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Macbeth — Anvers

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Spectacle
21 juin 2019
Le baiser de la femme araignée

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Opéra en quatre actes
Composé par Giuseppe Verdi
Livret de Francesco Maria Piave et Andrea Maffei
D’après la tragédie de Shakespeare
Créé à Florence, Teatro alla Pergola, le 14 mars 1847

Version de Paris, créée au Théâtre Lyrique le 19 avril 1865

Nouvelle production

Coproduction avec Les Théâtres de la Ville de Luxembourg et le Deutsche Oper am Rhein à Düsseldorf

Détails

Mise en scène

Michael Thalheimer

Décors

Henrik Ahr

Costumes

Michaela Barth

Lumières

Stefan Bolliger

Dramaturgie

Bettina Auer

Macbeth

Craig Colclough

Lady Macbeth

Marina Prudenskaya

Banco

Tareq Nazmi

Macduff

Najmiddin Mavlyanov

Dama di Lady Macbeth

Chia Fen Wu

Malcolm

Michael J. Scott

Medico / Domestico / Sicario / Araldo

Donald Thomson

Apparizione

Maria Bezverkhni

Remus Gesquiere

Bérenger De Mey

Una Strega

Laura Gils

Duncan

Sven Verlinden

Symfonisch Orkest Opera Ballet Vlaanderen

Koor Opera Ballet Vlaanderen

Chef des chœurs

Jan Schweiger

Direction musicale

Paolo Carignani

Opera Ballet Vlaanderen, Anvers, vendredi 21 juin, 19h30

Appelé la saison prochaine à prendre la direction du Grand-Théâtre de Genève, Aviel Cahn lance un dernier colis piégé sur la scène de l’Opéra d’Anvers, point final d’un mandat salué debout par une assistance enthousiaste. S’il fallait d’ailleurs, pour établir le bilan artistique de ces dix années flamandes, ne considérer que le seul public, alors l’Opera Ballet Vlaanderen continuerait d’occuper une des premières marches du podium. Ces femmes, ces hommes, de tous âges, sans marqueurs sociaux prononcés, qui encaissent ravis des propositions scéniques innovantes sont à porter au crédit des années Cahn. La mission d’un directeur d’une maison d’opéra n’est-elle pas d’éduquer son public ?

Macbeth, mis en scene par Michael Thalheimer, appartient à cette catégorie de spectacles destinés à marquer les esprits, non en raison d’images choquantes – même si certaines peuvent heurter les âmes sensibles – mais par l’intelligence d’une lecture sans concession. Précipités dans un décor unique en forme de chaudron, Macbeth et sa Lady sont les ingrédients de la potion sanglante concoctée par des sorcières diaboliques. L’hémoglobine coule à flot tandis qu’aligné en cercle autour du cratère, le chœur commente horrifié les exactions du couple damné. Rien de subversif mais un travail sur le geste et les lumières – ou plutôt l’obscurité – pour traquer au plus près le drame shakespearien – et l’opéra verdien – dans ses dimensions politiques et fantastiques.


© Annemie Augustijns / Opera Ballet Vlaanderen

La place prépondérante accordée à l’infernale Lady souligne l’attraction fatale exercée sur Macbeth par son épouse. Marina Prudenskaya se glisse avec un naturel inquiétant dans le personnage monstrueux imaginée à son intention par le metteur en scène. Femme araignée au baiser mortel dont les longs bras ensanglantés semblent désarticulés, succube assoiffée de sang, meneuse d’une fête factice et macabre : chacune de ses apparitions s’avère saisissante. Vocalement, le choix d’une tessiture de mezzo-soprano n’est pas sans conséquence sur l’émission de notes aiguës souvent trop basses ou abrégées. Attendu par les fétichistes de l’extrême, le fameux contre-ré bémol de la scène du somnambulisme est habilement escamoté. Si la filiation belcantiste de la partition n’est que rarement suggérée, la ligne reste souple et le parti-pris expressionniste ne franchit jamais les limites imposées par le bon goût. Un camaïeu de teintes rougeoyantes compense l’absence de nuances et d’effet. Nonobstant ces remarques – qui ne sont pas des réserves –, l’interprétation, au diapason de la mise en scène, est de celle que l’on n’oublie pas.

Pris dans les filets de cette Lady tarentulesque, le premier mérite de Craig Colclough est d’exister. De Falstaff, sur cette même scène la saison dernière, à Macbeth, il y a un fossé qu’un baryton peut franchir à condition de disposer de l’héroïsme nécessaire et, dans le cas présent, d’une volonté expressive dont témoigne « Pietà, rispetto, amore », non pas empoigné comme souvent – pour ne pas dire toujours – mais déclamé d’une voix éteinte, à la manière d’un homme déjà blessé, chancelant et désespéré.

Timbre noir, ambitus confortable, ligne orgueilleuse : Banco annonce les futurs grands rôles de basse verdienne que Tareq Nazmi peut désormais envisager en toute légitimité. Macduff en revanche intervient un peu tard dans le parcours de Najmiddin Mavlyanov. Le ténor s’avère trop coutumier de partitions dramatiques – Cavaradossi, Radamès… – pour apporter l’attention nécessaire au lyrisme délicat d’une « Paterna Mano » débité à la hache. Derrière ce chant robuste, l’émotion attendue ne sourd pas.

A sa décharge, Paolo Carignani relâche alors l’étreinte et accélère le tempo, comme si auparavant la ferveur de « Patria oppressa » avait momentanément aspiré ses forces. En état de grâce, le chœur de l’Opera Ballet Vlaanderen apporte à cette page, comme aux autres ensembles, une intensité appréciable. Puissante sans être brutale, contrastée sans que les variations d’intensité et de volume n’apparaissent gratuites, inspirée et équilibrée, la direction musicale est sinon un des autres atouts de la représentation.

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Opéra en quatre actes
Composé par Giuseppe Verdi
Livret de Francesco Maria Piave et Andrea Maffei
D’après la tragédie de Shakespeare
Créé à Florence, Teatro alla Pergola, le 14 mars 1847

Version de Paris, créée au Théâtre Lyrique le 19 avril 1865

Nouvelle production

Coproduction avec Les Théâtres de la Ville de Luxembourg et le Deutsche Oper am Rhein à Düsseldorf

Détails

Mise en scène

Michael Thalheimer

Décors

Henrik Ahr

Costumes

Michaela Barth

Lumières

Stefan Bolliger

Dramaturgie

Bettina Auer

Macbeth

Craig Colclough

Lady Macbeth

Marina Prudenskaya

Banco

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Macduff

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Paolo Carignani

Opera Ballet Vlaanderen, Anvers, vendredi 21 juin, 19h30

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