Forum Opéra

Don Giovanni — Baden-Baden

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
24 juillet 2011
Brochette de stars

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Détails

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)

Don Giovanni

Dramma giocoso en 2 actes

Livret de Lorenzo Da Ponte

Création à Prague le 29 octobre 1787

Don Giovanni, Ildebrando D’Arcangelo

Leporello, Luca Pisaroni

Donna Anna, Diana Damrau

Le Commandeur, Vitalij Kowaljow

Don Ottavio, Rolando Villazón

Donna Elvira, Joyce DiDonato

Zerlina, Mojca Erdmann

Masetto, Konstantin Wolff

Version concertante

Mahler Chamber Orchestra

Vocalensemble Rastatt

Chef des chœurs : Holger Speck

Direction musicale : Yannick Nézet-Séguin

Baden-Baden, Festspielhaus, dimanche 24 juillet 2011, 18h.

Pour clore sa saison et son festival d’été, le Festspielhaus de Baden-Baden a proposé un gala d’exception comme il en a le secret : brochette de stars réunies pour une version de concert de Don Giovanni, où malgré l’absence de mise en scène, le théâtre ne fait pas défaut !

En effet, les huit protagonistes de l’opéra de Mozart se font comédiens autant que chanteurs et insufflent à l’ensemble une énergie vitale que nombre de productions peuvent leur envier. Pour preuve, les récitatifs font mouche : le public rit souvent … Il faut dire que les interprètes incarnent leur personnage à merveille, jusque dans le vêtement, avec une mention particulière pour Zerlina et son décolleté dans le dos à la Mireille Darc, pour des sorties remarquées… La petite paysanne naïve se fait ici femme fatale, manipulatrice, ce qui éclaire tout autrement le rôle et nous change de la vision d’un Losey, par exemple. Quant à Leporello et Don Giovanni, ils rivalisent de charme et d’élégance dans leur tenue noire sobrement classe, chemise blanche ouverte sur un buste fier pour le serviteur, catogan et chaînette pour le beau rital ténébreux. Les rôles sont bien souvent interchangeables et le jeu de chacun se superpose intelligemment, en particulier pour Luca Pisaroni, inénarrable Leporello aux faux airs de Belmondo jeune jusque dans les mimiques et le dynamisme. Il faut le voir bouder, geindre ou séduire Elvira… On sent que son expérience avec Haneke lui a ouvert tout un champ de possibles pour mieux donner à sentir au public la complexité des rapports entre le serviteur et le maître.(cf. les 5 questions que Lucas Pisaroni nous a accordé) Le chant est d’emblée phénoménal. Son « Notte e giorno faticar » initial nous permet d’apprécier une autorité, alliant puissance et raffinement, souplesse et vélocité qui perdurera tout au long de la soirée. On attend avec impatience de le voir interpréter le rôle-titre.

 

Ildebrando D’Arcangelo est à côté de ce Leporello d’exception un Don Giovanni à peu près idéal. Il sait faire ressortir le côté dragueur du personnage. Arrogance, prestance et nonchalance sont quelques-unes des armes de ce charmeur en diable, armes physiques, certes mais avant tout vocales ! Quel chant exceptionnel, qu’on se plaît à comparer à ses mains, elles-mêmes très belles, quand, immenses, elles dessinent des gestes incroyablement précis et évocateurs.

Le Commandeur de Vitalij Kowaljow est une révélation qui donne sens à son « sento l’anima partir » et propose une mort sublime avant d’entraîner Don Giovanni dans l’au-delà. Konstantin Wolff s’avère moins exceptionnel en Masetto, mais sa prestation reste de très grande qualité. Quant à Rolando Villazón, il revient de si loin qu’on ne saurait lui reprocher quoi que ce soit dans une interprétation conforme à ses moyens vocaux du moment mais transcendée par un enthousiasme communicatif. Le public l’acclame plus que tous les autres et le ténor, heureux comme un enfant de tirer son épingle du jeu au sein de ce plateau de luxe, émeut aux larmes.

 

Du côté des femmes, on est tout autant à la fête. Joyce DiDonato est impériale en Elvira. Le timbre vif-argent, éclatante dans sa fureur et poignante dans sa douleur, elle recueille un triomphe qu’elle partage avec une Diana Damrau dopée par la qualité de l’ensemble. Chaque note de cette Donna Anna, aussi digne qu’elle peut être vindicative, paraît couler de source. Mojca Erdmann enfin, ravit en Zerlina. Sa voix est quelque peu étroite mais ne manque pas de beauté et de fraîcheur.

 

Dynamisé par une telle affiche, Yannick Nézet-Séguin conduit le Mahler Chamber Orchestra avec une passion et un enthousiasme jubilatoires. Même privé de son, on pourrait suivre l’opéra mot à mot car le jeune chef chante tous les rôles, soutient du geste chaque instrument ou ensemble et insuffle une vitalité à ce bel orchestre. Un enchantement. Ovation amplement méritée ! Par chance, le concert est enregistré : parution du CD prévue en avril 2012. Espérons que l’impression de miracle sera conservée par la gravure…

 

 

 

 

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

4

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)

Don Giovanni

Dramma giocoso en 2 actes

Livret de Lorenzo Da Ponte

Création à Prague le 29 octobre 1787

Don Giovanni, Ildebrando D’Arcangelo

Leporello, Luca Pisaroni

Donna Anna, Diana Damrau

Le Commandeur, Vitalij Kowaljow

Don Ottavio, Rolando Villazón

Donna Elvira, Joyce DiDonato

Zerlina, Mojca Erdmann

Masetto, Konstantin Wolff

Version concertante

Mahler Chamber Orchestra

Vocalensemble Rastatt

Chef des chœurs : Holger Speck

Direction musicale : Yannick Nézet-Séguin

Baden-Baden, Festspielhaus, dimanche 24 juillet 2011, 18h.

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle