Forum Opéra

Il trovatore — Rouen

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Spectacle
28 septembre 2021
« Ready Player One »

Note ForumOpera.com

1

Infos sur l’œuvre

Opéra en quatre actes de Giuseppe Verdi sur un livret de Salvatore Cammarano et Leone Emanuel Bardare, d’après El Trovador (1836) d’Antonio Garcia Guttierez

Créé au Teatro Apollo de Rome le 19 janvier 1853

Détails

Mise en scène, scénographie et costume

Clarac-Deloeuil > Le Lab

Lumières

Christophe Pitoiset

Collaboration artistique

Lodie Kardous

Création vidéo

Benjamin Juhel, Julien Roques, Timothé Buisson

Dramaturgie

Luc Bourrousse

Conte di Luna

Lionel Lhote

Manrico

Ivan Gyngazov

Leonora

Jennifer Rowley

Azucena

Sylive Brunet-Grupposo

Ferrando

Grigory Shkapura

Ines

Aliénor Feix

Ruiz

Lancelot Lamotte

Un vieux gitan

Vincent Eveno

Un messager

Sébastien d’Oriano

Choeurs Accentus / Opéra de Rouen Normandie

Chef des choeurs

Attilio Tomasello

Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie / Orchestre Régional de Normandie

Direction musicale

Pierre Bleuse

Rouen, Opéra, vendredi 24 septembre 2021, 20h

Mettre en scène Il Trovatore, c’est bien souvent chercher en vain un fil conducteur qui permette de relier les épisodes et les personnages de ce livret invraisemblable. On aura vu notre troubadour chanter ses balades et appels aux armes dans un musée, dans les tranchées de la première mondiale etc.  Jean-Philippe Clarac et Olivier Deloeuil à la tête de leur Lab opèrent un choix identique, celui de rajouter une situation d’énonciation. Mais c’est là que ça se corse : nous voici à Rouen en 2050 (ou 2070) dans une société contrôlée par la Luna Corporation (qui n’est pas sans rappeler la Shinra Inc. d’un célèbre jeu vidéo). Manrico est un hacker, look emo ou Neo (selon la référence que vous choisirez), Azucena à la tête d’un groupe punk anarchiste et versée dans les arts occultes (façon teen movie), Leonara hésite à rejoindre les « servantes écarlates »…  et tout est à l’avenant. Le problème c’est que cela ne rajoute pas grand sens à cette histoire déjà abracadabrante et en complexifie donc la lecture. Gageons que les plus jeunes membres du public se sentiront en terrain connu avec toutes ces références à la culture pop et gamer des vingt dernières années. D’autant que la réalisation (vidéo, changement de décors à vue, costumes) est d’excellente facture et profite des possibilités offertes par le moderne Opéra de Rouen Normandie. Las, nos metteurs en scène s’épargnent toute direction d’acteur et voici nos protagonistes qui effectuent des balayages de cours à jardin. L’ennui finit par suinter rapidement au milieu des incongruités.

Malheureusement, le plateau vocal nous a semblé de moindre qualité que les derniers Verdi in loco. Lionel Lhote domine la distribution d’une courte tête, grâce à un phrasé exemplaire assis sur une solide technique. Ce chant propre permet un portrait contrasté du Comte entre tyrannie et fragilité. Jennifer Rowley, habituée du rôle, en possède toujours une partie de la grammaire technique : trilles, staccati, vocalises… Pourtant, toute nuance lui semble désormais inaccessible et cette Leonara oscille entre le mezzoforte et le forte en permanence. Ivan Gyngazov s’inscrit dans ses pas, la technique belcantiste en moins. Pire, si l’on est impressionné par la largeur des moyens vocaux (la « pira » est donnée dans le ton mais sans la reprise), ceux-ci s’avèrent être un handicap et le tenor peine à soutenir les phrases courtes des répliques du rôle. Sylvie Brunet-Grupposo quant à elle, s’efforce de remplir un costume un peu trop large : le grave ne passe la rampe que poitriné et le haut de la tessiture s’entache d’un vibrato serré. Parmi des seconds rôles de qualité, Grigory Shkapura incarne un Ferrando violent et vociférant, conformément à la volonté de la mise en scène.


© Opéra de Rouen Normandie

A la décharge de chacun, la balance scène orchestre est toujours aussi compliquée à l’Opéra de Rouen Normandie, l’orchestre n’ayant pas regagné ses pénates de la fosse, précaution covid oblige. Il s’étale donc sur la moitié des rangs du parterre. Las, Pierre Bleuse peine à trouver le bon dosage et alanguit bien souvent la dynamique pour faciliter la tâche de son plateau : les strette sont presque toutes prises sur un tempo ralenti par exemple. Heureusement, les chœurs délivrent une performance remarquable et font des scènes de groupes une belle réussite.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.

Note ForumOpera.com

1

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Opéra en quatre actes de Giuseppe Verdi sur un livret de Salvatore Cammarano et Leone Emanuel Bardare, d’après El Trovador (1836) d’Antonio Garcia Guttierez

Créé au Teatro Apollo de Rome le 19 janvier 1853

Détails

Mise en scène, scénographie et costume

Clarac-Deloeuil > Le Lab

Lumières

Christophe Pitoiset

Collaboration artistique

Lodie Kardous

Création vidéo

Benjamin Juhel, Julien Roques, Timothé Buisson

Dramaturgie

Luc Bourrousse

Conte di Luna

Lionel Lhote

Manrico

Ivan Gyngazov

Leonora

Jennifer Rowley

Azucena

Sylive Brunet-Grupposo

Ferrando

Grigory Shkapura

Ines

Aliénor Feix

Ruiz

Lancelot Lamotte

Un vieux gitan

Vincent Eveno

Un messager

Sébastien d’Oriano

Choeurs Accentus / Opéra de Rouen Normandie

Chef des choeurs

Attilio Tomasello

Orchestre de l’Opéra de Rouen Normandie / Orchestre Régional de Normandie

Direction musicale

Pierre Bleuse

Rouen, Opéra, vendredi 24 septembre 2021, 20h

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Die Frau ohne Schatten – Baden-Baden

Le rêve de l’enfant
Kirill PETRENKO, Elza VAN DEN HEEVER
Spectacle

Test je peux pas publier 2 mais après oui

Spectacle

Test Editeur modifier sans relecture nécessaire

Spectacle

INSTANT LYRIQUE Alexandre Marcellier, Marie-Andrée Bouchard-Lesieur — Paris (Opéra Comique)

Les servantes écarlates
Marie-Andrée BOUCHARD-LESIEUR, Yoan BRAKHA, Alexandra MARCELLIER
Spectacle