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Atys — Paris (Opéra Comique)

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Spectacle
15 mai 2011
Une légende, indemne

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4

Infos sur l’œuvre

Jean-Baptiste Lully (1632-1687) – Atys – Tragédie en musique, en un prologue et cinq actes – Poème de Philippe Quinault. Créée le 10 janvier 1676 à Saint-Germain-en-Laye

Détails

Mise en scène, Jean-Marie Villégier
Metteur en scène associé, Christohe Galland
Chorégraphie, Francine Lancelot ✝, Béatrice Massin
Décors, Carlo Tommasi
Costumes Patrice Cauchetier
Lumières, Patrick Méeüs
Assistante à la chorégraphie, Béatrice Aubert
Assistante aux costumes, Anne Autran Dumour
Bernard Richter, Atys
Stéphanie d’Oustrac, Cybèle
Emmanuelle de Negri, Sangaride
Nicolas Rivenq, Célénus
Marc Mauillon, Idas
Sophie Daneman, Doris
Jaël Azzaretti, Mélisse
Paul Agnew, Dieu du Sommeil
Morphée,
Cyril Auvity
Le Temps, le Fleuve Sangor, Bernard Deletré
Maître des cérémonies, Alecton, Jean-Charles di Zazzo
Solistes du Jardin des Voix Danseurs de la Compagnie Fêtes Galantes Choeur et orchestre Les Arts Florissants
Direction musicale
William Christie
Conseiller musical, Paul Agnew
Chef de choeur, François Bazola Coproduction: Opéra Comique, Brooklyn Academy of Music, Opéra National de Bordeaux, Théâtre de Caen, Les Arts Florissants
Partenaire associé: Compagnie Fêtes Galantes
Recréation de la production donnée en 1987 à l’Opéra Comique grâce au soutien exceptionnel de Ronald P. Stanton
Paris, Opéra Comique, le 15 mai 2011, 15 heures

On ne sait qui remercier en sortant de la matinée à l’Opéra Comique ce dimanche 15 mai. La Salle Favart, Les Arts Florissants et tous les artistes, les coproducteurs de cette « restauration » qui ira jusqu’à Brooklyn à nouveau ? Ronald Stanton, ce mécène américain, fou amoureux d’Atys, qui a désiré encourager cette reprise en la finançant ? Le travail de fourmi de William Christie pour reconstituer la partition et sa collaboration avec Jean-Marie Villégier pour adapter le poème de Quinault? 

 

Le public, à la fin de la représentation, n’en finissait pas d’applaudir, d’ovationner et d’acclamer. On entendait des jeunes gens, visiblement sous le choc, qui venaient d’assister, là, à leur première représentation d’opéra ! L’auteur de ce compte-rendu voyait Atys pour la première fois au théâtre, avec la sourde inquiétude de voir son rêve mis à mal par une énième reprise. Or, à l’unisson du public, il veut juste rendre grâce aux artisans d’un spectacle mythique, qui, dans son rituel quasi chorégraphique, pourrait devenir une des rares mises en scène d’opéra à connaître le sort de certains ballets de Marius Petipa ! On a, en effet, l’impression qu’on peut le reprendre à l’infini, et qu’il ne vieillira jamais, car il est à la fois hors du temps et proche de nous.

La mise en scène de Jean-Marie Villégier a la simplicité de la vraie grandeur, les costumes de Patrice Cauchetier émerveillent, le décor à la fois austère et somptueux de Carlo Tommasi semble respirer, tant il offre d’aires de jeu et de parcours multiples au metteur en scène. Les lumières de Patrick Méeus sont splendides et très justes théâtralement, au point que les « douches », d’ordinaire si cruelles aux acteurs, semblent s’élever vers le ciel, nimbées, à la base, par des latérales qui ont les couleurs mordorées du crépuscule. La chorégraphie de Francine Lancelot (remontée avec talent par Béatrice Massin) rythme le spectacle, lui donne sa respiration, et va bien au-delà d’une simple reconstitution historique. Le poème de Quinault, en forme de lamentation, bouleverse tous les publics et la musique de Lully est sublime en son dépouillement et sa simplicité.

William Christie tenait à ce que les chanteurs aient tous un sens profond du langage et la nombreuse distribution réunie à l’Opéra Comique tient le pari. Le rôle-titre est interprété par le ténor suisse Bernard Richter, excellent chanteur, qu’on a souvent entendu sur les scènes de Paris et Genève, en particulier. La voix est claire et sonore et la technique sûre. Il est bouleversant dans la scène finale où son art fait merveille. Cependant, l’artiste exigeant qu’il est gagnerait en émotion à ne point trop « faire du son », par moments, et à laisser le beau timbre velouté de ses mezzo forte s’épanouir de lui-même.

Emmanuelle Negri interprète son amante Sangaride avec beaucoup de délicatesse. Paul Agnew, en Dieu du Sommeil, bouleverse par un chant en demi-teinte, raffiné et très prenant, et, à ses côtés la belle voix solaire du ténor Cyril Auviti rayonne. Les vétérans (ceux de la création de 1987 !) Nicolas Rivenq et Bernard Deletré méritent le juste hommage que leur rend le public. Enfin, Stéphanie d’Oustrac est souveraine. Son entrée en scène est digne d’une grande tragédienne. Elle mord dans les mots comme l’aurait fait une Crespin, sans jamais entraver un legato d’une grande noblesse. La voix est d’une beauté et d’une plénitude remarquables et elle reçoit un triomphe mérité.

 

Un spectacle qui vous trotte longtemps dans la tête et, comme Louis XIV, on aime passionnément cette œuvre.

 

Marcel Quillévéré

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Infos sur l’œuvre

Jean-Baptiste Lully (1632-1687) – Atys – Tragédie en musique, en un prologue et cinq actes – Poème de Philippe Quinault. Créée le 10 janvier 1676 à Saint-Germain-en-Laye

Détails

Mise en scène, Jean-Marie Villégier
Metteur en scène associé, Christohe Galland
Chorégraphie, Francine Lancelot ✝, Béatrice Massin
Décors, Carlo Tommasi
Costumes Patrice Cauchetier
Lumières, Patrick Méeüs
Assistante à la chorégraphie, Béatrice Aubert
Assistante aux costumes, Anne Autran Dumour
Bernard Richter, Atys
Stéphanie d’Oustrac, Cybèle
Emmanuelle de Negri, Sangaride
Nicolas Rivenq, Célénus
Marc Mauillon, Idas
Sophie Daneman, Doris
Jaël Azzaretti, Mélisse
Paul Agnew, Dieu du Sommeil
Morphée,
Cyril Auvity
Le Temps, le Fleuve Sangor, Bernard Deletré
Maître des cérémonies, Alecton, Jean-Charles di Zazzo
Solistes du Jardin des Voix Danseurs de la Compagnie Fêtes Galantes Choeur et orchestre Les Arts Florissants
Direction musicale
William Christie
Conseiller musical, Paul Agnew
Chef de choeur, François Bazola Coproduction: Opéra Comique, Brooklyn Academy of Music, Opéra National de Bordeaux, Théâtre de Caen, Les Arts Florissants
Partenaire associé: Compagnie Fêtes Galantes
Recréation de la production donnée en 1987 à l’Opéra Comique grâce au soutien exceptionnel de Ronald P. Stanton
Paris, Opéra Comique, le 15 mai 2011, 15 heures

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