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Semperoper Dresden – Opéra de Dresde

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Enquête
31 mars 2016

Infos sur l’œuvre

Détails

Riche d’un bâtiment somptueux et d’un passé culturel hors du commun, l’Opéra de Dresde, appelé plus communément Semperoper s’impose comme l’une des principales maisons d’opéra outre-Rhin. En effet, les chanteurs invités sont pour la plupart de grands noms de la scène, et les chefs d’orchestres confiés à la Staatskapelle ne sont pas en retrait non plus. Il est donc grand temps pour nous d’en commencer la visite virtuelle.

Adresse : Theaterplatz 2 – 01067 Dresde

Institution lyrique hébergée : Semperoper Dresden, deuxième composante des Sächsiche Staatstheater (Théâtres de l’Etat de Saxe) avec le Schauspiel. Le bâtiment abrite également le ballet de l’opéra ainsi que son orchestre, la Sächsiche Staatskapelle Dresden.

Site web : www.semperoper.de

Année de construction : 1838 pour le premier bâtiment par Gottfried Semper, 1871 pour le deuxième par son fils Manfred.

Style architectural : Style composite, mais essentiellement néoclassique

Répertoire de prédilection : La Semperoper aime mettre son riche passé en avant et se fait donc une spécialité dans le répertoire romantique allemand : Beethoven, Weber, Wagner ou Strauss. Les répertoires baroque et mozartien font l’objet (outre les productions classiques) de festivals spéciaux, tout comme les opéras de Strauss. Ceux-ci se déroulent tous les ans pendant une semaine à  Dresde. La petite scène (Semper 2), davantage tournée vers la musique contemporaine, accueille souvent des raretés et des opéras de chambre (Der Kaiser von Atlantis de Ullmann dernièrement ou Lohengrin de Sciarrino pour la saison 2016-2017).

Education : Si peu de représentations sont accessibles aux enfants dans la grande salle, la petite scène prévoit souvent des représentations destinées aux enfants : Pierre et le Loup ou Cendrillon de Prokofiev ainsi que la Princesse au petit pois d’Ernst Toch font partie du répertoire courant. Avec le programme « Kapelle für Kids », la Staatskapelle prévoit plusieurs fois par an des ateliers lors desquels les enfants peuvent faire plus ample connaissance avec des instruments de l’orchestre.

Histoire : Tout comme celle de la ville, l’histoire de l’Opéra de Dresde est aussi riche que mouvementée. Il est intéressant de noter, que l’orchestre de l’opéra, la Staatskapelle, est antérieur à l’institution qui l’abrite. Il est fondé en 1548 par Johann Walter, grand électeur de Saxe et est à ce titre l’un des orchestres les plus anciens au monde. Si de nombreux théâtres fleurissent déjà dans Dresde dès le 17e siècle, il faut attendre 1838 pour que débute la construction du premier véritable opéra par Gottfried Semper, architecte renommé dans toute la Saxe. Le bâtiment est salué par la population dresdoise et voit de nombreux artistes internationaux s’y produire (parmi eux un certain Richard Wagner). Un premier incendie détruit complètement cette première version du bâtiment en 1869. On cherche rapidement un nouvel architecte pour sa reconstruction et les regards se tournent vers le vieux Semper. Celui-ci a néanmoins été banni de Saxe pour des « comportements radicalement démocrates » lors des manifestations de 1848. La famille royale de Saxe accepte après de nombreuses pressions de la population de gracier Semper et d’organiser son retour de Vienne. Cependant, le vieux lion est trop méfiant et préfère envoyer son fils ainé Manfred. Celui-ci sera donc chargé de diriger le chantier selon les plans de son père. L’opéra rouvre ses portes en grandes pompe et sous sa forme actuelle en 1878. Avec le bombardement de la ville de Dresde en février 1945, l’opéra est fortement endommagé et le bâtiment laissé à l’abandon, car ce n’est qu’en 1977 qu’est posée la première pierre pour une reconstruction d’après les plans de Gottfried et Manfred Semper. C’est enfin le 13 février 1985, 40 ans après sa destruction dans le bombardement que la « troisième » Semperoper accueille le public pour une représentation du Freischütz de Weber.

Premier opéra représenté : Der Freischütz de Carl Maria von Weber pour la réouverture de 1985

Créations marquantes :

Premières représentations des opéras de Richard Wagner :

  • Rienzi en 1842
  • Der fliegende Holländer en 1843
  • Tannhäuser en 1845

Premières représentations des opéras de Richard Strauss:

  • Feuersnot en 1901
  • Salome en 1905
  • Elektra en 1909
  • Der Rosenkavalier en 1911
  • Intermezzo en 1924
  • Die ägyptische Helena en 1928
  • Arabella en 1933
  • Die schweigsame Frau en 1935
  • Daphne en 1938

Mais aussi :

