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Les cadeaux de Noël de la rédaction

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Actualité
2 décembre 2013

Infos sur l’œuvre

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Envie de cadeaux de Noël lyriques, intelligents, surprenants, farfelus, hilarants, à déposer cette année au pied du sapin de votre meilleur ami et de votre meilleur ennemi ? Cet article a été co-écrit à votre intention.

Les cadeaux de Noël de :

 

 Christophe Rizoud

A mon meilleur ami, rossinien convaincu, un abonnement à L’Avant-scène Opéra, publication bimestrielle qu’il faudra songer un jour à classer au patrimoine mondial tant elle est essentielle à l’amateur d’art lyrique. Il saura apprécier : le prochain numéro est consacré au trop rare Otello, en prévision des représentations flamandes et parisiennes du chef d’œuvre serio de Rossini. 

L’Avant-Scène Opéra. Abonnement France 1 an, 6 numéros 100 euros au lieu de 162 euros, Etudiants : 60 euros au lieu de 80 euros. tarif valable du 1er décembre au 15 janvier 2014  (en savoir plus)

A mon meilleur ennemi, amateur de vaines rossignolades, le dernier album de Simone Kermes, Bel canto, qui comblera son mauvais goût et satisfera sa méconnaissance d’un genre que ce récital maltraite allègrement.

Simone Kermes : Bel Canto – Ensemble Concerto Köln, Christoph M. Mueller (direction) – Sony Classical (en savoir plus)

 

 

 Maximilien Hondermarck

A mon meilleur ami, qui n’aime toujours pas l’opéra, mais qui apprécie ma compagnie — enfin, je crois , j’offre un voyage l’été prochain à Glyndebourne. Mille fois moins snob que Salzbourg, bien plus bon enfant que Bayreuth, on n’y lui reprochera pas à renforts de haussement de sourcils de confondre Anna et Elvira ou de ne pas comprendre toutes les subtilités des livrets wagnériens auf Deutsch. Peu importe la programmation qui semble s’éloigner de plus en plus du star system, et ce n’est peut-être pas un mal  nous nous baladerons à l’entracte parmi les moutons, notre coupette à la main, et ça, c’est au moins aussi excitant que l’opéra !

Festival de Glyndebourne (Sussex, UK) – du 17 mai au 24 août 2014 (en savoir plus).

A mon meilleur ennemi, païen devant l’Eternel, j’offre la possibilité d’une conversion. Et pour pas cher en plus ! Il écoutera ces deux messes de William Byrd a capella par l’excellent ensemble Oxford Camerata et j’espère qu’il y verra une trace du divin. Sinon, je ne peux vraiment plus rien pour lui.

William Byrd : Mass for four voices, Mass for five voices – Oxford Camerata, Jeremy Summerly (direction) – Naxos

 

 

 Anne Le Nabour

À mon meilleur ami, une splendide échappée au cœur d’un des derniers petits villages gaulois : non pas le nouvel Astérix mais l’enregistrement de Norma par Cecilia Bartoli. Deux heures vingt de délectation et une version inédite portée par des interprètes remarquables.

Vincenzo Bellini : Norma – Orchestre La Scintilla, Giovanni Antonini (direction) – Decca (en savoir plus)
 

À mon meilleur ennemi de longues et laborieuses soirées occupées par la construction du dernier-né de chez LEGO® : l’Opéra de Sydney en deux cent soixante-dix pièces ! Impatients s’abstenir…

L’Opéra de Sydney en LEGO® (en savoir plus)


 

  

 

  Bernard Schreuders

 

Constamment à l’affût des dernières nouveautés, mon meilleur ami a toujours une longueur d’avance : comment pourrais-je encore le surprendre ? Peut-être en ignorant, justement, la hype et les produits qu’elle cherche à nous imposer agressivement. En cette année où nous célébrons le centenaire de la naissance de Britten, je glisserai sous le sapin le DVD, enfin disponible, du passionnant documentaire de Tony Palmer (1987) consacré au festival d’Aldeburgh que le compositeur fonda en 1948 sur les côtes du Suffolk. Si la manifestation accueillit également la création d’ouvrages de Walton, Berkeley et Birtwistle, Palmer privilégie la musique de Britten et nous découvrons, notamment, de magnifiques et rares images d’A Midsummer Night’s Dream dans la production de 1967 où Obéron et Titiana ont les traits de James Bowman et Margaret Price.

