Forum Opéra

Renée Fleming, Yannick Nézet-Séguin – Voice of Nature : The Anthropocene

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
CD
11 octobre 2021
Renée Fleming chante la nature

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

Kevin Putts

Evening (*)

Gabriel Fauré

Prison (op 83 n°1)

Reynaldo Hahn

Les étoiles (n°9 des 12 Rondels)

L’heure exquise (n°5 des Chansons grises)

Gabriel Fauré

En sourdine (op.58 n°2)

Rêve d’amour (op.5 n°2)

Franz Liszt

S’il est un charmant gazon, S 284

Nico Muhly

Endless space (*)

Gabriel Fauré

Les berceaux (op.23 n°1)

Au bord de l’eau (op.8 n°1)

Reynaldo Hahn

L’énamourée

Franz Liszt

Über allen Gipfeln ist Ruh, S 306

Edvard Grieg

Sechs Lieder, op 48

n°3 : Lauf der Welt

n°5 : Zur Rosenzeit

n°6 : Ein Traum

Caroline Shaw

Aurora Borealis (*)

Renée Fleming, mezzo-soprano

Yannick Nézet-Séguin, piano

(*) première mondiale

un CD Decca (4852089) de 56’50, lieu et date d’enregistrement non mentionnés

On ne présente plus Renée Fleming, dont la voix « as warm and rich as a fine single malt » continue d’illustrer tant de répertoires. La France est chère à son cœur, et outre Massenet (on se souvient de sa Manon à Bastille en 91), elle a enregistré deux CD de mélodies, le premier avec Jean-Yves Thibaudet (2001), le second en 2012 (« Poèmes », cycles de Ravel, Messiaen et Dutilleux), qui furent autant de réussites. Elle nous offre maintenant « Voice of Nature : The Anthropocene ». L’intitulé surprend, sans doute ce que recherche le marketing. La plus récente et brève des époques géologiques préside à un programme étonnant. Toujours, la musique a puisé dans la nature une inspiration intarissable. Ici trois créations mondiales, en anglais, de trois compositeurs américains – Kevin Putts, Nico Muhly et Caroline Shaw – qui partagent leur amour de la voix. Le CD s’ouvre, se clôt et marque son centre avec leurs œuvres. Entre elles, des mélodies dont les textes s’inscrivent dans le projet, et parmi elles, une grande majorité de françaises, qu’elle n’a jamais enregistrées, sauf erreur, comme des compositions qui participent du même climat, bien que chantées en allemand. Donc un programme qui marie œuvres célèbres, plus rares, et authentiques découvertes. Prison, En sourdine, les Berceaux sont dans toutes les oreilles, de même que L’heure exquise de Reynaldo Hahn ou S’il est un charmant gazon, de Liszt. A l’autre extrémité, les trois amples mélodies américaines sont autant de réussites. Bien qu’ayant enregistré les Lieder de Mozart en 2006, on ne connaissait pas Yannick Nézet-Séguin comme pianiste accompagnateur. Dès les batteries qui ouvrent Evening, de Kevin Putts, la clarté et la fluidité du jeu attestent ses qualités, confirmées par le balancement central, où la voix et le piano dialoguent et se marient. La conduite de la voix, sa pureté d’émission sont un régal. Endless Space, s’étire sur plus de huit minutes, mais l’attention ne faiblit jamais. S’étant libéré de l’influence de Phil Glass pour trouver son langage personnel, Nico Muhly nous offre une pièce dépouillée, d’une grande poésie, qui permet à la voix de se déployer avec des séductions qui ne sont pas sans rappeler celles d’Elisabeth Schwarzkopf, mentor de notre diva. La magie d’un accompagnement minimaliste et d’une voix éthérée de Aurora Borealis joue pleinement : l’œuvre s’écoute avec bonheur. Caroline Shaw, encore peu connue sur le continent, est un nom à retenir.

Quant aux mélodies qu’encadrent ces trois pièces contemporaines, les cinq morceaux de Fauré se signalent par leur style, irréprochable, au lyrisme contenu, à l’élégance exemplaire. Les tempi sont retenus, la voix, longue, trouve toutes les inflexions qu’appelle le compositeur et le piano cisèle son accompagnement pour mieux magnifier la mélodie. C’est particulièrement vrai des Berceaux, au balancement mesuré, propre à créer le climat requis. La simplicité, le naturel d’Au bord de l’eau nous font rêver. La célèbre Heure exquise, de Reynaldo Hahn, est précédée des Etoiles, que l’on découvre, et suivie de L’énamourée, toutes deux de Théodore de Banville. Autant de perles à un très beau collier, où la mélodie française est illustrée avec maestria. Liszt signe Il est un charmant gazon, si souvent mis en musique, fluide, animé, qui contraste avec le lent et calme Über allen Gipfeln ist die Ruh, d’une paix profonde. Avec Grieg, dont nous sont offerts trois Lieder du recueil de l’opus 48, on renoue avec l’inspiration populaire, souriante, dansante comme rêveuse, dans le droit fil de Schumann (Zur Rosenzeit, tout particulièrement).

Le timbre crémeux, la pureté de l’émission, le soutien de la ligne, une langue aussi exemplaire que le chant, un piano totalement complice, au jeu digne des grands prédécesseurs, dans un programme éclectique qui fait le pont entre le romantisme et notre temps, voilà qui devrait ravir chacun. Seule réserve : la relative brièveté du programme. Mais ne vaut-il pas mieux rester sur sa faim ?

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
renee_fleming

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Kevin Putts

Evening (*)

Gabriel Fauré

Prison (op 83 n°1)

Reynaldo Hahn

Les étoiles (n°9 des 12 Rondels)

L’heure exquise (n°5 des Chansons grises)

Gabriel Fauré

En sourdine (op.58 n°2)

Rêve d’amour (op.5 n°2)

Franz Liszt

S’il est un charmant gazon, S 284

Nico Muhly

Endless space (*)

Gabriel Fauré

Les berceaux (op.23 n°1)

Au bord de l’eau (op.8 n°1)

Reynaldo Hahn

L’énamourée

Franz Liszt

Über allen Gipfeln ist Ruh, S 306

Edvard Grieg

Sechs Lieder, op 48

n°3 : Lauf der Welt

n°5 : Zur Rosenzeit

n°6 : Ein Traum

Caroline Shaw

Aurora Borealis (*)

Renée Fleming, mezzo-soprano

Yannick Nézet-Séguin, piano

(*) première mondiale

un CD Decca (4852089) de 56’50, lieu et date d’enregistrement non mentionnés

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD