Cave Canem # 8
« Cave canem » est une mosaïque retrouvée dans les tréfonds de Pompéi, invitant le visiteur à se méfier des crocs acérés du chien de la maison. Ainsi, Forum Opéra veut-il mettre ses auditeurs en garde contre les morsures intempestives de ses critiques, qui se penchent, chaque mois, sur le sort de trois nouveautés discographiques et d’un enregistrement de référence. Ceci dit, si les molosses ont parfois la dent dure, rappelons que le chien est aussi le meilleur ami de l’homme.
Sommaire
« Vivaldi » par Magdalena Kozena chez DG
« In love and war » par Gregory Kunde chez Vai
« Mélodies de Ravel » par Gerald Finley et Julius Drake chez Hyperion
« Live in Italy » par Cecilia Bartoli chez Decca
Présentation : Camille De Rijck
Avec : Mehdi Mahdavi (Diapason), Sylvain Fort (Classica) et Laurence Dale
Ingénieur du son : Guillaume Robert
Enregistré le 15/07/2008 aux Studios Qobuz (Paris)
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Traduction de l’interview de Gregory Kunde
Vous avez enregistré tous les grands rôles rossiniens à travers le monde, comment se fait-il que vous n’ayez pas enregistré grand chose de ce répertoire ?
Sur le disque, on a essayé de compiler tout ce qui convenait à ma voix à l’époque de l’enregistrement et 2004, justement, futune période charnière, je chantais encore quelques Cenerentola et quelques Barbiers, mais j’opérais une transition en même temps vers les rôles créés par Nozarri comme Otello ou Pirro dans Ermione, on a essayé de sélectionner un peu de chaque genre. Pour ce qui concerne les enregistrements d’intégrales, je dirais que je n’étais simplement pas dans productions qui furent immortalisées par les studios, voilà tout.
C’est une question de folle lyrique, excusez-moi, mais quel est le secret de votre contre-fa ?
(rires) J’ai utilisé cette note pour la première fois en 1991 alors que je chantais les Puritains à Berlin. C’est une note que j’avais depuis longtemps vu qu’avant d’être chanteur d’opéra, j’étais chanteur de rock. Ce fa est un petit secret dans ma voix, une sorte de falsetto mixe très à l’écart du reste de la voix. J’ai été très heureux de pouvoir utiliser cette note en hommage à Bellini qui fut le seul à véritablement utiliser une telle note pour un ténor à cette époque, ce fut donc une belle occasion de chanter ce qu’il avait vraiment écrit.
Vous l’avez dit plus tôt: 2004 a été une année charnière au cours de laquelle vous êtes passé de rôles plus légers à des rôles de baryténors, quels sont vos projets qui vont de le sens de cette évolution ?
Je prépare Zelmira à Pesaro, je vais chanter dans Vespri Siciliani à Torino en 2011 ainsi que Le chant de la Terre en octobre. Je vais aussi chanter La Clemenza à Naples ainsi qu’Idomeneo à Bruxelles. Puis des tas de Berlioz comme la Damnation, que je chante depuis des années.
Vous allez aussi chanter Pollione !
Oui, je l’ai chanté précédemment et je recommence. Vocalement je l’aborde de manière moins dramatique que les ténors historiques qui l’ont abordé. Mon approche est celle d’un ténor belcantiste et ça tombe bien vu que Bellini était un compositeur belcantiste.
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