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Miroirs de Gounod : Le Médecin malgré lui

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Enquête
15 novembre 2017
Miroirs de Gounod : Le Médecin malgré lui

Infos sur l’œuvre

Détails

Même si vous n’aimez pas Faust, même si vous fuyez Mireille comme la peste, il y a au moins une œuvre lyrique de Gounod qu’il est bien difficile de ne pas aimer : Le Médecin malgré lui, savoureuse adaptation de la farce de Molière, au programme de l’Opéra de Rennes à partir du 21 novembre.


Composition : mars à novembre 1857. Gounod devait composer un Faust pour le Théâtre-Lyrique, mais la nouvelle d’un Faust rival, à grand spectacle, prévu au Théâtre de la Porte Saint-Martin, fit reculer Carvalho (directeur du Théâtre-Lyrique), et Gounod proposa en échange Le Médecin malgré lui. En 1857, la Comédie-Française avait mis à l’affiche Le Bourgeois gentilhomme avec la musique de Lully révisée par Gounod, ce qui peut lui avoir donné l’idée de tirer un opéra-comique d’une autre pièce de Molière.

Création : 15 janvier 1858 au Théâtre-Lyrique, jour anniversaire de la naissance de Molière. C’est la troisième œuvre scénique de Gounod, après Sapho (1851) et La Nonne sanglante (1854)

Cette année-là : à l’Opéra de Paris, La Magicienne d’Halévy, le 17 mars ; d’Offenbach, aux Bouffes-Parisiens, Mesdames de la Halle le 3 mars, La Chatte métamorphosée en femme le 19 avril, et surtout Orphée aux enfers le 21 octobre. A Weimar, le 15 décembre, création du Barbier de Bagdad de Peter Cornelius

Librettistes : Jules Barbier et Michel Carré, d’après Molière. En 1874, Gounod décidera de mettre en musique Georges Dandin (il en existe une ouverture entièrement orchestrée et une dizaine de numéros à l’état d’ébauche)

Genre : opéra comique en trois actes, alternant donc parlé et chanté. Le texte des dialogues en prose reprend celui de Molière ; les airs, forcément en vers, parviennent à ne pas trop s’éloigner de la pièce. Pour les couplets chantés, Barbier et Carré sont également allés puiser dans les comédies-ballets de Lully et Molière (Les Amants magnifiques, Psyché, L’Amour médecin, La Princesse d’Elide…)

Intrigue : Pour se venger de son mari, le bûcheron Sganarelle, Martine le fait passer pour médecin auprès de Valère et Lucas, serviteurs de Géronte. Celui-ci veut faire soigner sa fille Lucinde, qui feint d’être muette pour éviter d’être mariée de force. Amené chez Géronte, Sganarelle invente un diagnostic et favorise les amours de la jeune fille et de Léandre, qu’il introduit chez Géronte, déguisé en apothicaire. Lucinde retrouve « miraculeusement » la parole et déclare ne vouloir épouser nul autre que Léandre. Les amants sont autorisés à s’épouser et la farce de Sganarelle est pardonnée. 

Personnages : Sganarelle, baryton ; Martine, sa femme, mezzo ; Lucinde, soprano ; Géronte, son père, baryton-basse ; Léandre, ténor ; Jacqueline, nourrice, mezzo ; Valère, baryton ; Lucas, ténor

Les créateurs : Le premier Sganarelle, Auguste Meillet, crs : dans les années 1850 plusieurs ouvrages d’Adolphe Adam, de Victor Massé et d’Halévy. Il fut le premier interprète de Figaro dans la version française du Barbier de Séville établie par Castil-Blaze, et Figaro dans Les Noces de Figaro (version française de Barbier et Carré).

Le tube : le finale du deuxième acte est un magnifique sextuor très développé. C’est la consultation durant laquelle Sganarelle explique à Géronte pourquoi sa fille est muette, avec force latin de cuisine. Les autres personnages s’extasient, tandis que Lucinde, la prétendue muette, ponctue l’ensemble de ses « Hin, hi, hon han »…

La scie : Au premier acte, Sganarelle offre une chanson à boire : « Qu’ils sont doux, bouteille jolie », avec un peu beaucoup de « petits glouglous »

Anecdote : Stravinsky et Richard Strauss considéraient Le Médecin malgré lui comme un chef-d’œuvre. Pour des représentations monégasques montées par Diaghilev en 1928, des récitatifs chantés furent commandés à Erik Satie (la même année Diaghilev commandait à Francis Poulenc des récitatifs pour La Colombe ; ceux qu’il avait demandés à Georges Auric pour Philémon et Baucis semblent en revanche perdus)

CD recommandé : L’enregistrement radio (1959) édité par Malibran offre une belle distribution, et l’amateur appréciera d’y trouver joint l’unique enregistrement de Maître Pierre, opéra sur Héloïse et Abélard laissé inachevé par Gounod et complété (en deux temps) par Saint-Saëns et Max d’Olonne.

DVD recommandé : La production genevoise de Laurent Pelly (2016), visionnable sur YouTube débouchera-t-elle sur un DVD ? Rien n’est moins sûr, mais c’est à souhaiter.

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