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Entretien avec Marie-Laure Garnier et Célia Oneto Bensaid : « Notre duo s’apparente à un travail de musique de chambre »

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Interview
17 mars 2022
Entretien avec Marie-Laure Garnier et Célia Oneto Bensaid : « Notre duo s’apparente à un travail de musique de chambre »

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Détails

Quand une chanteuse au talent transversal, ayant grandi entre deux cultures, rencontre une pianiste classique nourrie à la comédie musicale, il nait un album en message d’espoir, mettant en résonance la sombre douleur des spirituals d’Amérique et la lumière des mélodies de France. Marie-Laure Garnier et Célia Oneto Bensaid portent un duo qui se veut avant tout celui de deux instrumentistes à part entière. Les artistes dialoguent d’une même voix mais apportent à leur collaboration deux regards différents. Chacune tient à ce tandem singulier qui n’est pas celui d’artistes en osmose, dans une relation fusionnelle ou hiérarchisée, mais celle d’âmes en synergie réunies dans une même inspiration chambriste.


Comment votre rencontre artistique s’est-elle faite  ?

Marie-Laure Garnier :  Lors de notre toute première rencontre, nous étions encore adolescentes au CRR de Paris. Nous faisions nos classes musicales ensemble, mais à ce moment-là, j’étais flûtiste, et nous n’avons pas eu d’occasions de travailler ensemble. Quelques années plus tard, en 2010,  nous nous sommes retrouvées au CNSM, et Célia m’a alors proposé de suivre la classe de Lied et de mélodies de Jeff Cohen. C’est à ce moment que notre collaboration a véritablement débuté. À l’issue de cette première année de travail nous avons tenté un concours ensemble, le concours de Lied et mélodie de Lyon, non couronné de succès, mais qui nous a donné l’envie de progresser à deux. Pour ce faire, nous avons poursuivi notre travail dans la classe d’Anne Le Bozec, puis auprès de Claire Désert et Amy Flammer. Jusque-là, le département de Musique de Chambre n’avait jamais vraiment été fréquenté par des chanteurs. Nous avons été le premier duo diplômé de ce département. Cela a marqué quelque chose de fort, car d’autres duos ont suivi la voie que nous avions ouverte.

Comment envisagez-vous toutes les deux votre duo ?

Marie-Laure Garnier : Notre volonté est d’inscrire le duo piano-voix dans une expression de la musique de chambre à part entière. Souvent la chanteuse est mise en avant et la pianiste est considérée comme accompagnatrice. Dans le Lied et la mélodie, les deux instruments sont à part égale. Nous avons donc cherché à donner à notre duo une vraie identité, comme la réunion de deux entités indispensables, deux musiciennes qui dialoguent, qui apportent chacune sa vision des œuvres. En somme, nous nous complétons. Nous apparaissons dans notre communication avec nos deux noms. Nous souhaitons ainsi, que les professionnels, mais aussi le public, aient conscience que lorsque l’on fait appel à notre duo, ce sont deux individualités, deux expériences en solo qui viennent nourrir et présenter un travail collaboratif. C’est d’ailleurs pourquoi nous n’utilisons plus le nom initial de notre duo « Nitescence ».

