Une petite boutique (assez intéressante) se trouve au niveau de l’entrée du parterre et des étages nobles. On y trouve entre autres des enregistrements sur le vif assez rares. Aux premières, vous pouvez vous amuser à passer devant les caméras de TV Parma ! Comme souvent en Italie, il faut faire deux fois la queue au bar : la première fois pour payer votre consommation, la seconde pour l’obtenir. Pensez à acheter vos consommations pour l’entracte, avant le début du spectacle.

Où dîner à proximité ? On trouve peu de restaurants, à proximité immédiate du théâtre, ouverts après le spectacle. Vous pouvez tenter l’Antica Osteria della Ghiaia (12 Borgo Paggeria) ou le Caffé Garibaldi (Piazza Garibaldi, 19/g). Il est prudent de se renseigner sur l’heure de fin de spectacle et de réserver une table en conséquence. Presque en face du Regio, sous un portique, vous trouverez le sympathique Oste Magno (Borgo Mazza Angelo), point de rencontre des étudiants de la ville. Vous pourrez y boire un verre et y déguster un sandwich.

Où dormir à proximité ? Le centre-ville est piéton, mais si votre hôtel y est situé, vous aurez le droit d’y accéder en voiture. Les établissements dans le centre historique sont nombreux : l’hôtel Torino est l’un des plus proches du Regio et dispose d’un parking. Si vous êtes ingambe, le choix est vaste !

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