Bientôt à l’affiche du Retout d’Ulysse Monteverdi à Versailles et de La Flûte Enchantée à Toulouse, Marie Perbost a vécu dans la douleur la brutalité et la longueur des périodes de confinement. Au point d’aborder chaque nouvelle représentation avec impatience et gourmandise.
Comment avez-vous vécu, sur le plan personnel, la période de la pandémie ? Quelles conséquences a-t-elle eu sur votre travail ?
Comme un ascenseur émotionnel violent ! Deux semaines avant le premier confinement, avait lieu la cérémonie des Victoires de la Musique, ma première télévision, et j’avais commencé les répétitions pour Platée au Capitole de Toulouse : mes rêves les plus fous s’exauçaient ! Mais subitement mon projet professionnel s’est cantonné à chanter pour les fleurs du jardin.
En avez-vous tiré des enseignements particuliers, d’ordre personnel ou artistique ?
C’est surtout sur le plan personnel que cette période d’arrêt forcée a été un révélateur fascinant. Nos métiers prennent souvent une place immense dans nos vies et l’équilibre avec la vie privée est incroyablement subtil. Un exemple, rester dormir dans le même lit trois mois d’affilée m’a été insupportable tant j’aime et suis habituée à voyager ! Après avoir retourné mon lit dans tous les sens, j’ai fait du camping dans le jardin pour me donner l’impression de nouveauté et retrouver mon sommeil. Quand on a su s’adapter et aimer cette vie hors norme, la normalité peut sembler insupportable…
Comment abordez-vous la période post-réouverture des salles ? Quelles sont aujourd’hui vos projets et envies d’artiste ?
Comme un petit cheval fou ! J’embrasse chaque concert avec un plaisir décuplé. Et je relativise beaucoup mieux quand je rencontre des difficultés inhérentes au métier. Rien ne gâchera le plaisir de retrouver le public.