Célia Oneto Bensaid : Nous travaillons ensemble depuis plus d’une décennie désormais avec cette envie commune de deux protagonistes sur scène qui confrontent des idées parfois différentes mais sur un pied d’égalité. Il ne s’agit pas d’une soliste qui arrive avec ses tempi, avec ses idées et d’une autre soliste qui doit s’adapter. Notre travail s’apparente à un travail de musique de chambre comme un  trio constitué ou un quatuor à cordes peut le faire. Toute notre collaboration consiste à mélanger nos sensibilités, nos idées, nos univers. A l’origine, nous sommes des caractères  très différents et cela a été un vrai travail pour réussir à nous mêler dans une même respiration, une même intention, une même énergie. Moi je suis une énergie très haute, toujours un petit peu surexcitée, si je caricature (rire), tandis que Marie-Laure est quelqu’un de très calme. Notre travail consiste à trouver un entre-deux à nos deux fréquences et cela continue à être le fruit de notre collaboration : trouver un souffle, un battement de cœur communs dans chacune de nos interprétations. La voix porte les mots, mais le piano aussi. Nous travaillons donc ensemble l’atmosphère du texte mais aussi l’interprétation de la musique. La partie texte n’est pas le domaine réservé du chanteur, et la musique celui du pianiste. Dans les transitions musicales purement pianistiques je travaille avec le regard de Marie-Laure tout comme elle dans son chant. Ce qu’elle propose, c’est elle qui le porte mais on l’a construit ensemble. Avoir ce duo de si longue date dans ma vie musicale me nourrit et Marie-Laure est une remarquable chambriste qui au-delà de savoir écouter dans le travail fait partie des rares chanteuses qui ont envie de porter leur pianiste aussi haut qu’elles. A cet égard, elle est visionnaire et aussi singulière par rapport à ce qu’est la tradition des chanteurs dans l’exercice du récital. Cela vient sans nul doute du fait qu’elle était instrumentiste avant d’être chanteuse. Elle a donc une envie viscérale de se mêler à la musique. Dans cet exercice de musique de chambre, nous voulons faire porter la musique par le groupe et même si celui-ci n’est composé que de deux personnes. Nous travaillons à mélanger nos sons,  ce qui a une vraie influence sur la texture de notre musique. Cela nourrit nos envies d’idéal sonore.

Comment est né le concept du disque « Songs of Hope » ?

Marie-Laure Garnier: Nous avons « beaucoup » attendu avant de faire ce premier disque. Nous voulions en réalité trouver le bon répertoire, celui qui conviendrait à chacune de nous deux. Nous avions à cœur de mettre dans ce premier disque un programme qui dit qui nous sommes viscéralement. C’est la rencontre de deux femmes qui sont de deux continents différents, moi, ayant grandi en Guyane et Célia à Paris. Il y a eu un premier déclic quand nous avons fait la classe de Jeff Cohen au CNSM. Il nous avait suggéré, si nous en ressentions l’envie, d’intégrer des Spirituals lors de notre premier récital, ce nous que nous avions fait. Et nous avons tant aimé cette expérience que nous avons décidé de développer ce répertoire ensemble. Pour la petite histoire, j’ai développé mon univers musical avec la musique classique mais aussi avec le Gospel et les spirituals pendant mon enfance en Guyane. L’influence américaine y est importante. Célia, quant à elle, s’est construite avec toutes les comédies musicales. Ayant toutes deux une affinité tant avec les Spirituals qu’avec la mélodie française que nous chérissons, nous avons souhaité pousser l’expérience jusqu’à enregistrer un disque où nous mettrions en regard ces deux univers. Au moment où nous avons acté ce projet, il existait un climat de tensions aux Etats-Unis comme en France en raison des discriminations raciales et des violences policières. Et sans pour autant faire de cette actualité le thème de notre disque, nous avons toutefois voulu montrer que l’alliance au service de la beauté de deux personnes de couleur différente, de culture différente est possible. Certes, l’Histoire est douloureuse, mais l’on peut choisir de faire vœu de résilience, d’avancer ensemble, main dans la main. Nous aimerions, humblement, que ce disque, soit comme un pont dans l’Histoire de la musique, entre deux continents et que les auditeurs puissent y trouver du réconfort. Les Negro Spirituals sont tantôt enjoués et lumineux, tantôt lents et sombres. Bien que l’on puisse y ressentir une certaine détresse, ils sont vecteurs de fraternité, de bienveillance, d’amour et de paix. De même, les mélodies françaises, et particulièrement Les poèmes pour Mi, cycle de Messiaen, ont une réelle dimension spirituelle. La première mélodie Action de grâce déploie un récit qui s’apparenterait presqu’à un serment résumant la Genèse. Tandis que Prière exaucée exprime une demande humaine telle une incantation, suivie d’une puissante exultation. Quant aux mélodies de Poulenc, outre la beauté de la musique, ce sont beaucoup les textes de Paul Eluard, Charles d’Orléans et Maurice Carême qui ont guidé nos choix. Je trouve que ces textes rejoignent parfaitement l’esprit des negro spirituals dans l’expression même des sentiments humains. Maintenant, en tant que chanteuse, je suis tout à fait lucide sur le fait que croiser ces deux univers, rend ce programme très exigeant. Mais c’est une démarche artistique plus qu’une volonté d’offrir une performance purement technique. Je crois qu’il faut parfois oser dépasser des difficultés pour servir son propos artistique. Certes, il n’est pas chose aisée de passer des spirituals aux mélodies françaises, mais c’est un risque conscient et assumé. En effet, c’est le fruit de nos réflexions croisées, de notre cheminement et de notre maturation artistique que nous souhaitons offrir à travers ce disque. Qui plus est, nous souhaitons ardemment partager avec le public et tous ceux qui écouteront ce disque, des valeurs universelles, dans un monde déboussolé où il est important de porter l’espoir par l’Art.

