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Airs d'opéra

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CD
1 juin 2011
Testament

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Détails

Ernest Blanc

Gioacchino Rossini : « Place au factotum de la ville » (Le Barbier de Séville)
Camille Saint-Saëns : « Qui donc commande » (Henri VIII)
Jules Massenet : « Vision fugitive » (Herodiade)
Jules Massenet : « Demande au prisonnier » (Herodiade)
Giuseppe Verdi : « Tous deux égaux » (Rigoletto)
Georges Bizet : « L’orage s’est calmé » (Les Pêcheurs de perles)
Souvenirs de Bayreuth
Richard Wagner : « Dank, König, dir, daß du zu richten kamst! » (Lohengrin)
Richard Wagner : « Du wilde Seherin! » (Lohengrin)
Richard Wagner : « En contemplant cette assemblée immense… » (Tannhaüser)
Vincenzo Bellini : « A per sempre » (I Puritani)
Vincenzo Bellini : « Suoni la tromba » (I Puritani)
Wolfgang Amadeus Mozart : « La ci darem » (Don Giovanni)
Christoph Willibald Gluck : « Dieux qui me poursuivez » (Iphigénie en Tauride)
Jules Massenet : « Voilà donc la terrible cité » (Thaïs)
Charles Gounod : « Ourrias, bouvier de Camargue » (Mireille)
Adieux à Marseille
Gioacchino Rossini : « Largo al factotum della citta » (Il Barbiere di Seviglia)

1 CD Malibran (www.malibran.com) – Ref: CDRG192 – 79’12

A l’annonce de sa disparition, en fin d’année dernière, nous rappelions quel artiste était Ernest Blanc : la probité du chant, la beauté et la longueur de la voix, la noblesse du ton, la pureté du style, la clarté de la prononciation, l’héroïsme… Autant d’éloges que cette compilation d’airs d’opéra appelle de nouveau, avec la désagréable impression d’être à court de vocabulaire pour décrire un art que l’adjectif « glorieux » suffirait presqu’à dénommer. Aussi, plutôt que de ressasser les mêmes locutions, on se penchera sur la composition d’un programme qui, avec ses adieux à Marseille pris sur le vif (vraisemblablement le 5 novembre 1983 à l’occasion de la remise de la médaille d’honneur de la ville de Marseille), fait figure de testament. 

On commencera par isoler les airs d’opéras traduits en français qui, s’ils témoignent d’une certaine époque, pâtissent de la connaissance que nous avons aujourd’hui de ces mêmes airs en version originale. Pour preuve, le « Largo al factotum della citta » d’Il Barbiere di Seviglia dont l’écoute, en fin de récital, disqualifie le « Place au factotum de la ville » du Barbier de Seville qui, lui, ouvre le programme. De même, « Tous deux égaux » (« pari siamo »), le monologue de Rigoletto au premier acte, n’a pas en français les mêmes sinuosités psychologiques qu’en Italien. Puis, en 1956, date de cette captation de l’opéra de Verdi au Palais Garnier, Ernest Blanc était encore un peu jeune pour caractériser de pied en cap un personnage dont ce monologue, précisément, expose les méandres intimes. Le cas de « En contemplant cette assemblée immense… » au 2e acte de Tannhaüser est différent. Peut-être parce que Wagner révisa son opéra pour le public parisien. Mais là, le sens de la prosodie du baryton apporte à la cantilène une poésie qui n’est pas toujours évidente chez d’autres, même en allemand.

Wagner, de toute façon, convient bien à ce métal dont on a dit la noblesse. Et à réentendre le Telramund enregistré en 1958 à Bayreuth, on comprend pourquoi Wieland Wagner fit d’Ernest Blanc le premier artiste Français (au masculin) invité sur la Colline sacrée. Le chant inébranlable dessine un comte brabançon de haute naissance. Les menaces contenues dans le seul « Du wilde Seherin! » face à l’Ortrud létifère d’Astrid Varnay sont des moments d’opéras que l’on écoute en frissonnant de terreur et de plaisir. Puis, la prononciation de l’allemand n’a rien à envier à celle du français quand, paradoxalement chez ce méridional, l’italien parait plus raide. C’est pourquoi on ne s’attardera pas sur les deux extraits d’I Puritani, aussi superbes de ligne soient-il, avec un « A per sempre » qui s’achève sur un Sol dièse triomphal et un « Suoni la tromba » à décorner les bœufs. La même année au même endroit (1960 à Glyndebourne), son Don Giovanni recouvre la morbidezza qui faisait défaut à son Riccardo et le récitatif qui précède « La ci darem » aux côtés d’une jeune Mirella Freni, Zerlina plus pintade que de raison, est un paradigme de séduction.

1960, c’est aussi l’année de l’enregistrement en studio des Pêcheurs de perles dont on nous ressert le déjà très connu car de référence « L’orage s’est calmé ». Massenet, mieux encore que Bizet, déplie le tapis rouge à ce chant impérieux. « Vision fugitive » et « Voici la terrible cité » sont autant d’occasions de bravoure où l’éclat du timbre s’ajoute à l’art de la parole chantée. Avec « Demande au prisonnier », face à la Salomé royale de Régine Crespin, le plaisir monte encore d’un cran. Enfin au firmament, quand on croyait impossible d’aller plus haut, le trop rare air d’Henri VIII, magistral, dans un son hélas hasardeux, et le souffle dévastateur d’un « Dieux qui me poursuivez », extrait d’Iphigénie en Tauride, nous laissent sur le flanc, épuisé et heureux.

 

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Gioacchino Rossini : « Place au factotum de la ville » (Le Barbier de Séville)
Camille Saint-Saëns : « Qui donc commande » (Henri VIII)
Jules Massenet : « Vision fugitive » (Herodiade)
Jules Massenet : « Demande au prisonnier » (Herodiade)
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Richard Wagner : « Dank, König, dir, daß du zu richten kamst! » (Lohengrin)
Richard Wagner : « Du wilde Seherin! » (Lohengrin)
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Jules Massenet : « Voilà donc la terrible cité » (Thaïs)
Charles Gounod : « Ourrias, bouvier de Camargue » (Mireille)
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Gioacchino Rossini : « Largo al factotum della citta » (Il Barbiere di Seviglia)

1 CD Malibran (www.malibran.com) – Ref: CDRG192 – 79’12

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