Tony Palmer, Benjamin Britten and his festival. 1 DVD Tony Palmer Production

 

Le retrait de Natalie Dessay désole mon meilleur ennemi et rien ne semble pouvoir lui rendre le sourire. En cette période propice sinon aux réconciliations, du moins aux trêves, je me montrerai charitable en lui offrant le premier récital de Sabine Devieilhe. Il adore les sopranos légers, mais l’analogie s’arrête là. En vérité, je compte sur ce merveilleux « Théâtre de l’Amour », entièrement consacré à Rameau, pour élargir son horizon et surtout lui révéler l’abîme qui sépare une véritable musicienne d’une actrice contrariée. D’éblouissants débuts qui augurent le meilleur !

Jean-Philippe Rameau, Le Grand Théâtre de l’Amour. Sabine Devieilhe (soprano), Les Ambasadeurs, Alexis Kossenko (direction). Erato (en savoir plus)

 

 

 Christian Peter

 

A mon meilleur ami qui apprécie les artistes scrupuleux et intègres, conscients de leurs possibilités, ceux qui savent choisir avec discernement leur répertoire et faire preuve d’humilité et de respect face aux œuvres qu’ils décident d’aborder, j’offrirai le dernier récital de Jonas Kaufmann consacré à Verdi qui, même s’il ne se hisse pas sur les même sommets que celui qu’il a dédié à Wagner n’en recèle pas moins d’ incommensurables beautés.

Jonas Kaufmann, The Verdi album -Sony Classical (en savoir plus)

Mon meilleur ennemi, en revanche apprécie les artistes extravertis, conscients de leur valeur et même de leur supériorité, ces chanteurs qui se servent des opéras qu’ils interprètent pour faire admirer leur voix, et même, quand ils peuvent, leurs pectoraux. Ces ténors qui n’hésitent pas à s’attarder plus que de raison sur un aigu, par exemple, afin de récolter des salves d’applaudissements. Alors je lui offrirai le dernier récital de Vittorio Grigolo, Ave Maria, dont il avait adoré le show auquel il s’était livré lors de la récente Lucia de Bastille.

Vittorio Grigolo, Ave Maria – Sony Classical (en savoir plus)

 

 

 Laurent Bury

Mon meilleur ami n’a jamais entendu parler de Christiane Karg, mais en lui offrant ce disque, je lui permettrai prochainement de faire le malin en se vantant d’avoir découvert cette soprano allemande avant que son talent explose partout, ce qui ne saurait tarder. Révélée à Salzbourg en 2006, superbe Aricie à Glyndebourne l’été dernier, Fraulein Karg avait d’abord gravé un remarquable récital de lieder avant d’enregistrer ces airs de Gluck, du jeune Mozart et, plus original, de Grétry. Vous saviez que le cher André-Ernest-Modeste avait composé des opéras intitulés Sylvain, La Fausse Magie ou Lucile ? Vous, peut-être, mais mon meilleur ami, sûrement pas…
 

Christiane Karg, Amoretti, ensemble Arcangelo,  direction Johathan Cohen, 1 CD Berlin Classics

 

A mon meilleur ennemi, qui persiste à ignorer superbement Britten en cette année de centenaire, j’offrirai le Peter Grimes filmé à La Scala. On y trouve, dirigé par le jeune chef Robin Ticciati, le gratin du chant britannique actuel : l’incontournable Christopher Purves en capitaine Balstrode, l’inusable Felicity Palmer en Auntie, l’excellente Susan Gritton en Ellen Orford, et le peu médiatique mais remarquable John Graham-Hall en Grimes. La mise en scène de Richard Jones n’a rien pour flatter l’œil ? Mais l’histoire de Grimes n’a rien d’un conte de fées, comme l’avait prouvé l’admirable production de Graham Vick à Bastille, et si mon meilleur ennemi trouve ces images bien moches, il n’aura qu’à fermer les yeux.
 

Benjamin Britten,  Peter Grimes, orchestre et choeur de La Scala de Milan, direction Robin Ticciati, 1 DVD Opus Arte

 

 

 Christophe Schuwey

A mon meilleur ami, j’offrirai Nice work in you can get it, un enregistrement du tout récent musical de Broadway. Entre des bijoux connus et moins connus de Gershwin, il découvrira la splendide Kelli O’Hara dans un « Someone to watch over me » à faire pleurer les pierres, ou en duo avec le sémillant Matthew Broderick, le tout soutenu par un orchestre survolté. Il me sera reconnaissant de réchauffer ainsi son année à venir et de lui rappeler que Gershwin… c’est d’la balle !

George Gershwin : Nice work if you can get it, Shout ! – Sony music.

A mon meilleur ennemi, j’offrirai une place pour le Ring de Genève, mais une place en dernière catégorie. Une fois installé dans la salle, il réalisera le piège dans lequel il est tombé : la musique lui parviendra à peine aux oreilles, il ne verra presque rien de la scène, et regrettera de manquer de très beaux moments quelques mètres plus bas. Si proche, et pourtant, si loin…

Wagner : Der Ring des Nibelungen, à Genève en mai 2013. (en savoir plus)

 

 

  Tania Bracq
 

J’emmènerai mon meilleur ami applaudir Platée de Rameau à L’Opéra-Comique. Le ticket Christie-Carsen devrait y faire des étincelles !

Jean-Philippe Rameau, Platée. William Christie (direction), Opéra-Comique, du jeudi 20 au dimanche 30 mars. (en savoir plus)

 

A mon meilleur ennemi, cet odieux personnage, j’offrirai le nouvel album de Natalie Dessay. C’est un snob… Le plaisir ressenti à l’écoute de ce répertoire populaire devrait l’interpeller. Un petit mot accompagnera le présent « Pour vous, dont la sensibilité n’a d’égal que l’ouverture d’esprit »

Entre elle et lui, Natalie Dessay et Michel Legrand – Erato (en savoir plus)

   

 

 Brigitte Cormier
  Pour terminer en beauté l’année Verdi, mieux vaut avoir tous les atouts dans son jeu. J’offre à mon meilleur ami une place au Meet pour revoir Ambrogio Maestri, le meilleur Falstaff du moment que nous avions tellement apprécié à Paris la saison dernière, dans la mise en scène tout en finesse de Robert Carsen, déjà acclamée à La Scala et à Covent Garden. Grosse cerise sur le gâteau : au pupitre le légendaire chef maison, James Levine.

Giuseppe Verdi : Falstaff .10 représentations du 6 décembre au 11 janvier. (en savoir plus)

Ultime tentative pour réconcilier mon meilleur ennemi, fou de sopranos colorature, avec Joseph Haydn qu’il n’aime guère. J’ai déniché dans nos colonnes le récital d’une superbe colorature américaine, fameuse dans un répertoire allant de Monteverdi à Mozart. Cette réédition d’un disque de 1982, entièrement dédié à des mélodies de Haydn pourrait, sait-on jamais, le faire changer d’avis sur la musique de celui qu’il s’obstine, avec d’autres, à nommer avec condescendance « papa Haydn ».
 

Haydn, Arleen Augér, Lieder songs, Brilliant Classics (en savoir plus)

 

  

 

  Thierry Bonal
   
A mon meilleur ami, fervent admirateur de Richard Wagner, j’offre la possibilité d’entendre un Ring de l’extrême en mettant au pied de son sapin deux places pour la Tétralogie qui se donne, en cette fin d’année du bicentenaire de la naissance du compositeur, de l’autre côté du monde, à l’opéra de Melbourne. La riche mise en scène de Neil Armfield affiche d’emblée la couleur…

Richard Wagner, Der Ring des Nibelungen. Opéra de Melbourne, du 15 novembre au 13 décembre 2013. (en savoir plus)

 

 

   
A mon meilleur ennemi, également très épris de Richard Wagner, j’offre un encombrant paquet contenant une délicieuse figurine en résine réalisée par l’artiste Ottmar Hörl à l’occasion des célébrations du bicentenaire de la naissance du Maître, afin de décorer son salon, sa terrasse ou son jardin. Grand prince, je lui laisse le choix de la couleur, entre le bleu profond ou le bordeaux.

 
Ottmar Hörl, Richard Wagner (en savoir plus)

  

 

 Jean-Marcel Humbert
 
Pour mon meilleur ami, ce disque en hommage au grand ténor autrichien Richard Tauber,
pour le convaincre qu’il existe encore de bonnes manières de rendre hommages aux grandes gloires du passé.

Heart’s Delight, the Songs of Richard Tauber, par Piotr Beczala –  Deutsche Grammophon (en savoir plus)

Pour mon meilleur ennemi, j’ai d’abord pensé à une capsule de mousseux Opéra pour sa collection, et puis je me suis dit allez, foin des économies, lâchons nous, et je me suis fendu de la bouteille complète, mais du demi-sec bien sûr, pour qu’il puisse buller tranquille. Bonnes fêtes à tous !

Opéra, Compagnie Française des Grands Vins (fondée en 1909), en vente dans toutes les bonnes œnothèques.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération. La consommation de boissons alcoolisées pendant la grossesse, même en faible quantité, peut avoir des conséquences graves sur la santé de l’enfant.

 

 

 Sylvain Angonin

 

De « Abonnés » à « Wozzech » il n’y a que 100 mots. Le livre Les 100 mots de l’opéra se révèle être le guide idéal pour chaque meilleur ami qui s’initie à l’art lyrique. Sous le regard affuté d’un praticien, — et non des moindres : le chef d’orchestre de l’Opéra national de Paris Philippe Jordan —, cet ouvrage indispensable révèle de cent manières différentes donc l’ensemble du monde opératique.

Philippe Jordan en collaboration avec Emmanuelle Josse, Les 100 mots de l’opéra, Que sais-je, Paris 2013 (en savoir plus)

 

Stop aux tongs, au short et à la chemise ouverte. Si l’opéra réunissait autrefois un public élégamment vêtu, cela n’est plus toujours le cas. Certains semblent en effet confondre le Palais Garnier avec les plages de St Tropez. Alors que Les boîtes à sel – dans lesquels des contrôleurs distribuaient des cravates jusqu’en 1970 – ne servent aujourd’hui que de décor, j’offre à mon meilleur ennemi, une veste de costume de premier prix. Il s’harmonisera d’une part un minimum avec la beauté des temples lyriques, mais aussi, évitera à nos yeux grand nombre d’agressions visuelles.

Veste en velours zara, à partir de 79,95€ (en savoir plus)

[en savoir plus]

 

 

 Cédric Manuel

 
 
A mon meilleur ami qui désespère parfois de l’humanité, et dont les images du journal télévisé ont pu le conduire à oublier ce que signifiait la tendresse et même la beauté, j’offrirais le documentaire exceptionnel consacré à Claudio Abbado il y a une dizaine d’années, délicatement appelé Hearing the silence. On y trouve peu de lyrique, mais on y effleure ce que peut être la sensibilité d’un artiste qu’on ne présente plus mais qu’on connaît mal. Nouveau sénateur à vie en Italie, aussi discret que son vieux rival Muti est omniprésent, on se prend à craindre de nouveau pour sa santé après l’annulation de récents concerts qu’il devait donner à l’Académie Sainte-Cécile de Rome, et dont la cause hélas semble grave. Voici en tous les cas de quoi donner une belle leçon de vie à mon meilleur ami.

Claudio Abbado : Hearing the silence – documentaire réalisé par Paul Smaczny – DVD Euroarts

 

 
A mon meilleur ennemi, le plus misanthrope de tous, celui qui ne supporte pas même d’avoir un voisin de siège à l’opéra et que le moindre éternuement exaspère (tiens, et si mon meilleur ennemi, c’était moi ?), j’offrirais ces petits bonbons contre la toux. Ils le raviront tellement qu’il ne résistera pas à la tentation d’en offrir un au premier voisin tuberculeux venu, dans l’espoir de lui imposer silence. Et là, il s’apercevra qu’une toux grasse n’est rien comparée à l’emballage plastifié dudit bonbon que ce même voisin triturera durant tout le spectacle sans même s’en apercevoir. Les gens sont méchants.

 

 

 Fabrice Malkani
   
À mon meilleur ami, j’offre le DVD enchanteur de The Tempest de Thomas Adès, sous la baguette du compositeur, avec Simon Keenlyside au meilleur de sa forme et une brochette d’artistes aussi séduisants vocalement que physiquement, dans la mise en scène magique de Robert Lepage au Met. Belle occasion de réviser à la fois son anglais, sa culture shakespearienne et last but not least ses réserves envers la création contemporaine.

Thomas Adès, The Tempest, DVD Deutsche Grammophon (en savoir plus)
 

  A mon meilleur ennemi, qui prétend n’aimer que la musique sérielle et pour qui la composition lyrique ne présente d’intérêt qu’à partir du Pierrot lunaire de Schoenberg, j’offre la possibilité, avec un recueil de trente airs baroques interprétés par une pléiade d’excellents ensembles et solistes, de laisser libre cours à ses affects, peut-être en m’accablant d’injures, telle Armida dont un air donne son titre au volume : Furie terribili.

 

Furie terribili. 30 Baroque Opera hits. Monteverdi, Cavalli, Lully, Charpentier, Rameau, Purcell, Haendel, Broschi, Giacomelli, Telemann, Graun, Keiser, Dauvergne, Gluck – 2 CD Harmonia mundi 2013

 

 

  Clément Taillia
 
A mon meilleur ami, qui aime éteindre les brûlantes passions de l’opéra dans l’onde pure du Lied et de la mélodie, j’offre le dernier récital de Renée Fleming, Guilty Pleasures, très belle anthologie où la diva américaine, de Dvorak à Corigliano en passant par Wagner, De Falla, Berlioz ou Canteloube, trouve toujours, avec une simplicité dont ses détracteurs se plaisent à la croire incapable, l’émotion juste, la bonne intonation, le dosage adéquat entre l’affect la sobriété, sans pour autant s’interdire les voluptés vocales inouïes que sa voix seule permet… Méfions-nous de l’eau qui dort, veux-je dire, en somme, à mon meilleur ami, car je suis homme de bon conseil.

Renée Fleming : Guilty Pleasures, Decca (en savoir plus)

  A mon meilleur ennemi, qui est de ces esprits malades convaincus qu’à chaque rôle correspond une voix, et qu’en dehors de cette voix il n’y a point de salut, j’offre avec malice des places de première catégorie pour chaque tentative barytonale de Placido Domingo dans les prochains mois : I Due Foscari au Theater an der Wien, Simon Boccanegra à Berlin, Nabucco à Pékin, Thaïs à Los Angeles, Il Trovatore à Salzbourg… les occasions ne manqueront pas pour ses oreilles malingres de se tordre de douleur, et pour son cœur flétri de saigner d’humiliation : car Domingo, même s’il n’est pas un baryton Verdi, est immense quand mon meilleur ennemi, irrémédiablement, est minuscule.

Giuseppe Verdi : I Due Foscari, Theater an der Wien, du 15 au 27 janvier 2014, Simon Boccanegra, Staatsoper im Schiller Theater, les 13 et 17 avril 2014 Nabucco, Pékin, le 23 avril 2014, Il Trovatore, Salzburg, Grosses Festspielhaus, du 9 au 24 août 2014.
Jules Massenet : Thaïs, Los Angeles Opera, du 17 mai au 7 juin 2014.

 

 

 Catherine Jordy
  À mon meilleur ami, j’offre un beau livre qui lui permettra de découvrir, même virtuellement, les plus beaux opéras du monde. Son imagination lui fera revivre les plus excitantes soirées dont on puisse rêver : la Traviata du siècle avec Callas dirigée par Visconti et tant d’autres splendeurs qui font frissonner de plaisir rien que d’y penser…

Les plus beaux Opéras du Monde. Textes d’Antoine Pecqueur, photographies de Guillaume de Laubier – Editions de La Martinière (en savoir plus)

  À mon meilleur ennemi, le Ring de Chéreau, production mythique qui, je l’espère, le fera méditer sur le destin de nos chers disparus et le fera réfléchir avant de huer ou d’applaudir à tout rompre, scellant d’un coup de plume assassin les réputations des uns et des autres. Chéreau hué en 1976 avait été ovationné en 1980. Belle leçon et très beau cadeau pour un ennemi, tout de même !

Richard Wagner : Der Ring des Nibelungen. Patrice Chéreau (mise en scène), Pierre Boulez (direction). DVD Deutsche Grammophon

 

 Antoine Brunetto
A mon meilleur ami, j’offre une place pour I Puritani au Metropolitan Opera. Pour lui qui adore le bel canto romantique, la comparaison s’annonce passionnante après la série de représentations cette saison à l’Opéra de Paris. Les deux productions ont beaucoup en commun : certains chanteurs, Mariusz Kwiecien et Michele Pertusi, mais aussi le même chef, Michele Mariotti, qui n’étaient pas les moindres des atouts à Paris. On assistera surtout à un duel de ténors et de sopranes à distance. Chez ces messieurs, l’élégance de Lawrence Brownlee à New-York face à la vaillance Dmitry Korchak à Paris. On peut surtout parier qu’Olga Peretyatko sera plus électrisante sous le regard amoureux de son chef de mari que Maria Agresta.

Vincenzo Bellini, I Puritani, Metropolitan Opera New-York du 17 avril au 10 mai 2014 (en savoir plus)

 

Mon meilleur ennemi n’aime pas les contre-ténors. Il n’a pas de mots assez durs pour les décrire : voix trafiquées, manque de couleur, ambitus limité, j’en passe et des meilleurs. Cela tombe bien, l’année ayant été particulièrement riche en récitals de contreténors en tous genres, de Franco Fagioli à Philippe Jaroussky en passant par David Hansen et Xavier Sabata. De tous, je choisis le plus à même de le faire changer d’avis : Franco Fagioli. Si après ça il n’est pas convaincu de la diversité et de la richesse des falsettistes aujourd’hui, je ne peux plus rien faire pour lui !

Arias for Caffarelli, Franco Fagioli  – Naive (en savoir plus)
 

 

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