Célia Oneto Bensaid: Nous avons commencé à travailler les Negro Spirituals dès notre première année de duo au CNSM sous l’impulsion de Jeff Cohen. Ce dernier a effectivement bien senti que ce répertoire nous plaisait mais que nous n’aurions jamais osé associer ces spirituals à des répertoires étudiés et transmis dans une structure tel que le CNSM de Paris. Finalement, Jeff nous y a encouragées car les arrangements de ces œuvres faits par des compositeurs classiques se prêtaient à l’exercice du récital. Nous avons commencé à travailler de cette façon un répertoire qui allait beaucoup compter pour nous. Marie-Laure qui est très réfléchie ne voulait pas se précipiter pour faire un premier disque trop tôt. Nous avons donc attendu un long moment, ce qui a été pour nous un temps de maturation artistique. Nous cherchions comment trouver un pont entre ces répertoires. Et puis il y a eu le confinement qui a été une période propice à la réflexion. Comme la vie musicale s’arrêtait, chacun était dans une introspection sur ce qu’il avait envie de porter dans son art. A la sortie du confinement, les évènements de l’actualité sur les violences et les discriminations raciales avec le mouvement « Black Lives Matter» nous ont donné un point d’éclairage sur le message commun entre les spirituals et certaines mélodies. Nous avons travaillé sur le message d’espoir porté par des répertoires de deux continents différents. Au lieu de séparer les différences, pourquoi nous ne les ferions pas se répondre au cœur d’un même programme…Le concept du disque était né. C’est une proposition que l’on assume, même si nous sentons qu’elle ne mettra pas tout le monde d’accord. En fait en tant qu’artiste, nous ne cherchons pas le consensus, nous ne sommes pas dans la séduction. On cherche à proposer quelque chose qui nous ressemble même si cela peut parfois déranger. Mais c’est pour moi le propre des artistes que de proposer des choses singulières. Et si celles-ci interrogent, bousculent, c’est qu’elles suscitent une certaine réflexion, ce qui est positif.

Pourquoi avoir spécifiquement choisi Messiaen et Poulenc dans cette mise en regard avec les spirituals ?

Marie-Laure Garnier: Personnellement, Messiaen est un compositeur qui m’a complètement transcendée alors que je n’étais qu’une adolescente. Une véritable claque la première fois que j’ai chanté les Trois Petites Liturgies dans l’église de Saint-Jean-de-Luz. Depuis, j’aime découvrir et interpréter les différents cycles requérant une voix comme la mienne. C’est vraiment une musique avec laquelle je me sens en harmonie. Très naturellement, j’ai proposé à Célia Les Poèmes pour Mi. Par ailleurs, Poulenc est un compositeur qui nous est cher, dont nous avons beaucoup travaillé les mélodies pendant plusieurs années. Comme je le disais, les Poèmes pour Mi de Messiaen ont un caractère spirituel, christique même, doublé d’une dimension charnelle. L’œuvre a été composée pour son épouse, et parfois, la figure de l’épouse se confond avec celle de l’église au sens de « communauté ». C’est une dualité quelque peu surprenante mais très intéressante. Quand on pense « spirituel », on pense immédiatement divin, et Messiaen nous propose ici un divin qui se fait corps. Pour moi, l’œuvre entre complètement en résonance avec les Spirituals qui mettent en lumière autant l’homme que Dieu. Nous avons essayé de créer un programme dans lequel les pièces se répondent, se complètent au mieux. Ainsi, nous avons fait s’enchaîner He never said a Mumbalin’World et Nous  avons fait la nuit. L’effet de miroir entre les deux textes est saisissant. C’est comme si les deux pièces musicales  se donnaient la main et que nous passions des ténèbres à la lumière.

Célia Oneto Bensaid: D’instinct, nous avons pensé à deux compositeurs du 20e siècle car il fallait qu’esthétiquement nous restions dans des œuvres cousines aux negro spirituals. Nous avons travaillé à haute dose les œuvres de Poulenc depuis nos débuts. C’est un compositeur qui nous appelle. Messiaen est un choix en adéquation avec la dimension de l’instrument de Marie-Laure. Le cycle des poèmes pour Mi est une envie de longue date, et en plus ce sont des mélodies qui sont écrites sur des textes du compositeur lui-même. Son esthétique nous amène loin dans la recherche d’harmonies, dans la polytonalité et les couleurs qu’il associait aux notes. Il prolonge ainsi le message musical et spirituel des Negro spirituals, c’est une extension. Avec un tel programme nous pouvons toucher un public plus large que celui de la musique classique et pour autant nous avons envie aussi de surprendre le public amateur de musique qui aura ainsi envie de découvrir, comprendre, s’ouvrir à ces chemins transversaux.

Marie-Laure, cette transversalité que vous portez d’où vient-elle ?

De ma culture créole, caribéenne, de mes influences américaine et européenne. On ne pourra jamais m’enlever cet héritage que j’ai reçu de toutes parts, depuis l’enfance. Et c’est cela qui fait l’artiste que je suis aujourd’hui. J’ai toujours été une personne curieuse, désireuse d’avoir une activité artistique diversifiée. J’ai d’ailleurs pratiqué trois instruments: la flûte traversière, le piano et l’orgue. Je ne suis pas de ceux qui pensent qu’il ne faut faire qu’une seule chose pour la faire bien. L’expérience montre qu’avec passion, travail, exigence et rigueur, on arrive à atteindre nos objectifs.  Pour chaque répertoire abordé, je mets un point d’honneur à travailler avec des spécialistes. Dans mes jeunes années, j’ai chanté dans différents ensembles vocaux de Gospel et notamment Gospel pour 100 voix. J’ai moi-même dirigé des chœurs amateurs de Gospel pendant 12 ans. Ces dernières années, c’est auprès d’artistes tels que Véronique Gens, Susan Manoff, Stéphane Degout, Simon Lepper, Karine Deshayes, pour qui j’ai beaucoup d’estime, que j’ai parfait mon chant au travers du répertoire de la mélodie. Nous avons en commun, selon moi, cet amour du Lied, du récital et une conscience du duo. Pour moi, être une artiste libre et plurielle, c’est dire qui on est, d’où l’on vient au travers de tous les répertoires que l’on a envie de visiter. Pour autant, je ne m’autorise pas tout et n’importe quoi. Par exemple, j’adore le jazz mais je ne m’y aventurerai pas car je n’en maîtrise pas tous les codes et ne saurai pas le servir au mieux. Je mets un point d’honneur à déployer tous les moyens nécessaires afin d’honorer mon art, et tous ceux qui viendront nous écouter. Telle est l’exigence avec laquelle je mène ma vie de chanteuse. De plus, je nourris le rêve, de mener des projets que j’ai, pour l’instant, dans un coin de ma tête, et qui me permettront de m’exprimer avec toute l’audace et la fantaisie qui me caractérise.

Marie-Laure, parlez-nous de Platée très attendu à Toulouse ?

Cette magnifique aventure s’inscrit elle aussi dans ce renouvellement de l’opéra apporté avec talent par d’autres regards au cheminement artistique différent et qui donne une fraicheur évidente. La collaboration entre Corinne et Gilles Benizio, et Hervé Niquet est nourrie par l’entente parfaite d’artistes qui ont l’habitude de créer ensemble, ce qui confère un cadre idéal et des conditions optimales pour les chanteurs, les choristes, et le ballet. Il y a beaucoup d’artistes en scène et les décors d’Hernán Peñuela sont absolument somptueux. La mise en scène est quant à elle d’une grande richesse et pétrie de surprises. Quelle belle façon de revisiter cet opéra de Rameau que de traiter un objet sérieux sans trop se prendre au sérieux ! Je suis très heureuse de faire partie de cette production. J’ai surtout hâte que nous puissions enfin jouer après deux ans d’attente. Je me réjouis par avance d’observer comment le public recevra la mise en scène. Personnellement, je suis complètement émerveillée à chaque fois que j’entre sur le plateau, tant les propositions artistiques sont éblouissantes. Il y a aussi un très beau casting avec entre autres Mathias Vidal en Platée, Marie Perbost dans le rôle de la Folie. Enfin, je suis pleine de reconnaissance pour la confiance que le directeur du Capitole de Toulouse, Christophe Ghristi, accorde à notre génération de jeunes chanteurs. En ce qui me concerne, c’est une confiance renouvelée puisque c’est la quatrième production à laquelle je prends part. Je ne veux pas vous en dire plus car je suis tellement enthousiaste que je crains de tout dévoiler si je continue de vous parler de la production !!

Quels sont les projets à venir qui vous tiennent le plus à cœur à toutes deux?

Marie-Laure Garnier: Platée sera reprise à Versailles du 14 au 28 mai 2022. Et parmi les projets importants, nous préparons avec Célia ainsi qu’avec le quatuor Hanson un programme de musique française : Fauré, Chausson et une pièce inédite de Charlotte Sohy. Je ne vous en dis pas plus, nous en reparlerons le moment venu. Ce sera un concert programmé à Guidel en Bretagne le 31 mars prochain et qui donnera lieu à un enregistrement en live. Plus tard, aux côtés d’Anne Le Bozec, je serai en récital le 28 mai au festival Tempo au Croisic. Je retrouve également Célia pour plusieurs récitals, le 29 mai au Musée des impressionnistes de Giverny, puis les 4, 8, 12 juin, et le 24 septembre respectivement au Festival Sully-en-Loiret, à l’Opéra de Lille, au Festival d’Auvers-Sur-Oise et au Festival Plein Jeux Ferrières-en-Gatinais. Je serai également le 1er juin à la Biennale Là-Haut (St Omer) avec l’Ensemble à cordes des Miroirs Etendus sous la direction de Fiona Monbet. Le 24 juillet, est programmé un récital  « Chants de l’âme » d’Olivier Greif au Festival La Chartreuse du Liget en musiques. Le 2 août, je donnerai un récital avec le Quatuor Dutilleux au Festival Pablo Casals. Du 5 au 11 septembre, je prendrai part à une série de concerts Symphoniques à l’Opéra de Bordeaux. Et le 29 septembre, Célia et moi, nous serons à Londres pour un récital à l’Institut Français. Je prépare d’ores et déjà le rôle du Chœur Féminin dans le Viol de Lucrèce de Benjamin Britten. C’est un rôle qui me tient à cœur et que j’aurai le bonheur d’interpréter au cours de la prochaine saison.

Célia Oneto Bensaid: Je travaille en ce moment sur le répertoire de compositrices françaises du début du 20e notamment en collaboration avec le collectif Elles Women Composers. Dans ce cadre, et notamment à l’occasion d’un concert au Théâtre des Champs-Elysees le 8 mars, j’ai interprété le trio de Charlotte Sohy, compositrice française à cheval entre le 19ème et le 20ème siècle dont la musique est une sorte de transversalité entre Fauré, Ravel, et Franck. Cette rencontre avec cette compositrice est un véritable cadeau. J’ai par exemple découvert une superbe sonate pour piano (ce qui est d’autant plus enthousiasmant qu’il y a peu ou pas de sonate française pour piano solo en ce début de siècle dernier) et un cycle de mélodies avec Marie-Laure. Je travaille également sur des œuvres de Pauline Viardot, dans le répertoire de laquelle j’ai d’ailleurs accompagné Elsa Dreisig lors du concert précité. Parallèlement nous préparons en effet l’enregistrement du disque live, début avril, avec le quatuor Hanson. Nous continuons donc sur le mode musique de chambre en agrandissant le groupe, ce qui est un projet excitant. Et puis le programme de « Songs of Hope » est déjà né sur scène et va grandir avec d’autres dates prévues en mai et juin, puis septembre. Je prépare aussi mon prochain projet solo avec orchestre pour le même label, mais je dois attendre pour pouvoir vous en dire plus. Un prochain disque avec le cycle fabuleux  des 18 pièces d’après une lecture de Dante de Marie Jaëll sort fin 2022 sous le label Présences Compositrices. J’ai absolument hâte de voir comment ce disque et cette musique qui a été un choc lorsque je l’ai découvert grâce à Claire Bodin seront reçus…Voilà vous savez tout…ou presque ! (rire)

Propos recueillis les 3, 5 et 12 mars 2022 en visio-conférences

 

 

 

 

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