Qu’il s’agisse d’un triomphe (Tristan und Isolde il y a deux ans), ou d’un fiasco (Don Carlo l’année dernière), l’ouverture de saison de la Scala, le 7 décembre (jour où l’on célèbre Saint Ambroise, patron de la ville de Milan) ne laisse jamais indifférent. Cette année encore, les paris sont ouverts quant à l’accueil que le tempétueux public scaligère réservera à la première concoctée par le surintendant Stéphane Lissner : venue du théâtre contemporain, Emma Dante proposera peut-être une relecture contestable à faire hurler de rage les aficionados de Franco Zeffirelli ; mais la convocation d’une distribution assez fastueuse, dirigée par Daniel Barenboïm, suffira sans doute à calmer leurs ardeurs. Comment la claque la plus chevronnée et la mieux organisée qui soit pourrait ne pas être désarmée par un « Air de la fleur » si captivant ?
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