  • Doktor Faust de Ferrucio Busoni en 1925
  • Der Protagonist de Kurt Weill en 1926
  • Cardillac de Paul Hindemith en 1926
  • Penthesilea de Othmar Schoeck en 1927
  • Thomas Chatterton de Matthias Pintscher en 1998
  • Celan de Peter Ruzicka en 2001

Meilleures places : Evidemment, elles se trouvent dans la loge centrale, où elles peuvent grimper jusqu’à 210 euros. Mais consolons-nous, comme dans chaque théâtre à l’italienne, elles sont tout aussi excellentes (et bien moins chères) au deuxième ou troisième balcon ainsi que dans le parterre. Si vous avez une place au troisième ou quatrième balcon, attention à ne pas vous mettre trop sur le côté, la balance sonore y est parfois déséquilibrée. Avec 1400 places, ce n’est pas une très grande salle et le public est assez proche de la scène, même depuis le fond (il n’y a que 17 rangées dans le parterre).

Acoustique : Elle a été savamment travaillée par Semper et flatte particulièrement les voix. Celles-ci sont rarement couvertes par l’orchestre (même chez Wagner) et la qualité sonore des derniers balcons est peut-être encore meilleure que celle du parterre. Détail amusant : notez les conques ornant les loges des balcons qui servent à mieux répartir le son.

Tarifs : De 15 à 210 euros en fonction du spectacle. Pour certaines représentations, il est possible de se procurer des Stehplätze (places debout) quand l’espace n’est pas occupé par les éclairagistes.

Anecdote : L’horloge située au-dessus de la scène a été fabriquée par la compagnie d’horlogers A. Lange & Söhne. Installée en 1841, son fonctionnement était révolutionnaire pour l’époque, ce qui fit d’elle la première horloge digitale de l’histoire.
De nombreux allemands connaissent très bien la Semperoper sans jamais y avoir mis les pieds. En effet, le bâtiment est utilisé comme symbole de marque par la brasserie Radeberger, qui produit l’une des bières les plus distribuées en Allemagne.

Vestiaires : Les vestiaires se situent au rez-de-chaussée, sont obligatoires mais gratuits.

Toilettes : Au pied de chaque escalier montant au premier balcon pour les hommes, sur le même escalier après quelques marches pour les femmes.

A l’entracte : Promenez-vous dans le foyer en demi-lune, au niveau du premier balcon. Vous y profiterez de la vue sur la place du théâtre, avec à droite le Zwinger et en face la Hofskirche et le château. De part et d’autre du foyer, vous pouvez aussi admirer les élégantes colonnades des deux escaliers avec les fresques illustrant d’un côté les drames de l’Antiquité (Médée, Phèdre, Antigone…) et de l’autre les chefs-d’œuvre de l’époque moderne (Hamlet, Nathan, Tannhäuser…). Vous pouvez aussi vous amuser à deviner les personnalités dont les bustes sont dispersés un peu partout dans l’opéra (chanteurs, compositeurs, chefs d’orchestre…). Avant de retourner dans la salle, n’hésitez pas à vous remplir les poches de bonbons Ricola proposés dans des bacs. C’est bon, cela rend l’haleine fraîche et cela empêche de tousser.

Le bémol : La programmation de l’Opéra de Dresde joue la carte de la tradition, ne proposant que très peu d’opéras du 20e siècle (outre ceux de Strauss). De plus, les mises en scène peinent à se renouveler (songez à La Bohème, millésime 1983 soit avant la chute du mur).

Le dièse : C’est un des rares bâtiments de la ville à être dans un parfait état de restauration. La visite guidée ne saurait donc manquer au programme avant le spectacle.

Accessibilité : L’opéra est accessible aux personnes à mobilité réduite. Le bâtiment est équipé d’une rampe d’accès sur la droite et un ascenseur au fond des vestiaires à droite permet d’accéder à la salle sans devoir emprunter les nombreux escaliers.

Boutique : Une petite boutique (assez inintéressante) se trouve au niveau des vestiaires. Vous pouvez y acheter des CDs et DVDs de spectacles enregistrés à la Semperoper ainsi que quelques souvenirs musicaux de la ville.

Où dîner à proximité ?: Les amateurs de cuisine saxonne iront se restaurer en vieille ville, dans les restaurants qui entourent l’imposante Frauenkirche, à quelques centaines de mètres de l’opéra (essayez la Kurfürstenschänke). Pour de la restauration plus variée ou internationale, n’hésitez pas à aller de l’autre côté de l’Elbe dans la Neustadt où vous trouverez de nombreux bars et petits restaurants.

Où dormir à proximité ?: Les hôtels dans le centre historique sont nombreux et proposent une palette de prix très large. Les budgets les plus modestes iront à l’Ibis de la Wilsdruffer Straße ou au Art’otel, juste derrière l’opéra. Viennent ensuite le Motel One et le Suitess Hotel, plus chers mais toujours aussi proches de la Semperoper. Enfin, pour les folies, il reste le Taschenbergpalais, dans lequel l’opéra loge ses invités d’honneur (Netrebko, Kaufmann, Thielemann etc.).  

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