Forum Opéra

Petite Messe solennelle

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
CD
23 octobre 2021
Petite messe solennelle

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Messe pour quatre solistes, chœur mixte, deux pianos et un harmonium

Créée en la chapelle de l’hôtel particulier du comte Pillet-Will le 14 mars 1864

Détails

Sandrine Piau, soprano
José Maria Lo Monaco, alto
Edgardo Rocha, ténor
Christian Senn, basse

Francesco Corti, piano (Érard, 1838)
Cristina Gaudio, piano (Pleyel, 1856)
Deniel Perer, harmonium (Alexandre Debain, 1890)

Coro Ghislieri

Direction musicale

Giulio Prandi

Enregistré du 12 au 16 janvier 2021, Sala della Carita, Padoue, Italie

1 CD Arcana

Voilà une Petite messe solennelle qu’on ne mettra pas entre toutes les mains, ni sans doute dans toutes les oreilles. Le chef Giulio Prandi en propose une lecture délibérément émaciée. Se fondant sur la nouvelle édition critique de la Fondation Rossini, il en attribue la part orchestrale à deux pianos (un Erard et un Pleyel) et un harmonium (Debain), fidèle en cela aux intentions premières de Rossini qui, initialement, n’avait point envisagé de solliciter pour cette œuvre les grands ensembles qui désormais lui sont systématiquement affectés.

Sensible au goût du Pesarais pour les ensembles réduits qu’attestent ses rares et tardives compositions, Prandi y voit en outre une dimension qui ne se réduit pas aux contraintes matérielles : cette pauvreté du matériau sonore dans la Petite messe solennelle est l’ascèse qui permet d’atteindre au nerf spirituel de l’œuvre. De sa fréquentation des pièces sacrées du XVIIIe siècle, le chef en effet a retenu la régression quelque peu fâcheuse du sens spirituel même de la musique, fût-elle censément sacrée.

Assurément, le résultat sonnera bien rêche aux oreilles accoutumées aux ruisselantes splendeurs du dispositif orchestral, non moins que le Coro Ghislieri, dont les interventions ne laissent jamais oublier qu’ils exercent le plus souvent dans un répertoire d’une plus grande austérité, avec une technique adaptée à des partitions plus contemplatives, et liturgiques.

Abandonne tout hédonisme, toi qui entres ici. Il faut bien ajuster son oreille aux intentions du chef puisque l’inverse assurément ne se produira pas. Encore faut-il retrancher de notre mémoire sonore les interprétations luxuriantes qu’on y a si souvent entendues pour ne pas rejeter les options prises ici comme une simple posture franciscaine. Ce qui se produit alors est assez intéressant, puisque ce n’est pas l’œuvre interprétée autrement qui se présente à nous, mais presque une autre œuvre. Radiographiée par cette lecture, elle fait certainement toucher du doigt ce qui, dans cette écriture, ressortit directement à l’invocation sacrée, que la nudité de la substance sonore surexpose aux dépens de la dimension « di bravura » qu’on y attend coupablement.

Ah, rien ici ne flattera notre concupiscence musicale ! On se demande cependant parfois ce que l’on a fait pour mériter ainsi que notre haire fût serrée avec notre discipline, car tout de même, le dépouillement confine plus souvent qu’à son tour à la purge de nos péchés. Lorsque s’élève dans cette morigéneuse ambiance la voix stellaire de Sandrine Piau, nous nous prenons à rêver violoncelles, chœurs pléthoriques, emportements fiévreux, fontaines de plaisir sonore. Voilà qui est fort mal et pour notre peine, nous réécouterons ce disque jusqu’à ce que le flonflon de l’harmonium nous semble le timbre le plus désirable du monde. Toi aussi, pécheur lyrique, essaie encore.

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
petite-mee-solennelle

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Messe pour quatre solistes, chœur mixte, deux pianos et un harmonium

Créée en la chapelle de l’hôtel particulier du comte Pillet-Will le 14 mars 1864

Détails

Sandrine Piau, soprano
José Maria Lo Monaco, alto
Edgardo Rocha, ténor
Christian Senn, basse

Francesco Corti, piano (Érard, 1838)
Cristina Gaudio, piano (Pleyel, 1856)
Deniel Perer, harmonium (Alexandre Debain, 1890)

Coro Ghislieri

Direction musicale

Giulio Prandi

Enregistré du 12 au 16 janvier 2021, Sala della Carita, Padoue, Italie

1 CD Arcana

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD