Avec son franc-parler habituel qui nous le rend si sympathique, Yann Beuron répond du tac au tac dans un message Facebook à ceux qui auraient noté une petite baisse de régime dans son Barbe-Bleue lyonnais – notre confrère Fabrice Malkani ne lui tressait, à la deuxième représentation, que des lauriers. Reconnaissant avoir chanté « sur un instrument malade » à partir de la troisième représentation, le ténor vitupère les critiques si « rapides à enterrer les artistes » et rassure ses fans : « ma voix et moi-même nous portons à merveille ». Rappel à nous tous – critiques et spectateurs – de la force destructrice de nos anodines petites phrases assassines et de la responsabilité que nous avons à chérir nos artistes dans leur combat pour l’excellence.
Deux questions tout de même à Yann Beuron : pourquoi ne pas annoncer son indisposition au rideau, quand tant de ses collègues en usent pour moins ? Et surtout, pourquoi continuer à lire les persifleurs ? C’est se donner trop de mal quand on est si grand artiste.