Forum Opéra

Simon Boccanegra — Avignon

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
20 mars 2015
Bancal

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Mélodrame en un prologue et trois actes de Giuseppe Verdi

Livret de Maria Piave et Arrigo Boïto

Création de la version définitive le 24 mars 1881 à la Scala de Milan

(1ère version créée le 12 mars 1857 au théâtre de La Fenice à Venise)

Détails

Mise en scène

Gilles Bouillon
Décors

Nathalie Holt
Costumes

Marc Anselmi
Lumières

Michel Theuil

Simon Boccanegra

George Petean

Jacopo Fiesco

Wojtek Smilek
Amelia Grimaldi

Barbara Haveman
Gabriele Adorno

Giuseppe Gipali
Paolo Albiani

Lionel Lhote
Pietro

Patrick Bolleire
Un capitano

Patrice Laulan
Un ancella di Amelia

Violette Polchi

Chœur de l’Opéra Grand Avignon

Direction des chœurs

Aurore Marchand

Orchestre Régional Avignon-Provence

Direction musicale

Alain Guingal

Opéra Grand Avignon, vendredi 20 mars 2015, 20h00

C’est toujours une gageure de donner Simon Boccanegra, dont la version révisée de 1881 fait une œuvre riche et profonde, dans laquelle on a pu voir une somme de l’œuvre de Verdi et la reprise d’un schéma – de la malédiction au renoncement – semblable à celui du Ring wagnérien. Mais surtout, il y faut, au moins pour les quatre grands rôles (Simon, Fiesco, Amelia, Gabriele) des voix puissantes et sensibles à la fois, et un orchestre au meilleur de sa forme, capable de nuances subtiles autant que d’éclats maîtrisés. L’opéra ne saurait reposer sur les seules épaules du rôle titre, quelque remarquable qu’il puisse être – et c’est bien  le cas, ce vendredi soir, du baryton roumain George Petean, qui incarne de manière magistrale ce personnage en perpétuelle évolution, depuis la fougue du jeune corsaire amoureux jusqu’aux derniers mots du grand homme d’État empoisonné en passant par le père aimant et protecteur et le sage conciliateur en politique.

Vocalement et scéniquement, George Petean est un grand Boccanegra, émouvant et lyrique, autoritaire et charismatique, dans un rôle qu’il avait interprété pour la première fois en 2012 sous la direction de Riccardo Muti à l’Opéra de Rome. À ses côtés, Lionel Lhote compose un Paolo qu’il contribue à faire considérer comme le cinquième grand rôle de cet opéra, inquiétant à souhait, doté d’une diction et d’une projection de qualité, lyrique jusque dans les moments les plus sombres du drame. Mais quelle déception que le Fiesco de Wojtek Smilek, dont la voix manque singulièrement de puissance, et qui peine à chanter justes les notes les plus graves. Déception aussi pour l’Amelia de Barbara Havemann, qui confond plénitude et cri, et qui donne à l’air magnifique que Verdi a réservé au personnage au début du premier acte une dureté et une rugosité inattendues. Alors que Verdi a composé pour Gabriele Adorno, peu gâté au plan dramatique et psychologique, des airs de toute beauté, le ténor Giuseppe Gipali, au timbre par ailleurs agréable, reste dans un registre résolument confidentiel, alors que la salle du théâtre d’Avignon aurait permis une projection qui rende justice aux accents de sincérité et d’amour du jeune noble gênois. En revanche, les rôles secondaires bénéficient de la voix claire de Violette Polchi en servante d’Amélia, et de Patrick Bolleire en Pietro sonore, à la diction soignée.

L’Orchestre Régional Avignon-Provence, qui nous a habitué, sous la direction d’Alain Guingal, à une qualité régulièrement louée dans ces colonnes, semble ce soir mal à l’aise dans cette œuvre, comme ankylosé, très en-deçà de ce qu’on est en droit d’attendre dans le Prologue, ne se chauffant que très lentement pour arriver à quelques moments réussis dans l’acte II et n’arrivant à une forme de plénitude, dans les nuances, les couleurs, l’expressivité, qu’à la fin du dernier acte.

Ces déceptions, au plan vocal et instrumental, sont en partie contrebalancées par la mise en scène de Gilles Bouilloncréée à Tours en mai 2011  –  sans éclat particulier mais élégante, sobre d’abord, richement ornée ensuite, pour la scène du Conseil – décors de Nathalie Holt et costumes de Marc Anselmi – puis délibérément romantico-expressionniste, avec sa lune rouge sur fond bleu pendant le dernier acte, et de beaux effets de lumière signés Michel Theult. Reste le sentiment d’un spectacle bancal, rappelant malheureusement le mot d’Arrigo Boïto à propos du livret de la première version (1857) de Simon Boccanegra, « bancal comme une table qui branle ». À la différence près qu’on en connaît la cause, ce qui permet d’espérer de l’ensemble des interprètes une future stabilité retrouvée.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Mélodrame en un prologue et trois actes de Giuseppe Verdi

Livret de Maria Piave et Arrigo Boïto

Création de la version définitive le 24 mars 1881 à la Scala de Milan

(1ère version créée le 12 mars 1857 au théâtre de La Fenice à Venise)

Détails

Mise en scène

Gilles Bouillon
Décors

Nathalie Holt
Costumes

Marc Anselmi
Lumières

Michel Theuil

Simon Boccanegra

George Petean

Jacopo Fiesco

Wojtek Smilek
Amelia Grimaldi

Barbara Haveman
Gabriele Adorno

Giuseppe Gipali
Paolo Albiani

Lionel Lhote
Pietro

Patrick Bolleire
Un capitano

Patrice Laulan
Un ancella di Amelia

Violette Polchi

Chœur de l’Opéra Grand Avignon

Direction des chœurs

Aurore Marchand

Orchestre Régional Avignon-Provence

Direction musicale

Alain Guingal

Opéra Grand Avignon, vendredi 20 mars 2015, 20h00

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle