Forum Opéra

Die Frau ohne Schatten

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
DVD
9 mai 2012
La Femme sans théâtre

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Die Frau ohne Schatten –
Opéra en trois actes, livret de Hugo von Hofmannsthal –
Créé à Vienne (Staatsoper) le 10 octobre 1919

Détails

Mise en scène

Christof Loy
Décor
Johannes Leiacker
Costumes
Ursula Renzenbrink
Lumières
Stefan Bolliger
Chorégraphie
Thomas Wilhelm
L’Empereur
Stephen Gould
L’Impératrice
Anne Schwanewilms
La Nourrice
Michaela Schuster
Barak
Wolfgang Koch
La Teinturière
Evelyn Herlitzius
Le Borgne
Markus Brück
Le Manchot
Steven Humes
Le Bossu
Andreas Conrad
Le Messager
Thomas Johannes Meyer
Konzertvereinigung Wiener Staatsopernchor
Wiener Philharmoniker
Direction musicale
Christian Thielemann
Enregistrement réalisé par Karina Fibich au Großes Festspielhaus, Salzbourg, 29 juillet 2011
2 DVD Opus Arte OA 1072D – 220 minutes (opéra) + 26 minutes (bonus)

 

Christian Thielemann, sans doute le plus grand chef straussien à l’heure actuelle, est probablement la principale justification de cette captation : sa lecture de la partition offre un luxe de sonorités luxuriantes, détaillées par de somptueux Wiener Philharmoniker, aux cuivres rutilants et aux cordes suaves. Or, par les temps qui courent, il ne lui est guère permis d’espérer graver une version de studio, le DVD étant ce qu’il peut rêver de mieux par défaut. La production créée au dernier festival de Salzbourg a donc été immortalisée, le soir même de la première (voir compte rendu), mais par une regrettable ironie du sort, c’est la plus statique, la moins visuellement gratifiante des Femme sans ombre qui connaît ici les honneurs du DVD alors que le son d’un CD live aurait amplement suffi.

 

Le metteur en scène Christof Loy avait eu l’idée curieuse de transposer toute l’action dans un célèbre studio d’enregistrement viennois, la Sofiensäle, en écho à la version discographique gravée en 1955 par Karl Böhm, avec une équipe réunissant alors des gloires d’hier (Elisabeth Höngen) et de demain (Leonie Rysanek). L’Impératrice est ici une jeune chanteuse pleine d’admiration pour ses collègues plus expérimentés, qui « devient » peu à peu le personnage conçu par Hofmannsthal. Et Loy de confier à la seule musique le soin de suggérer toute la dimension magique et fantastique de l’intrigue, quitte à laisser les spectateurs quelque peu sur leur faim. Car on ne peut même plus parler ici de distanciation, mais plutôt de version de concert en costumes années 1950, durant laquelle les solistes s’abstiennent soigneusement de tout jeu théâtral qui puisse correspondre au personnage qu’ils chantent.

 

Même avec la variété qu’introduisent les changements de plan de la captation vidéo, qui maintient l’attention en éveil, l’exercice tourne vite au pensum : Stephen Gould n’est pas le plus captivant des empereurs, même s’il a toutes les notes de ce rôle impossible, et les mines effarées d’une Anne Schwanewilms à qui la mise en scène impose de paraître dépassée par les événements n’aident guère à s’intéresser à cette absence d’action scénique. Trac de la première ou volonté de s’économiser, la soprano paraît d’abord fragilisée, avec une voix aigrelette qui n’a pas tout à fait l’agilité des vocalises du premier monologue. Elle se rattrape néanmoins au dernier acte, y compris dans un impressionnant passage déclamé.

 

Michaela Schuster est une nourrice-entremetteuse pleine de mordant, mais au timbre moins sombre qu’on ne l’attendrait pour ce personnage « primitif », en prise directe avec le monde des esprits. Ses phrases les plus graves sont déclamées avec une âpreté, voire une hargne tout à fait

saisissante.

 

Théâtralement, les choses s’arrangent un peu dès que l’on se transporte dans le monde des humains, où un semblant d’intérêt dramatique commence à s’esquisser, même si la suppression de toute la dimension symbolique de l’intrigue réduit l’affrontement de Barak et de sa femme à une scène de ménage entre les interprètes « enregistrant » ces rôles, censés être également époux à la ville. Wolfgang Koch a toute la générosité vocale qu’on attend pour un personnage qui n’est que bonté et dévouement ; l’ampleur de son timbre fait de lui un titulaire idéal du rôle de Barak. Et surtout Evelyn Herlitzius, magnifique d’expressivité et d’opulence, parvient instantanément à faire exister la Teinturière et à rendre sensible son déchirement, à travers un chant passionné mais toujours contrôlé.

 

 

 

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
81pEnRz1HyL__AA1500_

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Die Frau ohne Schatten –
Opéra en trois actes, livret de Hugo von Hofmannsthal –
Créé à Vienne (Staatsoper) le 10 octobre 1919

Détails

Mise en scène

Christof Loy
Décor
Johannes Leiacker
Costumes
Ursula Renzenbrink
Lumières
Stefan Bolliger
Chorégraphie
Thomas Wilhelm
L’Empereur
Stephen Gould
L’Impératrice
Anne Schwanewilms
La Nourrice
Michaela Schuster
Barak
Wolfgang Koch
La Teinturière
Evelyn Herlitzius
Le Borgne
Markus Brück
Le Manchot
Steven Humes
Le Bossu
Andreas Conrad
Le Messager
Thomas Johannes Meyer
Konzertvereinigung Wiener Staatsopernchor
Wiener Philharmoniker
Direction musicale
Christian Thielemann
Enregistrement réalisé par Karina Fibich au Großes Festspielhaus, Salzbourg, 29 juillet 2011
2 DVD Opus Arte OA 1072D – 220 minutes (opéra) + 26 minutes (bonus)

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD